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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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trouva un seau en cuir ainsi que de l’eau
tirée. Lorsqu’il eut fini de donner à boire aux chevaux et qu’il les eut
installés pour la nuit, il rejoignit ses compagnons à l’oratoire ;
entre-temps, Ffreol avait lancé un petit feu dans l’âtre qui se trouvait dans
un des coins de l’unique pièce.
    C’était une étrange demeure, songea
Bran – mi-maison, mi-église. Avec un lit et un âtre doublé de pierres,
mais aussi un autel surmonté d’une grande croix en bois et d’un unique cierge
en cire. Une étroite fenêtre solitaire avait été percée haut dans le mur qui
surplombait l’autel, tandis qu’un chapelet de saucisses pendait d’un crochet en
fer à côté de l’âtre, directement au-dessus d’un petit tabouret à trois pieds.
Juste à côté se trouvait une paire de chaussures en cuir avec d’épaisses
semelles de bois – du genre de celles qu’on porte pour travailler dans les
mines. Des miettes de pain parsemaient tant l’autel que les pierres de l’âtre,
et l’odeur des oignons bouillis se mêlait à celle de l’encens.
    Ffreol s’approcha de l’autel,
s’agenouilla, et prononça une prière de bénédiction pour le gardien de la
cellule. « J’espère qu’il n’est rien arrivé au vieux Faganus, dit-il une
fois qu’il eut fini.
    — Des saints et des pécheurs,
voilà ce que nous sommes tous, fit une voix depuis la porte ouverte. Le vieux
Faganus est mort et enterré depuis longtemps. »
    Surpris, Bran se retourna
prestement, la main déjà sur la poignée de son couteau. Un solide coup de bâton
en chêne vint aussitôt lui frapper le bras. « Du calme, mon garçon, lui
conseilla le propriétaire de l’arme de fortune. Je me tiendrai tranquille si tu
en fais de même. »
    Aussi gros que petit, l’homme
pénétra alors dans la cellule. Le sommet de son crâne atteignait tout juste
l’aisselle de Bran, et sa masse emplissait la porte devant laquelle il se
trouvait à présent. Vêtu des robes marron élimées d’un prêtre mendiant, il
balançait son généreux tour de taille sur deux jambes arquées absurdement
maigres. Ses épaules tombantes et son dos légèrement voûté lui donnaient
l’apparence d’un nain, cependant, au vu de ses épais bras musclés et de sa
poitrine volumineuse, on l’aurait aisément imaginé broyer un tonneau de bière
d’une seule étreinte.
    Il tenait dans une main un mince
bâton de chêne non ouvragé et dans l’autre une paire de lapins réunis par une
lanière de cuir. Sa tonsure aurait eu besoin d’un bon rasage et un peu de la
boue qui maculait ses pieds nus avait trouvé le chemin de ses joues rebondies.
Fier et stoïque, il fixait de ses yeux sombres les trois intrus, qui ne
savaient s’il s’apprêtait à leur flanquer une torgnole ou à les accueillir.
    « Que Dieu soit avec vous, lui
dit Ffreol depuis l’autel. Êtes-vous le prêtre de ces lieux à présent ?
    — Qui êtes-vous ? »
rétorqua l’ecclésiastique rondelet. Il appartenait à l’ordre des frères
mendiants que les Ffreincs appelaient frères et les Anglais Frères. Les Cymry connaissaient à peine leur existence.
    « Peut-être bien le roi
d’Angleterre et ses barons, répondit Iwan en se levant péniblement. Mes amis
vous ont posé une question. »
    Aussi vivement qu’un coup de fouet,
le bâton de chêne s’abattit sur la partie charnue de l’épaule d’Iwan. Celui-ci
s’élança en avant, mais le prêtre lui assena un coup dans la poitrine avec
l’extrémité noueuse de son arme improvisée. Le champion se recroquevilla
aussitôt, comme frappé par la foudre. Il tomba à genoux, hors d’haleine.
    « Ce n’était pourtant qu’un
petit coup, non ? fit le prêtre stupéfait en se tournant vers Bran et
Ffreol, les yeux écarquillés. Je le jure sur le voile de mariage de la Vierge
Marie, à peine une pichenette.
    — Il a été blessé lors d’une
bataille il y a plusieurs jours », expliqua Bran. Le jeune homme
s’agenouilla auprès du guerrier pour l’aider à se relever.
    « Oh, sur mon âme, je n’avais
pas l’intention de faire du mal à ce grand type », soupira-t-il. À Ffreol,
il répondit : « Oui, je suis le prêtre de ces lieux à présent. Qui
êtes-vous ?
    — Je suis frère Ffreol de
Llanelli, dans l’Elfael.
    — Jamais entendu parler,
déclara le prêtre vêtu de marron.
    — Ça se trouve dans le Cymru,
expliqua Bran d’un ton narquois. Vous autres, fils des Saecsens, l’appelez pays
de

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