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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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suggestion.
« Ton père me déteste. Et non, je n’y retournerai pas. L’Elfael est perdu.
Je dois m’enfuir tant que j’ai encore une chance d’y parvenir. » Il posa
une main sur sa joue. « Viens avec moi, Mérian. Nous serons ensemble.
    — Bran, écoute. Sois
raisonnable. Laisse mon père t’aider.
    — Donnera-t-il vingt marks
pour me libérer ? » Mérian se mordit la langue d’un air sceptique.
« Non ? ricana Bran. C’est bien ce que je pensais. Bientôt, il pourra
voir ma tête en haut d’une pique.
    — Il ira avec toi et leur
parlera. Il a rendu de grands services au baron Neufmarché. Les Ffreincs
l’écouteront. Il va t’aider.
    — Je pars, Mérian. » Bran
fit un pas en arrière. « J’ai commis une erreur en venant ici…
    — Ne bouge pas »,
dit-elle avant de disparaître sans crier gare. Elle revint un instant plus
tard. « Voilà, prends ça. » Elle tendit le bras et laissa tomber un
petit sac de cuir cliquetant dans les mains de Bran. « Ce n’est pas
grand-chose, mais c’est tout ce que j’ai.
    — J’ai besoin d’une arme,
dit-il en cachant le sac. Tu pourrais me trouver une épée ? ou une
lance ? Les deux, si possible.
    — Je vais aller voir. »
Elle repartit rapidement, plus longtemps cette fois. Bran attendit. Le ciel
s’éclaircissait. Les rayons du soleil levant réchauffaient déjà son dos. Il
ferait jour avant qu’il ne puisse prendre la route, ce qui signifiait qu’il
devrait trouver une route évitant autant que possible l’Elfael. Il
réfléchissait à la question quand Mérian revint à la fenêtre.
    « Je n’ai pas pu trouver
d’épée, mais je t’ai apporté ceci. Il appartient à mon frère. » Elle fit
passer par la fenêtre la branche en frêne d’un arc, puis un faisceau de
flèches.
    Bran récupéra les armes, la
remercia froidement, puis s’éloigna de la fenêtre. « Adieu, Mérian, dit-il,
la main dans ses cheveux.
    — S’il te plaît, ne pars
pas. » Elle se tendit pour s’efforcer de le toucher ; ses doigts ne
firent qu’effleurer ceux du jeune homme. « Pense à ton peuple, Bran,
l’adjura-t-elle. Ils ont besoin de toi. Comment pourras-tu les aider à
Gwynedd ?
    — Je t’aime, Mérian, dit-il en
s’éloignant. Souviens-toi de moi.
    — Bran, non !
Attends ! »
    Mais il courait déjà pour sauver sa
vie.

CHAPITRE 12
    Le temps que Bran atteigne le cours
d’eau qui séparait les deux cantrefs, le soleil avait déchiré le brouillard qui
enveloppait la forêt à l’est et s’accumulait dans les creux des plaines. À
califourchon sur son lent cheval de trait, le prince maudissait la providence.
Il avait envisagé de subtiliser une monture dans l’écurie de Cadwgan, mais n’avait
pu trouver de moyen de le faire sans réveiller les garçons d’écurie. Et même
s’il était parvenu à ses fins, la perspective d’ajouter la colère du seigneur
Cadwgan à ses malheurs ne l’avait pas enchanté outre mesure. La dernière chose
dont il avait besoin était d’avoir à ses trousses une équipe de recherche
mandatée par un roi courroucé pour le retrouver.
    Nonobstant le rythme de sa
progression, il chevauchait sans peine dans le creux de la vallée, à travers
des champs luisants de la rosée du matin. Les récoltes étaient mûres, et
bientôt la saison de la moisson commencerait. Bien avant que la première faux
ne touche une tige d’orge, cependant, Bran aurait franchi la forêt et les
lointains repaires de montagne au nord, et profiterait en toute sécurité de la
chaleur d’un âtre familial.
    Il y avait deux routes pour
atteindre Gwynedd depuis le centre du Cymru. Et toutes deux passaient par
l’Elfael…
    La première et la plus directe
traversait directement le cantref, croisait Coed Cadw, puis s’enfonçait dans
une région densément boisée jusqu’aux montagnes. Celles-ci n’étaient pas
hautes, mais d’abord difficile à cause des rochers escarpés qui la
recouvraient – en tout cas pour un homme seul et sans l’équipement
adéquat. La seconde était moins directe ; elle supposait de longer la
frontière sud de l’Elfael et de se frayer patiemment un chemin à travers
l’entrelacement de basses collines et de vallées cachées en direction de
l’ouest, puis de suivre la côte vers le nord.
    Cette seconde route lui demanderait
plus de temps et passait désagréablement près de Caer Cadarn avant de tourner à
l’ouest. Le risque d’être découvert n’était pas nul.

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