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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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neh ?
    —  Et Jozen ? s’exclama
Igurashi. Et les mousquets ? La grande stratégie ? Il veut tout
savoir cette nuit.
    — Racontez-lui tout en détail. Qu’est-il
sinon un laquais ? » dit Omi, le manœuvrant. Il savait qu’il risquait
le tout pour le tout, mais il devait essayer et empêcher Yabu de se ranger du
côté d’Ishido, de ruiner ainsi toutes leurs chances. « Faites-lui part de
vos plans. »
    Igurashi n’était pas du tout d’accord.
« Dès que Jozen saura ce que nous faisons, il enverra un message à sire
Ishido. C’est trop important pour qu’il n’en fasse rien. Ishido nous volera nos
plans. C’en sera fini pour nous.
    — Nous filons le messager et nous le
tuons quand nous voulons. »
    Yabu devint écarlate. « Ce parchemin
était signé par l’autorité suprême du pays ! Ils voyagent tous sous la
protection des régents ! Tu dois être fou pour suggérer pareille
chose ! »
    Omi secoua la tête. « Je crois que
Yodoko-sama et les autres ont été dupés, tout comme Son Altesse Impériale l’a
été, elle-même, par le traître Ishido. Nous devons protéger les mousquets,
Sire. Nous devons arrêter tout messager…
    — Silence ! Ton conseil n’est que
pure folie ! »
    Omi s’inclina sous la gifle verbale de Yabu,
releva la tête et dit calmement : « Alors, permettez-moi de me faire
seppuku, Sire. Mais d’abord, veuillez me laisser finir. Je manquerais à mon
devoir si je n’essayais pas de vous protéger. Je vous demande cette dernière
faveur en tant que fidèle vassal.
    — Finis !
    — Il n’y a pas de Conseil des régents,
actuellement. Il n’y a donc aucune protection légale pour ce morveux insolent
de Jozen et ses hommes. À moins que vous ne respectiez un document
illégal ! » Omi allait dire : à moins que vous n’ayez la
faiblesse, mais il tourna sa phrase et dit de sa voix calme et
autoritaire : « En étant dupe de celui-ci, comme les autres, Sire. Il
n’existe pas de Conseil. Ils ne peuvent vous “ordonner” de
faire quoi que ce soit. Une fois qu’ils seront réunis, ils le pourront. Pour
l’instant, combien de daimyôs vont y obéir avant que des ordres légaux puissent être donnés ? À
part les alliés d’Ishido, neh ? Iwari, Mikawa,
Totomi et Suruga ne sont-elles pas gouvernées par ses parents ou ses
alliés ? Ce document signifie bien que la guerre est déclarée. Mais je
vous demande de le considérer selon vos termes, à vous. Traitez cette menace
avec le mépris qu’elle mérite ! Toranaga n’a jamais perdu une bataille.
Ishido, si. Toranaga n’a pas pris part à l’attaque lancée par le Taikô sur la
Corée. Ishido, si Toranaga est en faveur de la marine et du commerce. Ishido
donnera, s’il remporte la victoire, votre fief d’Izu à Ikawa Jikkyu. Toranaga
vous donnera toute la province de Jikkyu. Vous êtes l’allié privilégié de Toranaga. Ne vous a-t-il pas donné son
épée ? Ne vous a-t-il pas donné le contrôle absolu des mousquets ? Ne
nous garantissent-ils pas une victoire, par surprise ? Que donnera Ishido, ce paysan, en échange ? Il vous envoie un ronin -samouraï sans éducation, avec ordre de vous faire honte dans votre
propre province ! Je dis bien que Toranaga Minowara est votre seul
choix ! Vous devez vous ranger de son côté. » Il s’inclina et
attendit silencieusement. Yabu jeta un coup d’œil vers Igurashi.
    « Eh bien ?
    — Je suis d’accord avec Omi-san,
Sire. » Le visage d’Igurashi reflétait l’angoisse. « Ce serait quand
même dangereux de tuer le messager. Jozen en dépêchera certainement un ou deux
demain. Ils pourraient peut-être disparaître, tués par des bandits… » Il
s’arrêta au milieu de sa phrase. « Les pigeons ! Il y en avait deux
nasses dans les bagages de Jozen !
    — Il faudra les empoisonner cette nuit,
dit Omi.
    — Comment ? Ils seront gardés.
    — Je ne sais pas mais ils doivent être
liquidés ou blessés avant l’aube. »
    Yabu dit : « Igurashi, envoyez
immédiatement quelques hommes pour surveiller Jozen et voir s’il lâche un de
ses pigeons, aujourd’hui ou demain.
    — Je vous suggérerais plutôt d’envoyer
vos palefreniers et vos faucons vers l’est », ajouta Omi. Igurashi
dit : « Il va soupçonner la trahison s’il voit ses oiseaux abattus ou
empoisonnés. » Omi haussa les épaules. « Il faut l’arrêter. »
Igurashi regarda Yabu qui, résigné, acquiesça :
« Faites-le ! » Igurashi

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