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Sépulcre

Sépulcre

Titel: Sépulcre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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décida d’avouer à Léonie qu’Isolde et lui étaient mariés. Selon la réaction de Léonie, il lui parlerait ou non du duel, s’il le jugeait approprié.
    Il se leva. Prenant toutes les lettres avec lui, il passa dans le vestibule et sonna.
    Marieta parut.
    — Pourrais-tu inviter M lle Léonie à me rejoindre à midi dans la bibliothèque ? Je voudrais lui parler en tête à tête, alors si elle pouvait ne pas en parler à… ? Je t’en prie, Marieta, fais-lui comprendre que c’est important. De plus, il n’est pas utile de dire à M me  Isolde que nous avons reçu des lettres ce matin. Je lui en parlerai moi-même.
    Marieta parut perplexe mais ne remit pas ses ordres en question.
    — Où est Pascal en ce moment ?
    Au grand étonnement d’Anatole, la bonne rougit.
    — Dans la cuisine, je crois, Sénher.
    — Dis-lui de me rejoindre derrière la maison dans dix minutes.
    Anatole retourna dans sa chambre pour enfiler une tenue de campagne. Il rédigea une réponse sèche et compassée à Constant, pressa un buvard sur l’encre, puis scella l’enveloppe afin de protéger la missive des regards indiscrets. Maintenant, il ne songeait plus qu’au moyen, pour le bien d’Isolde et pour celui de leur enfant, de ne pas rater sa cible. Il ne pouvait pas se le permettre.
    La lettre de Paris resta cachetée dans la poche de sa veste.
     
    Léonie faisait les cent pas dans sa chambre, retournant dans tous les sens les raisons pour lesquelles Anatole avait demandé à la voir à midi, et en tête à tête. Avait-il découvert son subterfuge ? Ou bien qu’elle avait renvoyé Pascal et qu’elle était rentrée seule de la ville ?
    Des voix lui parvinrent par la fenêtre ouverte. Elle se pencha, les mains posées sur le rebord en pierre : Anatole traversait la pelouse avec Pascal, qui portait une longue boîte en bois. Cela ressemblait beaucoup à un coffret à pistolet. Léonie n’en avait jamais vu dans la maison mais son défunt oncle avait dû posséder des armes.
    Peut-être vont-ils à la chasse ? se dit-elle.
    Elle fronça les sourcils. Ce ne pouvait être le cas. Anatole n’était pas en tenue de chasse. De plus, ni lui ni Pascal ne s’étaient munis de carabines, seulement de pistolets.
    La peur l’étreignit soudain, d’autant plus puissante qu’elle restait sans nom. Elle saisit son chapeau et sa veste, et enfila fébrilement ses chaussures de marche, décidée à les suivre.
    Puis elle s’immobilisa.
    Trop souvent, Anatole l’avait accusée d’agir sans réfléchir. Il n’était pas dans sa nature de rester à attendre les bras croisés, mais à quoi bon le suivre ? Si ses intentions étaient innocentes, le pister comme un chien de chasse ne ferait que le vexer, à tout le moins. Il n’avait sans doute pas l’intention d’être longtemps absent puisqu’il lui avait donné rendez-vous à midi. Elle jeta un coup d’œil à l’horloge de la cheminée. Deux heures à attendre.
    Elle lança son chapeau sur le lit, envoya valser ses chaussures puis regarda autour d’elle. Il valait mieux qu’elle reste dans sa chambre et trouve une façon de se distraire en attendant l’heure du rendez-vous fixé par son frère.
    Le regard de Léonie tomba sur sa boîte de couleurs. Elle hésita, puis se dirigea vers le secrétaire et déballa ses pinceaux et ses papiers. C’était l’occasion rêvée de reprendre sa série d’illustrations. Elle n’en avait que trois à terminer.
    Elle remplit un verre d’eau, y trempa son pinceau et traça à l’encre noire les contours du sixième des huit tableaux du mur du sépulcre.
    La carte XVI : La Tour.

76.
    Dans le salon particulier du rez-de-chaussée de l’hôtel de la Reine à Rennes-les-Bains, deux hommes étaient assis face à un feu allumé pour dissiper l’humidité matinale. Deux domestiques, l’un parisien, l’autre carcassonnais, se tenaient derrière eux à distance respectueuse. De temps en temps, quand ils pensaient que leur maître ne les regardait pas, ils se lançaient l’un à l’autre des regards méfiants.
    — Vous croyez qu’il vous demandera vos services dans cette affaire ?
    Charles Denarnaud, le visage encore rougi par la quantité d’excellent cognac consommé la veille au dîner, tira longuement sur son cigare jusqu’à ce qu’il prenne. Son visage grêlé arborait une expression suffisante. Il renversa la tête en arrière et lança un anneau de fumée vers le plafond.
    — Vous êtes sûr que vous ne

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