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Sachso

Sachso

Titel: Sachso Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Amicale D'Oranienburg-Sachsenhausen
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Il est épais mais, en se relayant, on pense réussir avant la frontière. Après beaucoup d’efforts, on tombe sur une pièce métallique. Nous sommes découragés. »
    Plus d’une fois cependant l’union ressoude les prisonniers dans des wagons : afin de tenter le tout pour le tout ou pour faire front en cas d’échec.
    Dans le wagon de Robert Franqueville, si discussion il y a, c’est sur le meilleur endroit pour attaquer le bois. Le plancher est choisi, au centre du wagon, le plus loin possible des deux essieux : « Nous établissons un roulement avec relais tous les quarts d’heure, car les lames s’émoussent ou se cassent rapidement sur les planches dures, on attrape vite des ampoules et des crampes… Le trou du plancher maintenant traversé s’élargit grâce à la scie… Tout à coup, arrêt brutal dans la campagne. Des sentinelles courent le long des voies. Des cris. De courtes rafales de mitraillette. Une porte à glissière grince et roule dans le wagon qui suit le nôtre. On “les” entend rire : un prisonnier en tentant de s’échapper vient d’avoir un pied entièrement sectionné… Les Allemands le remontent dans un wagon, au hasard. Il perd son sang en abondance. Ses compagnons, révoltés de la sauvagerie des gardiens, oubliant leur situation, manifestent bruyamment leur indignation. Pour toute réponse, une rafale de mitraillette. Une balle atteint Robert Besson, dix-sept ans. Elle coupe le nerf optique, mais Robert Besson garde toute sa lucidité. Un pansement sommaire sur ses yeux désormais sans vie, il ne cesse de rassurer, de réconforter ses compagnons. Un peu de musique pour changer les idées ! Il bat la mesure avec son pied pendant qu’un camarade joue de l’harmonica… Il meurt trois jours après, en Allemagne. »
    Après cette rude alerte, le travail de découpe reprend dans le wagon de Robert Franqueville. Metz est dépassé. Voici Neuburg-sur-Moselle. Catastrophe. Ici le trou est découvert. Tous les occupants du wagon sont alignés sur le quai. Un officier s’avance. Robert Franqueville l’entend beugler : « Que celui qui a pris l’initiative des opérations se dénonce. Lui seul sera fusillé. » À ces mots cinquante mains se lèvent devant l’Allemand décontenancé… « Déchaussez-vous ! » Sous l’averse, nous devons enlever nos chaussures, les porter dans un wagon inoccupé et regagner le nôtre au pas de course, en chaussettes… Trempés jusqu’aux os, nous nous retrouvons au point de départ, découragés, mesurant toutes les conséquences de notre défaite… À Sarrebruck, nouveau contrôle, nouveau passage à tabac… On nous fait déshabiller, ne nous laissant qu’un caleçon et une chemise ou un maillot de corps… »
    Dans le wagon d’Alex Le Bihan, les dés sont jetés dès le départ de Compiègne le 8 mai 1943. Le recensement est fait des volontaires pour l’évasion. Il y a vingt-deux candidats. Il faudra donc sauter la nuit, en groupe de trois, par les deux volets qui ont été ouverts, en les forçant, puis refermés par précaution. Mais, sans prendre l’avis de quiconque, en plein après-midi, un des prisonniers, Balnotzer, saute du côté de Bar-le-Duc. Alex Le Bihan tend l’oreille, atterré : « Nous entendons des coups de feu tandis que le train s’arrête et que l’évadé, poursuivi par les gardes, court dans les blés dont les tiges ne sont pas encore très hautes. Le pauvre ne va pas loin. Il est ramené vers notre wagon d’où nous sommes expulsés à grands coups de pied et de crosse. Nous sommes alignés le long du talus, mitraillettes braquées sur nous. Notre dernière heure est sans doute arrivée. Non, l’officier interroge : “Est-ce que quelqu’un parle allemand ?” Bedkowski, Polonais d’origine, qui a participé à la guerre d’Espagne dans les Brigades Internationales, lève la main. Il reçoit quelques coups, puis est mis à l’écart. Il traduit : “Qui a ouvert le volet ? Dix secondes pour répondre.”
    « Personne ne dit mot. Balnotzer lève la main. Il a déjà la figure ensanglantée mais il est encore frappé. Pendant ce temps, les gardes fouillent le wagon, constatent qu’un second volet a été ouvert. Le scénario recommence. Sabel se dénonce, non sans avoir au préalable mis dans sa poche le Sonotone dont il est muni. Il est également placé en réserve avec Balnotzer et Bedkowski.
    « Les nazis se ruent alors sur nous, frappent de tous côtés. Il faut monter

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