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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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millier de militants communistes et syndicalistes auxquels 170 israélites et prisonniers de droit commun ont été ajoutés pour essayer de camoufler le caractère politique de cette nouvelle déportation massive vers Auschwitz. Le troisième « transport » au départ de Compiègne est encore plus important. Les 23 et 24 janvier 1943, 1600 hommes prennent la direction d’Oranienburg-Sachsenhausen où ils sont immatriculés dans les séries 57 000, 58 000 et 59 000. Ils partent avec le premier convoi de Françaises déportées : 230 prisonnières venant du fort de Romainville et dont les wagons sont décrochés à Erfurt pour être acheminés à Auschwitz.
    Il y a encore trois grands départs de Compiègne pour Oranienburg : un millier le 28 avril 1943 (immatriculations dans les séries des 64 et 65 000), autant le 8 mai 1943 (immatriculations dans la série des 66 000), 1 100 le 4 juin 1944 (immatriculations dans la série des 84 000 après une première quarantaine à Neuengamme).
    Comment le camp de Royallieu, ancienne caserne du 54 e  régiment d’infanterie et du 67 e  régiment d’artillerie de Compiègne, est-il devenu l’antichambre des camps de concentration nazis ?
    Au début de juin 1941 c’est encore le « Frontstalag 122 », où sont enfermés des prisonniers de guerre français et certains ressortissants étrangers. Mais son affectation change brusquement le 22 juin 1941 avec l’agression hitlérienne contre l’U. R. S. S., qui s’accompagne en France de vastes rafles policières dans les milieux suspectés d’appartenance ou de sympathie au parti communiste clandestin. Le rassemblement des personnes ainsi arrêtées commence, dès le surlendemain, à Royallieu.
    Henri Pasdeloup est dans les premiers arrivants. C’est un cheminot de Saint-Mihiel. Le 23 juin 1941, la Gestapo vient le chercher à son travail sur la voie et le conduit à la prison de la ville. Quinze autres habitants de la région le rejoignent dans la journée : des camarades qu’il connaît et deux ouvriers agricoles dont le seul crime est d’être d’origine russe. Le 27 juin, à 7 h 30, ils sont emmenés à bord de deux cars Citroën qui complètent leur chargement à la prison de Verdun. Après la traversée de Sainte-Menehould, Reims, Soissons, le voyage se termine à Compiègne vers 16 h 30, note Henri Pasdeloup :
    « À l’arrivée face au camp, nos gardiens nous font descendre. Alignement sur la route, comptages et recomptages. En rangs par trois nous passons les barbelés…
    « À 19 heures, environ 400 prisonniers en provenance de la région parisienne, entrent en chantant « L’Internationale »…
    « Le lendemain 28 juin, réveil à 7 heures : contrôle d’identité, toise, matricule. J’ai le numéro 556. Pour notre groupe de la Meuse, cela va de 542 à 564. Ceux de la région parisienne, bien qu’arrivés après nous, sont immatriculés avant… »
    Beaucoup de ces Parisiens sont des communistes arrêtés le 28 avril 1941 sous prétexte d’enrayer des manifestations éventuelles le 1 er  mai. D’autres, comme Jean Lyraud ont été arrêtés quelques semaines plus tard. Le 26 juin, à 5 heures du matin, il a été réveillé par des policiers français : « Veuillez nous suivre au poste avec une couverture et deux jours de vivres. » Un autobus le prend bientôt avec trois autres personnes arrêtées. Le véhicule fait le tour des commissariats de Montreuil et du XI° arrondissement. Un crochet à l’hôtel Matignon, qui abrite alors la police de Pétain, puis c’est le retour à Romainville jusqu’aux portes du fort, où les prisonniers sont remis aux autorités allemandes. Avec ses compagnons, Jean Lyraud passe la nuit dans les casemates transformées en cachots : « Le lendemain 27 juin dans l’après-midi, nous embarquons en gare du Bourget dans des wagons spéciaux pour Compiègne. Nos gardes ont le revolver au poing et le fusil chargé, prêts à faire feu. Dans la soirée nous arrivons au camp. Quelques jours après, d’autres contingents de la région parisienne nous rejoignent. »
    C’est le cas des « 87 d’Aincourt », parmi lesquels Marcel Stiquel. Aincourt est un sanatorium à cinquante kilomètres à l’ouest de Paris que les autorités pétainistes ont transformé pour y interner en octobre 1940 plusieurs centaines de Français. Catalogués comme « individus dangereux », ils ont été arrêtés dans la région

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