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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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résultat des sabotages, la médiocrité de la production quantitative et surtout qualitative, nous sommes inquiets des intentions que révèlent les transports vers d’autres camps qui se succèdent depuis juillet. Nous craignons maintenant le pire, c’est-à-dire l’extermination massive. Petitjean, c’est-à-dire Szymkiewicz, responsable de l’organisation F. T. P., entraîne ses gars pour en faire l’armature d’une résistance désespérée et prépare une liaison extérieure. »
    Alex Le Bihan est contacté : « Au milieu de l’été 1944, je reçois la visite de Szymkiewicz, accompagné de Robert Besançon. Il me demande d’assumer la tâche de responsable militaire du hall 2 dans l’hypothèse où nos bourreaux décideraient de nous éliminer. Je commence donc à faire l’inventaire de tous les moyens de défense utilisables dans le hall et m’occupe de recruter des hommes valides décidés à se battre. »
    Gaston Bernard n’ignore pas, lui non plus, que des choses se préparent : « Au milieu de 1944, durant une alerte, un camarade de Villejuif, Jean Richard, que j’ai connu à la centrale de Fontevrault, me demande si je peux lui procurer une boussole. Profitant du désarroi lors de chaque alerte, en quelques jours je dévisse un compas dans un poste de pilotage au hall 6 et je lui ramène, dissimulé avec grand soin sous ma veste rayée. Il fait six centimètres sur quinze : trop volumineux ! Nous l’enterrons dans un trou de bombe. J’apprendrai par la suite qu’il était destiné à Petitjean, qui préparait une évasion pour les liaisons extérieures de l’organisation. »
    Au B. M. K. se multiplient de véritables conférences d’état-major pour tous les résistants français, auxquels s’adjoignent deux Belges, dont le colonel Lentz. Tous les engins possibles sont recensés ; la création d’armes improvisées mais efficaces est étudiée ; leur mise en fabrication et leur stockage sont prévus en accord avec les responsables de hall. Clément Jacquiot, en bon artilleur polytechnicien, calcule les effets des bombes à carbure que nous sommes en mesure de fabriquer facilement et étudie, en ultime ressource, l’utilisation des cylindres d’air comprimé, d’acétylène, oxygène, hydrogène, stockés à l’usine. Vite, il conclut que cette dernière solution serait suicidaire car ce ne serait pas seulement l’encadrement S. S. mais les détenus qui risqueraient d’être anéantis par l’énorme déflagration…
    Nul n’oublie les emprisonnés du hall 8. Que deviennent-ils là-bas, au grand camp ? Julien Lajournade, très lié à André Bergeron profite de son statut un peu particulier au block des jeunes de Heinkel pour se faire envoyer au block des jeunes de Sachso où l’on ne compte que trois Français parmi lesquels Pierre Petitot, un benjamin de Bourgogne. Julien Lajournade a prétexté un besoin urgent de lunettes, donc une visite au docteur Leboucher : « Je vais bien à la consultation du Revier, mon alibi, mais je cherche surtout à prendre contact avec les arrêtés de Heinkel. Peine perdue, ils sont au block 58, complètement isolés. Ma mission ayant échoué, je fuis l’atmosphère pesante de terreur qui règne au grand camp et je regagne Heinkel… »
    En octobre, une nouvelle foudroyante s’abat sur les détenus de Heinkel : le 11 octobre 1944, plusieurs des prisonniers du block 58 ont été fusillés à Sachsenhausen. Il y a trois Français dont André Bergeron, et vingt-quatre Allemands, dont Erich Boltze.
    Un mois après, le 11 novembre 1944 est célébré par une minute de silence particulièrement fervente des Français, surtout au hall 8, le hall d’André Bergeron et d’Erich Boltze.
    Miraculeusement, à l’aube de 1945, parviennent à Heinkel des informations récentes de la France libérée. Robert Sylvain reçoit un colis de sa famille transmis exceptionnellement (à la suite de quelles démarches !) par la Croix-Rouge internationale. Charles Désirat partage la bonne surprise de Robert Sylvain : « Depuis juillet 1944, aucun colis individuel n’était venu de France. Dans celui-là, pillé comme il se doit par les S. S. et par les “verts”, l’emballage est doublé par des journaux. À notre grande joie, il s’agit de numéros de Noël 1944 de Ce soir et de l’Humanité relatant la découverte par les armées alliées du camp du Struthof. Ainsi, nos familles n’ignorent plus notre sort et nous

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