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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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terrassements.
    « Vers 13 heures, notre attention est attirée par un avion, un Heinkel 111, qui fait plusieurs bonds sur la piste et décolle avec beaucoup de peine. Cela nous étonne fort, mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
    « Peu après, une agitation anormale règne sur le terrain. Des voitures pleines de soldats roulent sur les pistes. Des S. S. surgissent. Nous rentrons immédiatement au camp en courant, sous une grêle de coups.
    « Tous les kommandos sont réunis sur la place d’appel et débute pour nous une nuit effroyable, au garde-à-vous, sous la lumière aveuglante des projecteurs, les hurlements des S. S. et les coups de feu. Des hommes sont emmenés pour interrogatoire, d’autres tombent. Nous sommes comptés et fouillés des dizaines de fois dans la nuit glaciale. Finalement, nous apprenons l’incroyable nouvelle : le kommando de camouflage s’est évadé en dérobant un avion sur la base, celui dont l’envol difficile nous a intrigués !
    « Fou de rage, le chef du camp Baumgartner nous informe qu’il va faire un “exemple historique” et nous pouvons craindre le pire, car nous savons que cette affaire va déclencher une cascade d’enquêtes mettant en cause la responsabilité des S. S. et des militaires.
    « Le matraquage continue, la folie s’empare des S. S. Des détenus disparaissent ou sont tués sous nos yeux…
    « Cette période de terreur, qui laisse de profondes traces parmi nous, se prolonge plusieurs jours, puis le travail reprend. »
    La vérité sur cette exceptionnelle évasion n’est connue que plusieurs années après, et son auteur la raconte lui-même une fois de plus à Moscou, en avril 1977, lors d’une réunion du Comité international de Sachsenhausen. Il s’agit de l’officier aviateur Mikaël Petrovitch Deviataev, fait « héros de l’Union soviétique » pour cette action d’éclat.
    Tombé entre les mains des nazis, le tout jeune lieutenant pilote, Mikaël Deviataev, est interné en octobre 1944 au camp de Sachsenhausen, avec le numéro 104 603. En janvier 1945, il est transféré à Karlshagen et affecté au kommando de camouflage, qui ne comprend que des Russes. Il observe avec soin les avions et les gestes des pilotes, notamment quand on lui fait tirer jusqu’aux appareils les batteries auxiliaires destinées à la mise en marche des moteurs. Bientôt, en accord avec ses camarades, parmi lesquels Ivan Oljenik, Wladimir Sokolov et Ivan Krivonogov, il décide le grand coup pour le 8 février et jette son dévolu sur un Heinkel 111 du Centre d’essai de Peenemunde, qui porte d’ailleurs sous son fuselage un nouveau lance-fusées.
    Après avoir tué la sentinelle, les dix hommes s’engouffrent dans l’appareil. Deviataev s’installe aux commandes, les autres se serrent à l’avant et à l’arrière. Les moteurs sont lancés, le Heinkel 111 roule et le jeune pilote soviétique qui l’a pour la première fois en main réussit non sans mal à l’arracher du sol. Toutefois, ce décollage en catastrophe alerte les Allemands qui déclenchent l’alarme. Vainement. La chasse est impuissante à rattraper l’avion qui fonce vers l’est, vers le front soviétique tout proche en Pologne.
    Mais, maintenant, ce sont les frères d’armes de Mikaël Deviataev qui lui tirent dessus. Que vient faire ce bombardier à croix gammée au-dessus de leurs têtes ? Cette fois, c’est un atterrissage précipité, encore en catastrophe, qu’effectue Deviataev. Le Heinkel 111 se pose sur le ventre, dans un champ labouré, non loin de Varsovie. Les dix hommes sont sains et saufs, libres.
    Bob Pujol doit attendre, lui, encore deux mois et demi :
    « Avec l’approche de l’armée rouge, nous sommes évacués fin mars et début avril sur Rostock, dans les cales de grandes péniches. Puis on nous tasse dans un train. Durant huit jours, ce “convoi de la mort” roule avec peine sur des voies bombardées. Il fait un court arrêt à Dora puis au camp d’Ellrich, le plus affreux et le plus sinistre, avec son bûcher dégageant une odeur pestilentielle.
    « Apprenant que le convoi se dirige vers Bergen-Belsen où nous serons liquidés, je saute du train par une belle nuit d’avril, près de Soltau. Des prisonniers de guerre m’accueillent après quelques aventures et me soignent comme des frères. Le 25 avril, les Écossais me rendent la liberté. »
     
     
AU G.   Q.   G. DE BAD-SAAROW
    À une cinquantaine de kilomètres à

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