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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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confiance
ni à l’un ni à l’autre. Le commandant a raison. Nous ne retrouverons jamais une
occasion pareille. Et notre Vaisseau noir ? » Rodrigues en était le
pilote et touchait quinze pour cent de tous les bénéfices.
    « J’en prends la pleine et entière responsabilité, dit
Ferriera. C’est une décision militaire. Nous sommes impliqués dans une guerre
indigène. Mon bateau est en danger. » Il se tourna une nouvelle fois vers
le chef canonnier. « Sont-ils à notre portée ?
    — Ça dépend de ce que vous voulez, don Ferriera. Jepourrais
maintenant lui arracher l’avant ou l’arrière, ou le toucher en plein milieu.
Comme vous voulez. Mais si vous désirez qu’il y ait un mort, un homme en
particulier, il faudrait encore attendre un instant.
    — Je veux Toranaga mort. Et l’hérétique.
    — Vous voulez dire l’Ingeles ? Le pilote ?
    — Oui.
    — Quelqu’un devra me montrer le Jap. Je reconnaîtrai le
pilote sans problème. »
    Rodrigues dit : « Si le pilote doit mourir pour
qu’on puisse tuer Toranaga et stopper la guerre, je suis pour, commandant.
Sinon on doit l’épargner.
    — C’est un hérétique, un ennemi de notre pays, une
abomination. Il nous a déjà causé plus d’ennuis qu’un nid de vipères.
    —  Je vous ai dit que l’Ingeles
était pilote avant tout. L’un des meilleurs du monde.
    — Les pilotes doivent-ils avoir des privilèges ?
Même l’hérétique ?
    — Oui, par Notre Seigneur. Nous devrions les utiliser
comme ils nous utilisent. Ce serait un putain de gâchis que de tuer une telle
somme d’expérience. Sans pilotes, pas d’empire, pas de commerce. Sans moi, pas
de Vaisseau noir, pas de bénéfices. Mon opinion est bougrement
importante. »
    Un cri du haut du mât : « Gaillard d’arrière, la
galère vire de cap ! » La monère, qui s’était dirigée droit vers eux,
avait viré à présent, quelques degrés bâbord, loin dans le port
Rodrigues cria immédiatement : « Aux postes de combat !
Toutes voiles dehors ! Levez l’ancre ! » Les hommes se précipitèrent.
    « Que se passe-t-il, Rodrigues ?
    — Je ne sais pas, commandant, mais nous fonçons vers le
large. Cette pute vient au vent.
    — Qu’est-ce que ça peut faire ? Nous pouvons la
couler à n’importe quel moment, dit Ferriera. Nous avons encore des
marchandises à charger et les pères doivent retourner à Osaka.
    — Aucun bateau ennemi n’irait dans le vent de mon
bateau. Cette pute ne dépend pas du vent. Elle peut naviguer sous le vent. Il
se pourrait bien qu’elle nous contourne pour nous éperonner par l’avant, là où
nous n’avons qu’un seul canon, et nous prendre à l’abordage ! »
    Ferriera rit avec mépris. « Nous avons vingt canons à
bord ! Ils n’en ont pas ! Vous croyez que ce fumier d’hérétique de
bateau oserait nous attaquer ? Vous êtes un peu simplet !
    — Oui, commandant. C’est pourquoi j’ai toujours la tête
sur les épaules. »
    Libérées de leurs cordages, les voiles frémirent. Le vent
s’y engouffra. Les espars grinçaient. Bâbordais et tribordais étaient à leurs
postes de combat. La frégate se mit à avancer lentement. « Allez, espèce
de salope, avance ! la supplia Rodrigues.
    — Prêts, don Ferriera, dit le chef canonnier. Je l’ai
dans mon point de mire. Je l’y tiendrai pas longtemps. Lequel est
Toranaga ? Montrez-le-moi ! » Il n’y avait pas de torches à bord
de la galère ; seul le clair de lune l’illuminait. Elle était toujours sur
l’arrière, à une centaine de mètres, mais elle virait bâbord et mettait le cap
sur le rivage éloigné. Les avirons plongeaient et souquaient à un rythme
uniforme.
    C’est ça le pilote ? Le grand type sur le gaillard
d’arrière ?
    — Oui, dit Rodrigues.
    — Manuel et Perdito ! Visez-les, lui et le
gaillard d’arrière ! » Le canon le plus rapproché ajusta sa ligne de
tir légèrement. « Lequel est Toranaga ? Vite ! Hommes de barre,
deux quart s tribord !
    — Deux quarts tribord, canonnier ! »
    Conscient des fonds sableux et des bancs qui se trouvaient à
proximité, Rodrigues observait les haubans, prêt à prendrela relève du chef canonnier qui
comme le voulait la coutume dirigeait toutes les manœuvres le temps de la
canonnade. « Canons pont principal bâbord ! cria le canonnier. Une
fois qu’on a tiré, on la laisse sortir du lit du vent. Ouvrez tous les sabords.
Préparez-vous à une bordée de

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