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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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participer. »
    Lundi 23 avril. Jean Mélai : « Après l’appel, les S. S. annoncent par l’intermédiaire du Lagerältester qu’il faut s’attendre à partir dans le courant de l’après-midi. »
    Pierre Clédat : « L’ordre est transmis de ne pas sortir des baraques. Une délégation conduite par Jouvent prend contact avec le Lagerältester. Le C. F. R. se réunit au début de l’après-midi et Doury rend compte de la réunion du Comité international de résistance (C. I. R.) : Le commandant du camp déclare vouloir envoyer au front tout le personnel de surveillance, y compris les S. S… Il s’engage à remettre le camp au C. I. R. en échange d’un certificat attestant sa bonne conduite envers les détenus, signé par les représentants de chaque nationalité. C’est la reconnaissance du C. I. R., dont les créateurs ont été les communistes allemands et le C. F. R. ! Je signe donc la lettre que me présente Jouvent, au nom des Français, après avoir ajouté à l’affirmation “qu’il s’était conduit humainement” les mots “dans la mesure de ses fonctions”.
    « Le C. I. R. propose : amélioration de la soupe en quantité et en qualité ; garde des cuisines et des portes par un service d’ordre ; plus de soldats dans le camp.
    « Sur la place d’appel, Max Reimann, au nom du C. I. R., propose à tous les déportés d’élire un nouveau Lagerältester. Christian Mahler est élu à l’unanimité.
    « Le C. F. L. s’organise : la liaison avec le C. I. R. continue d’être assurée par Doury, auquel sont adjoints Jean Parayre, André Goupille et le commandant de Bellenet. »
    Mardi 24 avril. Jean Mélai : « La bataille fait rage. Des obus tombent dans le camp. Des combats d’une rare violence se rapprochent. Il est très dangereux de circuler entre les blocks. Les sentinelles autour du camp abandonnent leurs postes dans l’après-midi. Seul le commandant est encore présent. Il se promène le long des barbelés extérieurs et ne porte ni ceinturon ni arme. »
    Pierre Clédat : « Les dispositions du C. I. R. sont appliquées : les politiques allemands ont la charge de l’organisation du camp, les Français celle de l’ordre, les Polonais celle de la cuisine. Mais, comme ces derniers profitent de la situation, un détachement de Français et de Grecs, sous la conduite de Murciano, les relève. Picart est chargé de l’inventaire des cuisines. »
    Jean Mélai : « Malgré les appels à la prudence, des brèches sont ouvertes dans les barbelés, des camarades grimpent dans les miradors, offrant ainsi de belles cibles à des tireurs allemands éventuels. »
    Mercredi 25 avril. Pierre Clédat : « Au nom du C. I. R., Doury expose la situation aux Français. Départ des S. S. Remise du camp aux détenus. Incidents. Éventualité d’un retour possible des S. S. Trois de nos camarades, un Russe, un Polonais et un Français, ont été abattus par une patrouille allemande à l’extérieur du kommando. Murciano et un autre camarade, aidés par ceux du Revier, vont chercher les corps.
    « Tous les détenus sont fourbus et la relève pose des problèmes à Jo Le Gloahec et à Jacques Villemain, qui payent de leur personne. J’interviens auprès de mes camarades communistes et ce n’est pas en vain. Au petit jour je m’endors quelques instants sur une table à côté de René Doury. »
    Jeudi 26 avril. Pierre Clédat : « À l’aube, Le Gloahec et Villemain partent en patrouille avec un fusil récupéré au poste de garde abandonné par les S. S. Vers huit heures, ils reviennent avec deux soldats soviétiques. Les drapeaux sont sortis. Doury parle au nom du Comité. Un autre Français nous traduit les paroles des Russes. “Marseillaise”, “Internationale” se succèdent. La cloche sonne une dernière fois, il est environ neuf heures, il faut quitter le camp. Un officier russe vient à notre rencontre et nous indique le chemin à prendre, car la bataille continue. Au Revier, Gustav Buttgereit et Bernard Dutasta restent avec quelques malades, qu’ils auront bien du mal à évacuer… »
     
     
À HEINKEL, LA SOUPE DES FRANÇAIS
    Au camp-annexe Heinkel, le plus important des kommandos d’Oranienburg-Sachsenhausen où se succèdent en deux ans près de trois mille Français, soit en gros le tiers de tous les Français de Sachso, une tragédie marque l’arrivée du premier contingent des « 58 000 » en février

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