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Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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beau.
    « Oui ?
    — Excusez-moi. Je sais que vous n’avez pas oublié
Masijiro-san. Il est toujours dans le trou. » Omi s’approcha de la trappe
et regarda le samouraï, au fond. L’homme se mit immédiatement à genoux et
s’inclina respectueusement.
    Les deux jours qu’il venait de passer l’avaient vieilli. Omi
mit en balance ses états de service passés et sa valeur à venir.
    Il prit la dague fichée dans la ceinture du jeune samouraï
et la lança dans le trou. Au pied de l’échelle, Masijiro fixait le poignard,
n’en croyant pas ses yeux. Les larmes se mirent à couler sur ses joues.
« Je ne mérite pas cet honneur, Omi-san.
    — Si.
    — Merci. »
    Le jeune samouraï demanda : « Peut-il être
autorisé à se faire seppuku ici, sur la plage ?
    — Il a échoué dans le trou. Qu’il y reste. Ordonne aux
habitants du village de le combler. Les barbares l’ont souillé .
Que toute trace disparaisse ! »

8
    « Qu’est-ce que tu en penses, Ingeles ?
    — Je crois qu’il va y avoir une tempête.
    — Quand ?
    — Avant le coucher du soleil. » Il était presque
midi. Ils étaient sur le gaillard d’arrière de la galère. Le ciel était bas et
sombre. C’était le deuxième jour de mer.
    « Qu’est-ce que tu ferais si c’était ton bateau ?
    — On est loin de notre destination ?
    — On arrivera après le coucher du soleil.
    — À quelle distance sommes-nous de la côte ?
    — Quatre ou cinq heures de route, Ingeles. Courir nous
mettre à l’abri nous coûterait une demi-journée. Je peux pas me le permettre.
Qu’est-ce que tu ferais ? »
    Blackthorne réfléchit. Pendant la première nuit, la monère
avait fait route vers le sud de la côte d’Izu, aidée en cela par les voiles de
misaine. Quand ils avaient atteint la pointe septentrionale, le cap Ito,
Rodrigues avait fait mettre ouest-sud-ouest et avait quitté la zone tranquille
de la côte, pour la haute mer. Ils s’étaient dirigés sur le cap Shinto, à deux
cents miles de là.
    « Nous longeons normalement les côtes avec une galère
comme celle-là. Par sécurité. Mais ça nous prendrait trop de temps
et le temps est très précieux. Toranaga m’a demandé d’amener Taudis à Anjiro et
de le ramener. J’ai une prime à la clef si nous faisons vite. Un de leurs
pilotes aurait pu aussi bien faire l’affaire pour un si petit trajet, mais ce
fils de pute avait les foies de transporter, loin des côtes, un daimyô aussi important que Taudis. Ces Japs sont pas des loups de mer. De grands
pirates, de grands guerriers, mais des marins d’eau douce. Ton carnet volé,
Ingeles… le portugais. Il était à qui ?
    — Je ne sais pas. Il n’y avait pas de nom, pas de
signature.
    — Où tu te l’es procuré ?
    — C’est le marchand principal de la Compagnie
hollandaise des Indes orientales qui me l’a vendu.
    — D’où il le tenait ? »
    Blackthorne haussa les épaules.
    Le rire de Rodrigues était exempt d’humour. « Je
m’attendais pas à ce que tu me le dises, mais quel que soit celui qui l’a volé
et vendu, j’espère qu’il brûlera dans le feu éternel.
    — Tu es employé par ce Toranaga, Rodrigues ?
    — Non. J’étais simplement en visite à Osaka avec mon
capitaine. C’est un service qu’on a rendu à Toranaga. Mon capitaine m’a porté
volontaire. Je suis le pilote du… » Rodrigues s’était arrêté.
« J’oublie que t’es un ennemi, Ingeles !
    — Le Portugal et l’Angleterre sont alliés depuis des
siècles.
    — Mais nous le sommes plus. Descends, Ingeles. T’es
fatigué, moi aussi. Un homme fatigué fait des bêtises. Remonte sur le pont
quand tu te seras reposé. »
    Blackthorne était donc descendu dans la cabine du pilote et
s’était étendu sur la couchette. Le carnet était relié plein cuir et usé.
Blackthorne ne l’ouvrit pas.
    « Pourquoi le laisses-tu là ? lui avait-il
demandé.
    — Si je le laissais pas là, tu le chercherais. Là, tu
oseras pas le toucher – ou même le feuilleter – sans ma permission. T’es un
pilote, pas un putain de salaud de fumier de voleur de marchand ou de soldat.
    — Je le lirai. Tu le lirais bien, toi.
    — Pas sans permission, Ingeles. Aucun pilote ferait ça.
Même moi, je le ferais pas. »
    Blackthorne avait contemplé le carnet pendant un moment,
puis avait fermé les yeux. Il dormit profondément pendant toute la journée et
toute une partie de la nuit. Il s’éveilla, comme d’habitude,

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