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Robin

Robin

Titel: Robin Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Stephen R. Lawhead
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votre entreprise dans notre nouveau domaine.
    —  Très bien*, répondit
dame Agnès. Prenez soin de vous, mon époux. » Elle se pencha en avant et
lui embrassa la joue. « Jusqu’à ce que nous nous revoyions, adieu, mon
chéri*.  »
    Le timonier leur cria depuis le
pont que la marée commençait à monter sérieusement. Le baron embrassa une
dernière fois sa femme et retourna sur le quai. Quelques minutes plus tard, la
mer était suffisamment haute pour quitter le port. Le capitaine ordonna à un
homme d’équipage de larguer les amarres, puis on repoussa le vaisseau du quai
grâce à des perches. Une fois au centre de la rivière, il prit le courant, fit
demi-tour et mit le cap sur l’estuaire et les dangers de la mer au-delà.
    Bernard surveilla toute l’opération
depuis le quai en bois. Il attendit que le bâtiment ait levé ses voiles et
franchi l’embouchure de la rivière pour retourner à son cheval et donner
l’ordre du départ. Le voyage à l’ouest jusqu’à Hereford leur prit deux jours.
Le temps qu’il atteigne son château, Neufmarché avait décidé de faire une
sortie dans le territoire gallois jusqu’au cantref de Brycheiniog, pour voir ce
qu’il pourrait apprendre des terres dont il entendait s’emparer.
     
    Bran ne savait plus combien de
temps il avait traîné son corps blessé à travers les sous-bois. Des jours
entiers passaient dans des éclairs aveugles de douleur et de frissons. Il
sentait ses forces l’abandonner, et ses moments de lucidité étaient de plus en
plus rares. Il ne pouvait plus compter sur ses sens pour le guider ; il
entendait les voix de personnes absentes, et souvent ce qu’il voyait devant lui
n’était, après vérification, que pur fantasme.
    Après son plongeon dans le point
d’eau, le courant l’avait emporté loin en aval. Il avait longé de hautes berges
envahies par des branches dénudées recouvertes de mousse, s’enfonçant de plus
en plus profondément dans la forêt, jusqu’à s’échouer dans un étang viride
bordé des restes d’énormes arbres, dont les troncs étaient tombés les uns sur
les autres tels les piliers colossaux d’un temple en ruine.
    L’eau chaude l’avait ranimé, et en
ouvrant les yeux il s’était retrouvé entouré de branches brisées et de troncs
imprégnés d’eau à moitié immergés. Une vase verdâtre formait un dépôt épais à
la surface de l’étang ; surchargé de l’odeur fétide de l’eau stagnante et
de la décomposition, l’air était noir de nuages mouvants d’éphémères. Après
s’être redressé avec peine, Bran s’était traîné à quatre pattes jusqu’à un
rondin enfoncé dans la tourbière détrempée. Il s’était effondré dessus comme
une masse en tremblant de douleur.
    La nuit était presque tombée quand
il avait repris conscience. Malgré la douleur qui tenaillait chacun de ses
muscles et articulations, il était parvenu à s’accroupir avant de se relever
sur ses jambes tremblantes. En suivant les traces d’un cerf, il avait titubé
hors du marais telle une créature à moitié noyée jusqu’à trouver refuge dans la
forêt verdoyante. Sa première préoccupation avait été de dénicher un abri pour
se reposer et bander ses blessures.
    Il ne se rendait pas compte de leur
gravité – il se savait juste en vie et heureux de l’être. Une fois l’abri
trouvé, il avait ôté sa tunique et regardé ce qu’il pouvait faire pour se
bander. Après avoir recouvré un peu de force, il se dirigerait vers
l’habitation la plus proche et obtiendrait de l’aide de ses frères cymry pour
poursuivre sa route vers le nord.
    Alors que l’obscurité pourpre du
crépuscule s’étendait sur la forêt, Bran avait aperçu un grand chêne percé
d’une cavité qui s’enfonçait profondément dans la terre entre ses racines.
L’endroit avait servi de tanière à un ours ou à un blaireau ; le musc
terreux de la créature y persistait toujours. Mais le trou était sec et chaud,
et Bran s’était endormi aussitôt sa tête posée sur le sol.
    Il se réveilla mort de soif et
étourdi de faim. Une douleur lancinante irradiait de ses blessures, et ses
muscles étaient raides. Il n’y avait rien à manger, mais Bran pouvait entendre
le doux murmure d’un ruisseau à proximité. Il se releva avec précaution et se
rendit d’un pas chancelant jusqu’à la rive recouverte de mousse. Après s’être
agenouillé, il porta de l’eau à sa bouche

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