Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
peux
te délecter de leur souffrance à n’importe quel moment. Écoute Omi. C’est un
bon conseiller. Mais dois-tu lui faire confiance ? A-t-il une raison
secrète pour te dire ça ? Réfléchis.
    Il entendit son neveu lui dire : « Ikawa Jikkyu
est chrétien. » Omi venait de prononcer le nom de l’ennemi abhorré, allié
en même temps, que parent d’Ishido, qui régnait sur sa frontière occidentale.
« Est-ce que cet infâme prêtre n’est pas chez lui, là- bas ?
Peut-être que ces barbares pourraient vous donner la clef qui ouvre toute la
province d’Ikawa. » Il ajouta avec délicatesse : « Peut-être
même celle d’Ishido. Peut-être même celle de Toranaga. »
    Yabu scruta le visage d’Omi et essaya de deviner ce qui se
passait derrière ce front. Il tourna ensuite les yeux vers le bateau. Il
n’avait plus aucun doute ; ce navire lui avait bien été envoyé par les
dieux. Oui. Mais était-ce un cadeau ou une plaie ?
    Il dissimula son plaisir pour la sécurité même de son clan.
« Je suis d’accord. Mais avant tout, brise ces pirates. Enseigne-leur les
bonnes manières. Surtout à lui. »
    Ils étaient entassés dans l’une de ces nombreuses
caves que les pêcheurs utilisaient pour stocker le poisson séché au soleil. Les
samouraïs les y avaient conduits comme du bétail ; ils étaient maintenant
enfermés sous terre. La cave faisait cinq pas de long sur trois de large et
deux de haut. Le sol et les murs étaient en terre battue. Le plafond était en
planches ; il n’y avait qu’une trappe pour entrer ou sortir.
    « Enlève-toi de mon pied, espèce de sale
macaque !
    —  Ta gueule, mange-merde !
dit Pieterzoon. Eh ! Vinck bouge un peu, trou du cul, tu prends plus de
place que n ’importe qui, ici ! Tudieu, je me ferais
bien une petite bière bien fraîche ! Bouge-toi !
    — Je peux pas, Pieterzoon. On est plus serrés que
l’étui d’une pucelle, ici.
    — C’est le commandant. C’est lui qui prend toute la
place. Pousse-le ! Réveille-le ! dit Maetsukker.
    — Hein ? Qu’est-ce qu’il y a ? Laissez-moi
tranquille. Qu’est-ce qu’il se passe ? Je suis malade. Je dois rester
allongé. Où sommes-nous ?
    — Fous-lui la paix. Il est malade. Allez, Maetsukker,
debout, pour l’amour de Dieu. » Méchamment, Vinck força Maetsukker à se
lever et le poussa contre le mur. Il n’y avait pas assez de place pour qu’ils
puissent tous se coucher ou même s’asseoir confortablement. Le commandant,
Paulus Spillbergen, était allongé de tout son long sous la trappe ;
c’était là que l’on respirait le mieux ; ses affaires, mises en boule, lui
servaient d’oreiller. Blackthorne était dans un coin, adossé à la paroi ;
il fixait l’ouverture. L’équipage se tenait à l’écart, aussi loin de lui, qu’il
le pouvait, sachant, par expérience, reconnaître ses humeurs et la violence qui
couvait toujours sous ses allures tranquilles.
    Maetsukker se mit en colère et flanqua son poing dans la
gueule de Vinck :
    « Fous-moi la paix ou je te tue, sale con. »
    Vinck lui vola dans les plumes, mais Blackthorne les
empoigna tous les deux et leur cogna la tête contre le mur.
    « Fermez-la, vous tous », dit-il calmement. Ils
obéirent. « On va régler les quarts. Le premier dort, le deuxième est
assis ; le troisième reste debout et veille. Spillbergen restera allongé
jusqu’à ce qu’il soit guéri. Les latrines sont dans ce coin-là. » Il répartit ses hommes en groupes. L’atmosphère devint plus
supportable dès qu’ils se furent organisés.
    Il faut qu’on sorte très vite d’ici si on ne veut pas être
trop faibles, pensa Blackthorne. Dès qu’ils amèneront l’échelle pour nous
donner à manger et à boire. Ce devrait être ce soir ou demain soir. Pourquoi
nous ont-ils mis là ? Nous ne sommes pas un danger pour eux. Nous
pourrions aider le daimyô. Va-t-il comprendre ? C’était le seul
moyen que j’avais de lui faire comprendre que le jésuite est notre véritable
ennemi. Va-t-il comprendre ? Le prêtre, lui, a compris.
    « Peut-être Dieu vous pardonnera-t-il ce sacrilège. Pas moi, lui avait dit, très tranquillement, le père Sebastio.
Je ne trouverai jamais le repos tant que vous et le diable qui vous possède ne
serez pas complètement détruits. »
    La sueur ruisselait sur ses joues et son menton. Il
l’essuya, d’un air absent. Ses oreilles étaient à l’écoute des bruits de la
cave, comme à bord du

Weitere Kostenlose Bücher