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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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sauf
un. L’un de vous doit mourir. Au crépuscule. À vous de désigner celui
qui doit mourir. Mais vous – il montra Blackthorne du doigt – vous ne pouvez
pas être désigné. » Mal à l’aise, le prêtre reprit sa respiration,
s’inclina rapidement devant le samouraï et recula.
    Omi jeta un regard au fond du trou. Il vit les yeux de
Blackthorne et y lut la haine qui couvait. Il faudra beaucoup de temps pour
briser cet homme, pensa-t-il. Peu importe. Nous avons tout le temps.
    La trappe se referma avec violence.

3
    Yabu était dans son bain chaud, plus satisfait et confiant
que jamais. Le bateau avait révélé sa richesse et elle lui donnait une
puissance qu’il n’avait jamais osé souhaiter, même en rêve.
    « Je veux que tout soit débarqué demain, avait-il dit.
Remballez les mousquets. Camouflez tout sous des filets ou des sacs. »
    Cinq cents mousquets, pensa-t-il, avec exultation. Avec plus
de poudre et de munitions que tout ce que Toranaga possède dans les Huit
Provinces entières. Vingt canons et cinq mille boulets. Du matériel européen de
première qualité.
    Non, jamais, même dans ses rêves les plus fous, il n’avait
espéré posséder cinq cents armes à feu. À présent, il les avait pour rien, et
lui seul savait s’en servir. Mais au service de qui allait-il les mettre ?
De Toranaga ou d’Ishido ? Devait-il attendre, et devenir, peut-être,
l’ultime vainqueur ? « Mura, occupe-toi des porteurs. Igurashi-san,
je veux que toutes ces armes, y compris les canons, soient amenées en secret à
ma forteresse de Mishima. Vous en êtes responsable. Vous voyagerez de nuit.
Vous veillerez à ce qu’un maximum de sécurité soit respecté.
    — Oui, Sire.
    — Tout cela doit rester secret, Mura, sinon le village
sera détruit.
    — Je peux répondre de mon village. Je ne peux pas
répondre du voyage ou des autres villages. Qui peut savoir où les espions se
trouvent ? »
    Yabu s’était ensuite rendu à la chambre forte. Elle
renfermait le butin des pirates : des plats en or et en argent, des
candélabres et autres objets d’ornement.
    Yabu remua dans son bain. Il essuya avec une petite
serviette blanche la sueur qui perlait sur son front et son cou, puis s’enfonça
plus profond dans l’eau chaude et parfumée. Si, il y a trois jours, un devin
t’avait prédit que tout ça arriverait, se dit -il, tu lui
aurais certainement fait couper la langue pour de tels mensonges.
    Il y a trois jours, il était à Yedo, la capitale de
Toranaga. Le message d’Omi était arrivé au crépuscule. Il fallait de façon
évidente, fouiller le bateau immédiatement, mais Toranaga était toujours à
Osaka pour la confrontation finale avec le sire-général Ishido. En son absence,
Toranaga avait invité Yabu et tous les daimyôs voisins et amis à
attendre son retour. On ne pouvait décliner pareille invitation sans résultats
néfastes. Yabu savait bien qu’il servait, avec les autres daimyôs indépendants, ainsi que leurs familles, de protection supplémentaire à la
sécurité de Toranaga. Bien que le mot n’ait jamais été employé, ils étaient
retenus comme otages tant que Toranaga ne serait pas revenu sain et sauf de
l’imprenable forteresse d’Osaka, où avait lieu la rencontre. Toranaga était
président du Conseil des régents que le Taikô avait, sur son lit de mort, nommé
pour gouverner l’empire durant la minorité de son fils Yaemon, aujourd’hui âgé
de sept ans. Il y avait cinq régents. Ils étaient tous d’importants daimyôs, mais, seuls, Toranaga et Ishido détenaient le pouvoir réel. Yabu avait
soigneusement pesé le pour et le contre d’un éventuel départ. Puis il avait
fait appeler sa femme et sa concubine favorite.
    « Un message secret de mon neveu Omi m’apprend qu’un
bateau barbare s’est échoué à Anjiro.
    — Un des Vaisseaux noirs ? » avait demandé sa
femme, toute excitée. Ces Vaisseaux étaient d’énormes et riches navires
marchands qui, chaque année avec la mousson, faisaient la navette entre
Nagasaki et la colonie portugaise de Macao à mille miles environ au sud du
territoire chinois.
    — Non. Mais il doit être bourré de richesses. Je m’en
vais sur-le-champ. Dites que je suis malade et que je ne dois être dérangé sous
aucun prétexte. Je serai de retour dans cinq jours.
    — C’est très très dangereux, avait dit sa femme, en
guise d’avertissement. Sire Toranaga a donné des ordres précis. Nous

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