Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
bateau, quand il dormait, rêvait ou n’était pas de
quart ; juste assez sur le qui-vive pour prévenir tout danger.
    Il va falloir sortir et prendre le bateau par la force. Je
me demande ce que Felicity peut bien faire en ce moment. Et les enfants. Tudor
a maintenant sept ans et Lisbeth… nous sommes à un an, onze
mois et six jours d’Amsterdam ; ajoute trente-sept jours, le temps de
faire les provisions et d’aller de Chatham à Amsterdam. C’est exactement son
âge. Si tout va bien. Tout devrait bien aller. Ce serait chouette d’être de
retour à la maison, de se promener tous ensemble le long de la grève et dans
les bois.
    Il s’était entraîné, avec les années, à penser à eux comme
aux personnages d’une pièce qui ne finirait jamais. Supporter l’éloignement
aurait été intolérable autrement. Il pouvait presque compter sur ses doigts le
nombre de jours qu’il avait, en onze ans de mariage, passés à la maison . Bien peu, pensa-t-il, trop peu. Il l’avait prévenue :
« C’est une vie bougrement difficile pour une femme, Felicity. » Elle
avait répondu : « Toute vie est difficile pour une femme. » Elle
avait alors dix-sept ans.
    Ses oreilles lui dirent de faire attention.
    Vinck et Pieterzoon, bons amis, parlaient tranquillement.
Van Nekk, comme les autres, fixait le vide. Spillbergen était à moitié
réveillé. Blackthorne pensa que cet homme était plus fort qu’il n’en avait
l’air.
    Le silence se fit dès qu’ils entendirent les bruits de pas
au-dessus de leurs têtes. Des voix étouffées parlaient cette langue gutturale,
si bizarre à l’oreille. Blackthorne crut reconnaître la voix du samouraï –
Omi-san ? Oui, c’était bien son nom ; mais il n’en était pas certain.
Les voix cessèrent au bout d’un instant et les bruits de pas s’éloignèrent.
    « Vous croyez qu’ils vont nous donner à manger,
pilote ? demanda Sonk.
    — Oui. »
    Blackthorne sentait sa chemise complètement trempée ;
il sentait également la puanteur environnante. Par le Seigneur Dieu, je
prendrais bien un bain, pensa-t-il. Il sourit à ce seul souvenir.
    Mura et les autres l’avaient transporté dans la pièce chaude
et l’avaient allongé sur un banc de bois. Les trois femmes, sous les ordres de
la vieille commère, s’étaient mises à le déshabiller ; il avait essayé de
les en empêcher, mais, à chaque fois qu’il avait esquissé un geste, l’un des
hommes lui avait porté un coup qui l’avait laissé sans défense. Il n’avait pas
honte d’être nu devant une femme, non. Mais d’être ainsi déshabillé
publiquement, d’être allongé sur le dos comme un
nourrisson, d’être lavé avec de l’eau chaude, savonneuse et parfumée pendant
qu’elles bavardaient et riaient, dépassait la mesure. Il avait eu ensuite une
érection ; il avait essayé de la prévenir. Plus il avait lutté, plus elle
avait empiré. Du moins le pensait-il ; les femmes, elles, n’étaient pas du
tout de cet avis. Elles avaient de plus en plus écarquillé les yeux. Il avait
rougi. La vieille femme s’était mise à taper des mains, d’émerveillement et de
stupeur ; elle avait dit quelque chose ; tout le monde avait
acquiescé ; elle avait encore une fois secoué la tête avec étonnement.
    Mura lui avait dit avec gravité : « Capitaine-san,
mère-san merci ; le mieux sa vie ; maintenant pouvoir meurt
contente ! » Il s’était incliné. Tous s’étaient inclinés. Blackthorne
avait alors compris combien le spectacle était amusant et il s’était mis à
rire. Ils en avaient été surpris, mais s’étaient eux aussi, finalement, mis à
rire. Ils l’avaient ensuite plongé dans une eau extrêmement chaude qu’il
n’avait pas pu supporter très longtemps. Ils l’avaient alors sorti, l’avaient à
nouveau allongé sur le banc, haletant. Les femmes l’avaient séché. Un aveugle
était ensuite venu. Blackthorne ne savait pas ce qu’était un massage. Il avait
tenté de résister aux doigts inquisiteurs, mais leur force magique l’avait
conquis ; il s’était, très vite, mis à ronronner comme un chat pendant que
les doigts de l’aveugle déliaient les nœuds et délivraient
le sang tapi sous sa peau, ses muscles et ses nerfs.
    On l’avait ensuite aidé à se mettre au lit. Il s’était senti
étrangement faible. Comme dans un rêve, et la fille était là. Elle avait été
patiente avec lui. Après avoir dormi, une fois ses forces recouvrées,

Weitere Kostenlose Bücher