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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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qui lui tordit aussitôt les boyaux : les aboiements rauques
d’un chien de meute occupé à flairer sa proie. Il était encore loin, mais une
fois que l’animal aurait retrouvé sa piste, la chasse reprendrait de plus
belle.
    Bran reprit sa marche vacillante
dans la direction opposée, suivant les tours et les détours du sentier,
s’enfonçant toujours davantage dans la forêt. Conscient que les aboiements du
chien se rapprochaient progressivement, il se mit à courir, en quête d’un
quelconque moyen de lui faire perdre sa trace.
    Et puis l’animal se tut d’un seul
coup. La forêt redevint calme.
    Bran s’immobilisa.
    Son épaule était en feu, une sueur
froide perlait sur son front. Il attendit, aspirant l’air à pleins poumons pour
essayer de calmer les battements de son cœur.
    Soudain, le chien poussa un long
hurlement aussitôt suivi par le cri d’un des soldats. La bête avait retrouvé sa
trace.
    Bran reprit sa marche branlante. Il
savait qu’il ne pourrait plus échapper bien longtemps à ses poursuivants –
bientôt la chasse s’achèverait, c’était une question de minutes.
    Juste devant lui, il aperçut alors
dans les broussailles une trouée basse derrière laquelle il vit de la terre
sombre retournée : le signe révélateur d’une galerie utilisée par des
sangliers. Il s’y précipita à quatre pattes en traînant la lance derrière lui.
Ses poursuivants arpentaient toujours le chemin qu’il venait de quitter.
    Il poursuivit sa progression, se
tortillant à travers les broussailles, les rochers et les racines sorties de
terre. Des branches basses griffaient ses habits comme sa peau.
    Le chien atteignit la trouée et
hésita. Les marchogi, croyant que l’odeur des sangliers l’avait distrait,
forcèrent la bête glapissante à abandonner l’entrée de la galerie pour
reprendre leur marche sur le sentier.
    Bran rassembla ses forces pour
repartir. S’aidant de la hampe de sa lance, il se releva et reprit sa marche
vacillante – quatre battements de cœur plus tard, le chien poussa un
nouveau hurlement et la chasse reprit derrière lui.
    Serrant les dents de douleur, Bran
se mit à courir.
    Par-dessus les bruits de craquement
et les cris derrière lui, il perçut soudain quelque chose d’autre : le
murmure liquide d’une chute d’eau. S’en servant comme repère sonore, Bran finit
par atteindre une petite clairière parsemée de grosses pierres. Un cours d’eau
le coupait en deux, ruisselant parmi d’énormes pierres rondes recouvertes de
mousse.
    Il avança avec précaution parmi les
rochers, pour finalement découvrir que le cours d’eau s’achevait sur une
cascade. Le courant plongeait dans un point d’eau que surplombait la saillie
rocheuse sur laquelle Bran se tenait. Les eaux s’y rassemblaient avant d’aller
se perdre dans le cœur inexploré de Coed Cadw.
    Tout comme le ruisseau, sa course
s’arrêtait là.
    La respiration haletante, il tourna
le dos à la cascade pour affronter son dernier combat. De la sueur coulait sur
son visage et son cou. Son sang rendait la hampe de la lance glissante. Il
essuya ses mains sur ses habits et resserra sa prise sur son arme.
    Les marchogi approchaient, il
pouvait entendre leurs voix fortes dans le silence de la forêt.
    Tous – le chien et trois
hommes – se ruèrent en même temps dans la clairière. Deux des soldats
tenaient des lances, le troisième s’occupait de l’animal. À la vue de Bran, le
molosse commença à tirer sur sa laisse avec force grondements féroces, la bave
aux lèvres, ses griffes labourant l’air en direction de sa proie.
    Les lieux semblaient rendre les
soldats hésitants. Bran vit les coups d’œil mal assurés qu’ils lançaient sur
les rochers, la chute d’eau… et lui-même, parfaitement immobile sur sa pierre.
    Le maître-chien cria un ordre à
l’intention des deux autres ; le chevalier à sa gauche leva sa lance et
arma son bras. Bran se prépara à esquiver le jet.
    Dans un cri, un quatrième homme
pénétra alors dans la clairière ; il brandissait une épée, et l’avant de
son haubert était tâché du sang qui s’écoulait de sa blessure, juste en dessous
de la clavicule. D’un geste de la main, il ordonna aux autres marchogi de se
déployer.
    Bran resserra sa prise sur sa lance
et se prépara à l’assaut.
    L’homme à l’épée leva sa main pour
donner le signal de l’attaque, mais un brusque claquement pareil à une gifle le
précéda. Inexplicablement, le

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