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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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pendule du block 14 marque 17 h 30, j’apprends que le général Delestraint vient d’être fusillé avec d’autres personnalités. »
    Après l’exécution, le 11 octobre 1944 à Sachsenhausen, de vingt-sept responsables de la Résistance intérieure du camp, cent deux autres antifascistes qui ont été dénoncés à la commission Cornély sont envoyés en « transport de représailles » à Mauthausen.
    Dans l’intervalle, en juillet 1944, des transports sont encore partis de Sachsenhausen. Mais, cette fois, ce n’est pas une mesure de répression. Il s’agit de fournir de la main-d’œuvre à des usines de guerre, en particulier des usines d’aviation. C’est pourquoi de nombreux Français du kommando Heinkel, dont le bombardement d’avril a désorganisé et réduit la production, sont transférés vers des usines Messerschmitt, Junker et autres.
    Les convois se rendent d’abord à pied de Heinkel à Sachsenhausen. Il fait beau et la marche sous le ciel ensoleillé et les arbres de la route prend un faux air de promenade avec l’illusion, hors des barbelés, d’un peu de liberté.
    Ils sont un millier qui seront ensuite aiguillés vers le nord, sur Neustrelitz. Parmi eux, une centaine de Français dont le Bordelais Georges Dublanc : « Avec moi il y a des “pays” : Pierre Cayrol, Bernalo, et puis Charpentier, un ancien gendarme de Dol-de-Bretagne, De Bondy, un jeune agriculteur qui mourra à Strelitz. »
    Le 10 juillet, cent cinquante détenus de Heinkel partis à 10 heures passent toute la fin de l’après-midi sur la place d’appel de Sachso. Maurice Hochet est dans ce groupe : « Parmi les détenus du grand camp qui nous gardent, je reconnais Claude Lacloche. Il me met au courant des arrestations d’Émile Robinet et d’Emil Dersch, ancien chef de block au 38. Le soir même, nous quittons en wagons à bestiaux la gare d’Oranienburg et nous débarquons le lendemain à Leonberg, dans un kommando dépendant du Struthof-Natzweiler, où je change mon numéro 65 479 pour le 19 925… »
    Le 12 juillet, 350 détenus de Heinkel, dont 67 Français, puis, le 22 juillet, 399 détenus du même kommando, dont 64 Français, prennent le train à Oranienburg pour Leipzig. Ils sont affectés dans la banlieue nord-est de la ville à deux kommandos voisins, Thekla et Erla, installés pour les besoins de Messerschmitt qui fabrique là des ailes pour ses avions de chasse. Ce sont de petits kommandos rattachés à Buchenwald. Les déportés de Sachsenhausen y reçoivent de nouveaux matricules (dans les 60 000) et à Thekla, où l’administration intérieure est contrôlée par des détenus soviétiques, il leur faut apprendre ces nouveaux numéros en russe. Mais c’est en français que le 14 juillet 1944 ils célèbrent la fête nationale (et leur arrivée) avec « la Marseillaise ». Et, quand, au début de décembre, les Russes de Thekla, qui se sont procurés des uniformes de l’Armée rouge, organisent une réunion d’hommage pour l’anniversaire de la mort du dirigeant soviétique Kirov, les Français ne sont pas les derniers à les applaudir.
    Les deux kommandos sont près de l’aérodrome de Leipzig, qui constitue un objectif de choix pour les bombardiers anglais et américains. D’autant plus que s’y poursuivent des vols d’essai du nouveau Messerschmitt à réaction. Les déportés ne savent pas encore ce que c’est. Ils entendent un bruit particulier de moteur au-dessus de leur tête et ne voient rien. Cela les intrigue et les intriguera jusqu’au vendredi 13 avril 1945. Ce soir-là, les superstitieux s’en souviennent encore plus que les autres, les S. S. chassent sur la route vers l’est ceux de Thekla, ceux d’Erla et les femmes déportées d’une autre usine fabriquant des munitions et des Panzerfaust. Ils sont près de trois mille au départ. Il n’y en a plus que quelques centaines le mercredi 9 mai vers midi, quand les troupes soviétiques les libèrent à la frontière tchécoslovaque, en haut des Erzgebirge (Monts Métalliques de Bohême). Entre temps, il y a des évasions certes, principalement chez les femmes, dont les colonnes ont été assez rapidement abandonnées par leurs gardes. Il y a eu surtout beaucoup de morts par épuisement, beaucoup de massacrés, au long d’une route zigzagant entre le front américain et le front soviétique.
    Le 19 avril, après une première traversée de l’Elbe, plusieurs dizaines de déportés

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