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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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où aller,
s’écria la femme en se retournant face au cadavre ensanglanté de son mari. Oh,
Gyredd ! » Son visage se décomposa, et elle commença à sangloter.
    « Madame, vous le pleurerez en
temps voulu, reprit Bran. Plus tard, quand vous serez en sécurité. Pour
l’heure, vous devez penser à votre fils et faire ce qui est le mieux pour
lui. »
    Il prit l’enfant en larmes dans ses
bras et l’emmena jusqu’au cheval resté sur la colline, en exhortant sa mère à
les suivre. Son cavalier mort, l’animal avait arrêté de galoper et broutait à
présent avec contentement. Si Bran considéra un instant l’idée de se réserver
la bonne monture et de leur donner son cheval de trait, un seul regard à la
femme qui essayait vaillamment de faire bonne figure suffit à l’en dissuader.
L’enfant lui rappelait tellement lui-même à son âge qu’ils auraient pu être
frères.
    « Voilà ce que vous allez
faire, dit Bran. Vous allez prendre votre garçon et chevaucher jusqu’à
l’abbaye. Les moines de Saint Dyfrig prendront soin de vous jusqu’à ce que vous
puissiez revenir ici en toute sécurité, ou que vous trouviez quelque part où
aller. »
    Il l’aida à monter sur la selle,
puis souleva son fils. « Partez à présent, lui ordonna-t-il tout en
plaçant l’enfant devant elle. Racontez-leur ce qui s’est passé ici, ils vous
feront bon accueil. »
    La bride à la main, Bran conduisit
le cheval au sommet de l’éminence, de laquelle il pouvait avoir une vue dégagée
sur la campagne alentour. N’apercevant aucun marchogi, il indiqua à la femme la
direction du monastère. « Prends bien soin de ta mère, mon garçon. »
Puis il donna une tape sur la croupe de l’animal pour le faire partir.
« Ne vous arrêtez pas avant d’avoir rejoint l’abbaye, leur cria-t-il. Je
vais m’occuper de tout ici.
    — Que Dieu vous
bénisse », fit la femme comme le cheval se mettait en branle.
    Bran les regarda s’éloigner, puis
retourna en hâte à la ferme. Il traîna le fermier mort jusqu’au flanc herbeux
de la colline après quoi il alla chercher une pelle en bois dans la
grange ; les marchogi y avaient mis le feu précipitamment, et les flammes
mouraient déjà pour ne laisser que des cendres fumantes. Le bâtiment était
intact. Œuvrant prestement, Bran creusa une tombe peu profonde dans l’herbe
verte qui poussait au bas de la colline, roula le corps dans l’excavation et
entreprit de le recouvrir de terre meuble.
    Il planta la pelle juste devant la
tombe pour marquer son emplacement puis courut récupérer ses flèches. Les
retirer des cadavres n’était pas une tâche agréable, mais il ne pouvait se
permettre de les gaspiller et n’avait aucun moyen d’en trouver d’autres. Malgré
toutes ses précautions, il en cassa une en essayant de l’extirper de la cage
thoracique d’un soldat mort, et celle qui avait manqué sa cible demeura
introuvable. En fin de compte, il dut se contenter de quatre sur les six
initiales.
    Il essuya les têtes de fer dans
l’herbe, en refit un faisceau et se hâta d’aller récupérer sa monture
paresseuse. S’aidant de sa crinière, il remonta sur la créature bossue et, avec
force coups de pied et injures, reprit sa route cahotante.
    Il n’alla pas très loin.
    Une fois au sommet de la colline,
il se retourna pour jeter un coup d’œil sur la ferme. Au même moment, cinq
marchogi à cheval franchissaient la crête de l’éminence au-delà de Nant Cwn.
Les cavaliers firent halte, comme pour trouver la direction à suivre. Bran
demeura parfaitement immobile, espérant qu’ils ne le verraient pas. Un espoir
qui, comme tous ceux qu’il avait nourris depuis l’arrivée des Ffreincs, mourut
aussitôt qu’il naquit.
    Car l’un des cavaliers pointa alors
un bras dans sa direction. Bran ne demanda pas son reste. Il frappa violemment
le garrot de sa monture avec ses rênes et lui donna des grands coups de talon
dans les flancs. Surpris, l’animal réagit par une agréable accélération qui le
propulsa de l’autre côté de la crête, hors de vue des cavaliers.
    Une fois passé le sommet de la
colline, le canasson ralentit et s’arrêta ; Bran parcourut rapidement la
pente du regard pour déterminer par où il aurait les meilleures chances de
s’échapper. Ladite pente mourait abruptement à proximité de la rivière qu’il
avait suivie. De l’autre côté s’étendaient de vastes prairies de pâturage
désespérément plates, et

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