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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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chien était parvenu à casser sa laisse et
bondissait à présent sur Bran, sa mâchoire grande ouverte.
    Le chien comme la lance
atteignirent Bran en même temps. Le jeune homme se jeta sur le côté, parvenant
à éviter le projectile, mais la mâchoire du chien se referma sur son bras. Bran
lâcha sa propre lance et passa son bras libre autour du cou de l’animal pour
l’étrangler et l’empêcher de déchirer l’autre avec ses dents.
    Deux nouvelles lances avaient déjà
été lâchées. La première trouva sa cible, traversant le chien avant d’atteindre
Bran. Le molosse poussa un glapissement, et le jeune homme sentit une douleur
cuisante l’envahir au niveau de la poitrine.
    Sa vision troublée par la
souffrance, Bran luttait pour garder son équilibre sur la saillie rocheuse. Il
ne vit que trop tard un reflet scintillant fendre l’air dans sa direction.
Tirée trop haut, la lance manqua sa gorge mais entailla la partie charnue de sa
joue et érafla sa mâchoire.
    Le choc le projeta en arrière.
    Il vacilla sur la saillie un
instant, puis, le chien mourant toujours serré contre son corps en guise de
bouclier, chuta dans l’étendue d’eau située en bas de la cascade.
    La dernière chose qu’il vit fut le
visage circonspect d’un de ses agresseurs regardant en contrebas depuis le bord
de la cascade. Puis Bran ferma les yeux et laissa le courant l’emporter au
loin.

DEUXIÈME PARTIE

COED CADW

CHAPITRE 14
    Mérian prit mal la nouvelle de la
mort de Bran – bien plus mal qu’elle n’aurait pu le prévoir pour peu
qu’elle eût même envisagé pareil événement. En vérité, elle en avait énormément
voulu à Bran ap Brychan de s’enfuir en abandonnant son peuple en ces heures
sombres ; elle aurait pu lui pardonner n’importe quoi, mais pas ça. D’un
autre côté, elle l’avait connu égoïste, irresponsable, un vaurien manipulateur.
Aussi sa décision de fuir ne l’avait-elle pas du tout surprise – juste
profondément mise en colère. Elle s’était dit qu’elle ne le reverrait plus
jamais.
    Néanmoins, jamais elle n’aurait
imaginé – et encore moins espéré, même au plus fort de son
ressentiment – qu’il puisse lui arriver quelque chose. Qu’il ait été
capturé puis tué en essayant de s’échapper la remplissait d’angoisses morbides.
Rapportée par l’intendant de son père, la nouvelle – qu’elle avait
entendue par hasard alors qu’il racontait au cuisinier et à ses assistantes les
derniers potins du marché – l’avait frappée comme un coup de poing dans
l’estomac. Incapable de reprendre son souffle, elle s’était affaissée contre le
montant de porte en étouffant un cri avec sa main.
    Un peu plus tard, lorsque,
convoquée dans les appartements de son père, elle en avait officiellement été
informée, elle avait réussi à ne pas trahir la véritable profondeur de ses
sentiments à l’égard du jeune homme. Elle avait passé le reste de cette
affreuse journée à lutter contre l’impression que le sol se dérobait sous ses
pieds – comme si la terre elle-même était devenue aussi fine que la
coquille d’un œuf de rouge-gorge, et qu’à tout moment l’écorce fragile sur
laquelle elle se tenait pouvait se rompre.
    Bientôt, on ne parla plus que du
triste, mais ô combien prédictible décès de Bran à la cour du roi Cadwgan. Ce
qui rendit les choses encore plus dures pour Mérian. Elle feignait de prendre
la nouvelle avec courage. Elle essayait d’agir comme si le destin tragique de
Bran et de l’Elfael n’avait que peu d’importance à ses yeux, ou du moins pas
plus que de mauvaises nouvelles n’en auraient pour quiconque ne serait pas
directement concerné par ces événements – comme si, aussi déplorable
fût-il, le sort du rejeton indiscipliné d’un roi voisin ne la concernait
aucunement.
    « Oui, convenait-elle,
n’est-ce pas horrible ? Ces pauvres gens, que vont-ils
devenir ? »
    Elle se répétait sans cesse que
Bran, au mieux, n’avait été pour elle qu’un ami peu fiable, que l’intérêt qu’il
lui portait n’était que charnel, à n’en point douter, et que sa triste mort
l’avait, en fin de compte, sauvée d’une existence à jamais malheureuse. Tout
cela, et plus encore, elle ne cessait de se le répéter – à voix haute,
parfois. Mais elle avait beau énumérer inlassablement les raisons pour
lesquelles elle aurait dû se sentir libérée de Bran ap Brychan, aucune ne lui
paraissait

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