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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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la réaction à l’acte qu’il avait été contraint de perpétrer. Je me rappelai son air horrifié quand il avait lancé : « Je n’avais jamais tué personne auparavant ! »
    « À quoi pensez-vous ? me demanda Barak.
    — À hier soir. À Mlle Marlin, gisant morte sur la colline.
    — J’ai vu Tammy, ce matin, avant le départ. Elle m’a dit que lady Rochford avait paru terrorisée lorsque Malaverer était venu la questionner. Il a également interrogé Tammy, mais elle n’a rien pu lui révéler. Elle était affreusement bouleversée d’apprendre ce qui était arrivé à Mlle Marlin. Elle était en larmes quand je suis arrivé.
    — Bouleversée d’apprendre que sa maîtresse était une meurtrière ?
    — Et qu’elle était morte.
    — Lady Rochford a dû craindre que les sottises de la reine n’aient été découvertes.
    — Certes. Mais aucune des dames n’avait eu vent de l’affaire. Mlle Marlin n’avait aucune amie à part Tamasin. Il lui arrivait d’aller se promener toute seule, mais personne ne connaissait le but de ces balades.
    — Elle allait m’espionner.
    — Vous aviez raison de ne pas vouloir parler de Culpeper à Maleverer, dit Barak en baissant le ton. Réjouissez-vous, vous êtes sain et sauf ! Tout est terminé et vous pouvez cesser de vous faire du souci à propos de l’arbre généalogique et de l’identité de Blaybourne. Arrêtez de vous mettre la rate au court-bouillon, comme disent les Yorkais.
    — Je me pose des questions, dis-je simplement.
    — C’est-à-dire ?
    — Jennet Marlin n’a jamais vraiment reconnu avoir pris les documents.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Si c’était elle qui m’avait assommé quand le contenu du coffret a été volé au Manoir du roi, elle se serait assurée que j’étais bien mort.
    — Vous suggérez qu’elle avait un complice ? »
    Je secouai la tête. « Non. Elle effectuait sa mission en solitaire.
    — Alors, qui peut les avoir dérobés ? s’écria-t-il d’un ton exaspéré.
    — Aucune idée. Et pourquoi ne m’a-t-elle pas tué tout de suite hier soir, alors que j’étais à sa merci ? Elle aurait pu me tirer dans le dos pendant que je me soulageais contre la tour du feu d’alarme. Or elle m’a obligé à rester debout devant elle. » Je frissonnai. « Quelque chose me dit que si elle en avait eu le temps, elle m’aurait demandé si je savais où se trouvaient les documents.
    — Vous ne pouvez pas en être certain.
    — Bien sûr que non. Mais si elle croyait qu’ils étaient en ma possession, cela expliquerait pourquoi elle était convaincue que j’avais lu les pièces mettant en cause Bernard Locke.
    — Et pourtant elle n’a jamais cherché à vous interroger là-dessus. L’horrible bonne femme a juste tenté de vous tuer.
    — Elle n’en avait pas eu l’occasion jusque-là. Si l’une de ses premières tentatives avait été couronnée de succès, elle aurait pu réussir à fouiller dans mes papiers à la résidence, en soudoyant un serviteur, par exemple.
    — Ça me semble impossible, dit Barak en secouant la tête.
    — Je n’ai aucune preuve. Si c’est quelqu’un d’autre qui m’a assommé au Manoir du roi, un comparse des conspirateurs, les papiers ont dû être expédiés à ceux-ci depuis longtemps.
    — Par conséquent ils ont disparu, quelle qu’en ait été la nature ?
    — C’est mon avis, soupirai-je. Maleverer a annoncé qu’on allait faire subir à Bernard Locke un interrogatoire serré. Peut-être en apprendra-t-on davantage ainsi. »
    Barak haussa les épaules. « Je suppose qu’on va le torturer.
    — Certainement. » Je frissonnai. « Et que va-t-il révéler ? repris-je. J’espère que le nom de Martin Dakin ne sera pas prononcé. Cela risquerait de porter un coup fatal au vieil homme.
    — Pourquoi le serait-il ? Que Locke et Dakin soient tous les deux de Gray’s Inn n’est pas en soi une raison suffisante. »
    Je hochai la tête, l’air songeur. « Et il existe également une différence d’âge entre eux. Giles dit que Dakin a plus de quarante ans, alors que, s’il a le même âge que Jennet Marlin, Locke doit avoir une dizaine d’années de moins.
    — Alors, vous voyez bien. Des avocats possédant une expérience si différente ne se fréquenteraient guère.
    — Sauf s’ils ont autre chose en commun. » Je soupirai à nouveau. « Dès notre arrivée à Leconfield, il faut que je rende visite à Broderick.

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