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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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Bran.
    — Effectivement ! »
Le courtisan devint grave. « Quand cela est-il arrivé ?
    — Il n’y a pas plus de dix
jours », répondit Bran.
    Le courtisan considéra les hommes
devant lui, le temps de prendre une décision. « Venez.
    — Nous allons voir le
roi ?
    — Vous allez me suivre. »
    Il les conduisit dans la pièce
suivante qui, bien que plus petite que l’antichambre qu’ils venaient de
quitter, avait été chaulée. Le sol était recouvert de paille. À l’une de ses
extrémités se trouvait la cheminée ; en face de celle-ci, on avait
accroché une gigantesque tapisserie sur une tringle de fer. Le tissu travaillé
à la main représentait le Christ ressuscité assis sur son trône céleste, un
sceptre à la main et un orbe dans l’autre. Le centre de la pièce était occupé
par une immense table derrière laquelle se tenaient assis trois hommes sur de
hauts fauteuils. Les deux individus attablés à chaque bout portaient des robes
d’un brun profond ainsi que des calottes de lin blanc, l’homme au centre une
robe de satin noir agrémentée de fourrure de renard. Sa calotte de soie rouge
était presque de la même couleur que les longues mèches flottantes de ses
cheveux. À l’épaisse chaîne en or qui ceignait son cou était attachés une croix
ainsi qu’un globe de cristal poli. Des piles de parchemins et des pots
contenant des plumes d’oie et de l’encre étaient étalés devant eux. Seul le
grattement de leurs plumes venait troubler le silence de la pièce.
    « Oui ? dit l’un d’eux
sans lever les yeux de son parchemin comme les quatre compagnons approchaient
de la table. De quoi s’agit-il ?
    — De meurtres et de prise
illicite de territoires, entonna le courtisan.
    — Pareille question ne
concerne pas la cour royale », répondit l’homme avec dédain. Il trempa sa
plume dans l’encrier. « C’est la Cour d’Assizor qu’il vous faut saisir.
    — Je me disais que ce cas
particulier pourrait vous intéresser, Monseigneur, insista le courtisan.
    — Intéressantes ou pas, nous
ne jugeons pas les affaires criminelles, soupira l’homme. Vous devez la porter
devant les assises. »
    Avant que le courtisan ne puisse
répondre, Bran intervint : « Nous en appelons à la justice du roi
parce que ce crime a été commis au nom du roi. »
    L’homme à la calotte rouge leva
aussitôt les yeux, des yeux brillants d’intérêt, aussi perçants que ceux d’un
rapace. « Au nom du roi, dites-vous ?
    — Oui, répondit le prince.
Absolument. »
    Les yeux de l’homme s’étrécirent.
« Vous êtes gallois.
    — Bretons, oui.
    — Comment vous
appelez-vous ?
    — Devant vous se trouve Bran
ap Brychan, prince et héritier du trône de l’Elfael, dit Iwan pour éviter à son
futur roi l’embarras d’avoir à affirmer sa propre noblesse.
    — Je vois. » L’homme à la
cape de soie rouge se laissa aller en arrière dans son fauteuil. La croix dorée
qui ornait sa poitrine était rehaussée de rubis à l’endroit où des clous
avaient été plantés dans les mains et les pieds du sauveur. Il souleva la
lentille de cristal et la considéra d’un œil perçant. « Racontez-moi ce
qui est arrivé.
    — Pardonnez-moi, sire, mais
êtes-vous le roi ? s’enquit Bran.
    — Monseigneur, nous n’avons pas
de temps à perdre avec eux. Ils sont…», commença l’homme à la calotte blanche.
Un petit mouvement de la main de son supérieur le réduisit au silence.
    « Le roi William a été obligé
de s’absenter, il est parti pour la Normandie, expliqua l’homme à la calotte
rouge. Je suis le cardinal Ranulf de Bayeux, Premier Juge d’Angleterre. J’ai
autorité pour traiter de n’importe quelle affaire intérieure en l’absence du
roi. Vous pouvez me parler comme vous le feriez en présence de Sa
Majesté. » Avec un sourire sans joie, il ajouta : « Je vous en
prie, continuez. Dites-m’en davantage sur ce prétendu crime. »
    Bran hocha la tête et s’humecta les
lèvres. « Voilà neuf jours, mon père, le seigneur Brychan de l’Elfael, est
parti pour Lundein afin de prêter allégeance au roi William. Sur la route, il
est tombé dans une embuscade tendue par des marchogi ffreincs, qui l’ont tué
lui et tous ceux qui l’accompagnaient, à l’exception d’un seul. Ils ont
massacré mon père et toute la garde de l’Elfael, puis laissé leurs corps pourrir
le long de la route.
    — Mes condoléances, dit
Ranulf. Puis-je vous

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