Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Shogun

Shogun

Titel: Shogun Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
calma. Le docteur japonais vint plusieurs fois et obligea Rodrigues
à boire des décoctions médicinales brûlantes, lui mit des serviettes chaudes
sur le front et ouvrit les hublots. Dès que le docteur s’en allait, Blackthorne
refermait les hublots, car tout le monde savait bien que la maladie était
portée par l’air, que plus la cabine était hermétiquement close, plus c’était
sain pour quelqu’un d’aussi malade que Rodrigues.
    Le docteur finit par l’engueuler et posta un samouraï devant
chaque hublot.
    À l’aube, Blackthorne monta sur le pont. Hiro-matsu et Yabu
étaient là. Il s’inclina comme un courtisan : «  Konnichi wa, Osaka ? »
    Ils le saluèrent à leur tour. « Osaka, hai, Anjin-san,
dit Hiro-matsu, Hai, Isogi ! Hiro-matsu-sama. Capitaine-san, faites
lever l’ancre !
    —  Hai, Anjin-san. »
    Il sourit involontairement à Yabu, qui lui rendit son
sourire et s’en alla en boitant, pensant : c’est un sacré type, même s’il
est le diable et un assassin. Tu n’es pas un assassin, toi aussi ?
Oui, mais d’une autre façon.
    Blackthorne pilota le bateau très facilement jusqu’à Osaka.
Le voyage dura un jour et une nuit. Juste après l’aube du second jour, ils
longeaient les routes se dirigeant vers Osaka. Un pilote japonais monta à bord
pour mener la galère à quai. Dégagé de toute responsabilité, Blackthorne
descendit, satisfait, et alla dormir.
    Le capitaine vint un peu plus tard et le secoua. Il
s’inclina et lui dit par signes qu’il devait se tenir prêt à partir avec
Hiro-matsu, dès que le bateau serait amarré. Blackthorne s’étira. Son dos lui faisait mal. Il vit que Rodrigues le regardait.
    « Comment te sens-tu ?
    — Bien, Ingeles. À part que ma jambe est en feu, que ma
tête éclate, que je veux pisser et que ma langue a un goût dégueulasse. »
    Blackthorne lui tendit le pot de chambre, puis le vida par
le hublot. Il versa du rhum dans un pot d’étain.
    — Tu fais une drôle d’infirmière, Ingeles. Rodrigues
éclata de rire. C’était bon de l’entendre rire à nouveau. Ses yeux se posèrent sur le carnet, ouvert sur le bureau, puis sur le
coffre. Il réalisa qu’il avait été ouvert. « Je t’avais donné la
clef ?
    — Non. Je t’ai fouillé. Il me fallait le vrai carnet.
Je te l’ai dit quand tu t’es réveillé la première nuit.
    — C’est juste. Je me souviens plus, mais c’est juste.
Écoute-moi, Ingeles. Demande à n’importe quel jésuite où se trouve Vasco
Rodrigues dans Osaka et ils te conduiront jusqu’à moi. Viens me voir. Tu
pourras prendre copie de mon carnet, si tu veux.
    — Merci. C’est déjà fait. J’ai recopié le maximum et j’ai lu le reste très soigneusement.
    — Et ta sœur ! dit Rodrigues en espagnol.
    — La tienne ! »
    Rodrigues se remit à parler en portugais.
    « Parler espagnol me donne envie de vomir, même si
c’est plus facile de jurer dans cette langue. Y a un paquet dans mon coffre.
Donne-le-moi.
    — Celui avec les cachets jésuites ?
    — Oui. »
    Il le lui tendit. Rodrigues l’étudia, tâta les cachets
toujours intacts, puis sembla changer d’avis et le mit sous la couverture sur
laquelle il était étendu. Il se rallongea. « Ah ! Ingeles, la vie est
si bizarre !
    — Pourquoi ?
    — Si je suis en vie, c’est par la grâce de Dieu, aidé
par un hérétique et un Jap. Fais venir le bouffeur d’herbes que je le remercie.
    — Maintenant ?
    — Plus tard.
    — Très bien.
    « Cette flotte qui est en train d’attaquer Manille,
cette flotte dont t’as parlé au père… Où est la vérité là-dedans,
Ingeles ?
    — Notre flotte détruira votre empire d’Asie, pas vrai ?
    — Cette flotte existe ?
    — Bien sûr.
    — Combien de bateaux ?
    — Cinq. Le reste est en mer, à une semaine environ, d’ici. Je suis venu en éclaireur sur les côtes du Japon et j’ai
été pris dans la tempête.
    — Encore des mensonges, Ingeles. Mais ça m’est égal. J’en a i dit autant à mes ravisseurs. Y a pas d’autres bateaux.
Pas plus qu’y a de flotte.
    — Attends et tu verras.
    — D’accord. » Rodrigues buvait beaucoup.
    Blackthorne s’étira et alla jusqu’au hublot. Il voulait
clore cette conversation et regarda le rivage, la ville. « Je croyais que
Londres était la plus grande ville du monde, mais comparée à Osaka, elle est
minuscule.
    — Ils ont une douzaine de villes comme ça, dit Rodrigue
heureux lui aussi de

Weitere Kostenlose Bücher