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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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Fontainebleau.
    Même lorsqu’il s’agit de personnalités, la « sélection » S. S. s’opère : Georges Mandel est d’ascendance juive, il est condamné, et son avocat, Mr Raymond Ammar, demeure en cellule à la prison du camp où ses voisins de cachot, l’ancien ministre Yvon Delbos d’un côté, un major anglais de l’autre, ne lui tiennent compagnie que peu de temps ; si l’ex-chancelier d’Autriche Schuschnig a droit à l’un des quatre chalets de Sachsenhausen, Largo Cabarello, l’ancien dirigeant de la République espagnole étranglée par Franco, est au grand camp avec ses camarades ; et si le fils de Staline, l’officier soviétique Jacob Djougachvili, fait prisonnier, est interné au Sonderlager, son sort est si peu enviable qu’un jour on le découvre mort, « suicidé » selon les S. S.
    Une recherche machiavélique de tous les moyens susceptibles de briser le ressort moral des détenus, un souci minutieux de l’organisation pour mieux tuer les esclaves après en avoir utilisé les dernières forces sont à la base de l’ordre S. S., forgé principalement à Oranienburg-Sachsenhausen, siège de l’inspection centrale des camps, où tout est essayé, planifié, avant d’être étendu aux autres bagnes nazis.
    Avant guerre, quand les camps n’étaient que des instruments de terreur pour annihiler toute velléité de résistance dans le peuple allemand, c’était déjà le rôle d’Oranienburg-Sachsenhausen aux portes de la capitale Berlin. De 1933 à 1939, près d’un million d’Allemands sont passés dans ces camps, internés puis pour la plupart libérés sous conditions après avoir été soumis aux traitements de choc inaugurés d’abord dans les caves d’une ancienne brasserie d’Oranienburg par les S. A. de Goering et ensuite sur les chantiers de Sachsenhausen par les S. S. de Himmler. Durant la guerre, le rôle d’Oranienburg-Sachsenhausen est encore dominant pour le dressage de la main-d’œuvre déportée des pays d’Europe, pour la mise au point des procédés d’extermination massive (gazage, fusillade, etc.). En septembre 1941 une conférence d’« experts » y dresse les plans d’une baraque où les détenus seront exécutés à leur insu en croyant passer sous la toise : par une fente pratiquée dans la cloison juste derrière l’instrument de mesure, un S. S. n’a qu’un seul coup de revolver à tirer, directement dans la nuque. Inventée pour la liquidation de nombreux prisonniers militaires soviétiques qui, sans cela, résistaient à leurs bourreaux jusqu’au dernier moment, cette technique du Genickschuss (coup dans la nuque) est expérimentée quelques semaines plus tard devant tous les commandants de camps convoqués à Sachsenhausen. En octobre 1941 c’est toujours à Sachsenhausen qu’est essayé un « véhicule à gazer », camion avec une haute caisse hermétiquement fermée où cinquante détenus sont asphyxiés par les gaz d’échappement durant un trajet qui se termine au crématoire. Les chambres à gaz vont suivre, avec les vapeurs foudroyantes du Zyklon B, et l’installation de Sachsenhausen, dite Station Z, devient le modèle pour plusieurs autres camps. »
    Non, rien n’est laissé au hasard dans l’ordre S. S. Derrière les crimes, les incohérences, les contradictions apparentes relevées dans l’histoire du camp, il y a toujours la volonté tenace des seigneurs à tête de mort de tout sacrifier à la domination de leur race prétendument supérieure.
     
     
DERRIÈRE LA FAÇADE DU REVIER
    À première vue, n’est-il pas incompréhensible qu’à l’intérieur des camps de concentration existe une organisation médicale dont le centre est le Revier, c’est-à-dire l’infirmerie baptisée également Krankenbau (hôpital) ? Pourquoi ce service, ces médecins, ces chirurgiens, ces infirmiers, alors que chaque jour la faim, le froid, les coups, la torture, les exécutions se chargent d’éliminer des milliers de détenus ? Là encore il faut se garder de toute illusion, et bien voir ce qui se cache sous la façade, particulièrement soignée, du Revier de Sachsenhausen.
    La façade, c’est ce que les S. S. montrent aux commissions militaires et civiles des divers ministères, aux visiteurs étrangers, aux journalistes, aux délégués de la Croix-Rouge internationale dont le siège en Allemagne est à Wannsee, à une trentaine de. kilomètres du camp. Il s’agit de deux constructions en dur, les

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