Sedan durant la guerre de 1914 à 1918
prêter à cette commune encore 9.000 fr.
Suivant un contrat à intervenir, il consentit à un prêt en papier-monnaie de 2.000 fr. à l’ Orphelinat protestant de Sedan ; puis, il décida, après avoir entendu un rapport de l’inspecteur primaire, le paiement par la ville, à titre d’avance des traitements fixes et mensuels aux instituteurs et institutrices exerçant actuellement à Sedan ; cette mesure devait s’étendre aux professeurs de l’Ecole primaire supérieure et à l’inspecteur primaire auquel une avance était consentie.
Le Conseil fit droit encore à la demande d’un emprunt de 700 francs présentée par l’ Union mutuelle ardennaise, somme à prélever sur les émissions de la ville ; le but était fort louable : le versement aux retraités sedanais de la Caisse mutualiste de l’Union des trimestres échus de leur pension assuré par la loi du 15 avril 1910.
Le 14 juin, notre Assemblée communale, (7 conseillers présidés par le maire, assisté du deuxième adjoint ( 22 ) était convoquée extraordinairement, saisie des faits qu’on va lire, et obligée de subir la nouvelle (non la dernière !) contribution de guerre infligée à notre ville. Nous donnons ici le compte-rendu officiel de cette séance :
« Le maire fait connaître à ses collègues que le samedi 12 juin il fut appelé à la Commandanture, à dix heures du matin, où il trouva 12 personnes notables de la ville de Sedan :
MM. Metzger Louis ;
Picquart, notaire ;
Cosson, pasteur ;
Molard, docteur ;
Vautelet Paul, marchand de chevaux ;
Ninnin Philippe, 22 ans ;
Lallement, abbé, vicaire de Saint-Charles ;
Dupont, négociant en laines ;
Benoit, instituteur à Torcy :
Schweitzer, pâtissier ;
Godchaux, fabricant ;
Doin, professeur ;
tous également convoqués individuellement et choisis par la Commandanture elle-même.
« Introduits aussitôt dans la salle des audiences du Conseil de guerre, il leur fut communiqué : qu’en raison des bris d’isolateurs sur la ligne télégraphique du chemin de fer de Sedan à Bouillon et dont les auteurs n’ont pu être connus, la ville de Sedan était condamnée à 15.000 marks à verser le mardi 15 juin à onze heures comme contribution de guerre, et qu’en outre 12 personnes notables seraient prises comme otages et envoyées dans une colonie agricole.
« M. le Maire fit observer à M. le Lieutenant-Colonel Heyn que, vraiment, la sanction infligée n’était pas en rapport avec le méfait commis et que la peine était très sévère ; à cette observation il fut répondu qu’il s’agissait d’un ordre supérieur devant lequel il fallait s’incliner ( 23 ).
« Ensuite, et comme conséquence de son exposé, M. le Maire donne lecture de la mise en demeure reçue:
« Sedan, le 12 juin 1915.
« Le Maire de la ville de Sedan reçoit injonction de verser pour le mardi 15 juin à onze heures (temps allemand), quinze mille marks (15.000 marks).
Fait en double à Sedan, le 12 juin 1915.
Etappen Kommandantur
Etappen Inspection
Le Commandant,
Signé : HEYN. »
« Le Conseil après en avoir délibéré
« Vote un crédit de 15.000 marks (soit : 18.750 francs) pour la nouvelle contribution de guerre infligée à la ville de Sedan.
« Fait en l’Hôtel de Ville les jours, mois et an que dessus. »
X
La nécessité de faire incessamment face soit à des dépenses urgentes, soit à des contributions de guerre ou à des réquisitions toujours exigées la menace à la bouche autorisait le renouvellement de sollicitations de secours ou de subsides auprès du Conseil. Et à celui-ci les circonstances faisaient presque un devoir de déférer à ces instances de sociétés et de communes.
Aux mêmes conditions que précédemment le Conseil municipal de Sedan prêtait donc encore :
A la Caisse de retraite de nos ouvriers
15.000 fr.
A notre Société de prévoyance et de Secours mutuels,
pour frais du mois de juin
700 fr.
pour frais du mois de juillet
500 fr.
pour frais du mois de septembre
3.500 fr.
A la Caisse de retraite des Sapeurs-Pompiers, (pour acquit du dernier trimestre à ses pensionnés)
635 fr.
A la commune de Saint-Menges
4 000 fr.
—
— Givonne
4.000 fr.
—
— Daigny
6.000 fr.
—
— Illy
3.000 fr.
—
— Glaire et Villette
4.000 fr.
—
— Haraucourt
8.000 fr.
La ville votait aussi :
Aux Ateliers de Charité :
1°
pour régularisation des comptes au 29 juillet 1915
fr. 2.650 50
2°
pour continuation des travaux effectués à l’avantage de
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