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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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demander comment vous savez que les responsables de ce
crime étaient, pour reprendre vos termes, des marchogi ffreincs ? »
    Bran posa une main sur Iwan.
« Cet homme a assisté à tous ces événements. C’est l’unique survivant en
question.
    — Est-ce la vérité ?
s’enquit le cardinal.
    — Si fait, monseigneur, chaque
mot, affirma Iwan. Le chef de cette force avait pour nom Falkes de Braose. Il a
prétendu que le roi William lui avait concédé l’Elfael. »
    Ranulf de Bayeux tenait la longue
plume blanche entre ses mains dans le sens de la longueur, comme pour en
étudier les imperfections. « Il est vrai que Sa Majesté a récemment
distribué un certain nombre de concessions », leur dit le cardinal. Se
tournant sur sa gauche, il ajouta à l’adresse de son assistant :
« Apportez-moi la concession de Braose. »
    Sans un mot, l’homme se leva,
traversa la pièce et disparut par une porte dissimulée derrière la tapisserie.
    « Cette affaire semble
effectivement compliquée, reprit le cardinal une fois que son assistant fut
parti, mais nous allons bien vite en découvrir la cause. » Dévisageant les
trois étrangers devant lui, il ajouta : « Nous tenons nos
enregistrements rigoureusement à jour. Une habitude normande. »
    Retenant un sifflement de mépris
pour l’insinuation de Ranulf, frère Aethelfrith préféra sourire béatement et
lâcha un petit pet.
    L’assistant du cardinal revint
quelques instants plus tard, avec à la main un carré de parchemin attaché par
un ruban de satin rouge, qu’il dénoua avant de présenter l’écrit à son
supérieur. Celui-ci s’en empara et commença à le lire très rapidement à voix
haute, en sautant les passages sans importance. « Qu’il soit connu… en ce
jour… par mon pouvoir d’octroi… Ah ! Nous y voilà. »
    Il leur fit alors la lecture d’un
passage en particulier. « Octroyées à William de Braose, Baron, Seigneur
du Rape de Bramber, en reconnaissance de son soutien et de sa loyauté sans
faille, les terres comprenant le commot gallois ainsi nommé l’Elfael, que lui et
ses héritiers détiendront librement et à perpétuité, en échange de la somme de
deux cents marks.
    — On nous a vendus pour deux
cents marks ? s’étonna Iwan.
    — Une somme symbolique,
répondit le cardinal sans se départir de son flegme. C’est la coutume.
    — Une habitude normande, sans
doute, ajouta Aethelfrith.
    — Mais c’est le comte Falkes
de Braose qui s’est emparé de ces terres, fit remarquer Bran, pas le baron.
    — Le baron William de Braose
est son oncle, si je ne m’abuse, expliqua le cardinal. Mais vous avez raison,
c’est certainement à ce niveau que la confusion s’est faite. Falkes n’étant pas
un héritier direct, il n’y a aucune clause lui permettant de s’arroger le
contrôle de l’Elfael. C’est le baron lui-même qui doit occuper ces terres, sous
peine de perdre ses droits dessus. Je vais par conséquent révoquer cet octroi,
comme ma fonction me le permet.
    — Je vous en remercie,
monseigneur, dit Bran, qui sentait un profond soulagement monter en lui. Vous
avez toute ma reconnaissance. »
    Le cardinal leva la main.
« S’il vous plaît, écoutez-moi jusqu’au bout. Je le ferai pour une somme
de six cents marks à verser à la couronne.
    — Six cents ! s’étrangla
Bran. De Braose a eu l’Elfael pour deux cents.
    — En reconnaissance de sa
loyauté et de son soutien lors de la révolte des Barons, entonna le cardinal.
Oui. Pour vous, ce sera six cents marks et votre allégeance au roi
William.
    — C’est du vol ! »
s’écria le prince.
    Les yeux du cardinal lui lancèrent
des éclairs. « C’est un marché, mon garçon. » Il considéra le jeune
homme quelques instants, puis pressa le parchemin contre lui en ajoutant :
« Quoi qu’il en soit, la décision m’appartient. Cette affaire restera en
suspens tant que la somme n’aura pas été versée. » Il fit un geste à son
assistant, qui entreprit d’écrire un addenda en ce sens sur le parchemin.
    Les yeux fixés sur l’homme
d’église, Bran sentait son désespoir se mêler d’un soudain accès de rage. Sa
vision se teinta de sang. Il se concentra sur le terne visage et les yeux
perspicaces, sur la chevelure flamboyante ; c’était tout ce qu’il pouvait
faire pour s’empêcher d’empoigner l’ecclésiastique impérieux, de le tirer à lui
par-dessus la table et de faire disparaître son petit sourire

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