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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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Néanmoins, cela lui
épargnait les traîtres chemins montagneux et faisait meilleur usage des
capacités limitées de sa monture.
    L’idée de passer si près des
Ffreincs hostiles ne le réjouissait pas outre mesure, mais il ne pouvait faire
autrement. Il envisagea de s’arrêter quelque part en attendant la nuit,
cependant, la perspective de devoir se cacher sous le nez de De Braose puis
d’affronter la campagne dans l’obscurité le fit renoncer. Le jour était neuf,
se dit-il, et il passerait au plus près de Caer Cadarn dans la matinée, à un
moment où les envahisseurs seraient certainement occupés à d’autres tâches.
Peut-être ne le recherchaient-ils même pas.
    Une fois devant la rivière
frontalière, il décida de bifurquer en direction de l’ouest. De manière à
rester hors de vue de Caer Cadarn, il allait suivre l’étroite voie navigable
serpentant à travers les plaines d’ajoncs qui formaient la frontière entre
l’Elfael et le Brycheiniog au sud. Au bout d’un moment, le cours d’eau
bifurquerait au nord et finirait par pénétrer dans le Maelienydd, une région
d’arides collines et de vallées étroites qu’il espérait traverser aussi vite
que possible. Puis il mettrait le cap sur l’Arwstli, en direction du Powys, et
ainsi cheminerait-il cantref par cantref jusqu’à Gwynedd et à l’accueil
chaleureux que ne manquerait pas de lui réserver le peuple de sa mère.
    Bran se figura la réaction indignée
de sa famille quand il leur apprendrait le meurtre cruel de son père et la
perte de l’Elfael. Soudain l’écho lointain d’un cri l’arrêta net. Il commença à
se dire qu’il l’avait imaginé, et s’en était à moitié convaincu lorsque le cri
de terreur se répéta : une voix de femme portée par la brise et, bien qu’à
peine audible, manifestant clairement une terrible détresse. Bran s’arrêta,
écouta encore, puis pressa sa monture en direction des hurlements.
    Il traversa la rivière à la pointe
sud-ouest de l’Elfael. Par-dessus la colline la plus proche, il aperçut les
premiers filets de fumée noire s’élever dans l’air pur du matin. Il franchit la
crête et parcourut des yeux la vallée de l’autre côté. Il y aperçut la ferme de
Nant Cwn, une propriété de bonne taille comprenant une grande maison ainsi
qu’une cour avec plusieurs granges et quelques dépendances. Même d’aussi loin,
il comprenait qu’on était en train de l’attaquer ; de la fumée s’échappait
de la porte d’une des granges et du toit de la maison. Cinq chevaux sellés se
trouvaient dans la cour séparant la maison de la grange, sans leurs cavaliers.
Un homme jaillit alors de la porte principale de la maison, presque en volant.
Il courut quelques pas désordonnés, et s’étala sur le flanc. Ses agresseurs
apparurent aussitôt – deux soldats ffreincs, l’épée tirée. Puis deux
marchogi supplémentaires surgirent de la maison en traînant une femme entre
eux.
    À la vue de ses détestables
ennemis, Bran sentit le fer chauffé à blanc de la colère l’aiguillonner en un
instant. Après avoir saisi l’arc que Mérian lui avait donné, il empoigna le
faisceau de flèches et, avant même de réaliser que ses pieds avaient touché le
sol, dévalait la colline en direction de la ferme.
    Dans la cour, le fermier criait en
agitant ses mains devant lui – suppliant manifestement pour qu’on lui
laisse la vie. Les deux Ffreincs levèrent leur épée. La femme poussa un nouveau
cri, luttant pour se libérer de la prise de ses ravisseurs. Le fermier répondit
à son appel et essaya de se relever. Bran vit les épées luire vivement au soleil
lorsqu’elles s’abattirent. Le fermier se tordit en une vaine tentative pour
éviter les coups mais les féroces lames le tailladèrent de plus belle, et
l’homme s’immobilisa.
    La mort du fermier eut pour effet
de restreindre la vision de Bran à un unique trait perçant ; en un éclair,
le monde autour de lui passa au cramoisi. Il se mordit les lèvres pour
s’empêcher d’exploser de rage et fila vers le combat. Dès qu’il s’estima à
portée de tir, il s’accroupit et ouvrit le faisceau.
    Il n’y avait que six flèches.
Chacune d’entre elles devrait trouver sa cible. Bran encocha la première, en
porta la hampe empennée à sa joue et visa sa cible – le plus proche des
deux soldats qui luttaient avec la femme du fermier.
    Au moment précis où il allait
décocher sa flèche, la porte de la ferme

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