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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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de
fossa et furca
, et de haute,
moyenne et basse justice.
    Il se releva et se frotta les yeux.
    – Anglais, vous m’avez sauvé la vie, tout
comme je l’aurais fait si j’avais vu pareille bande de chiens
prendre à partie un homme noble et portant blason. Mais je suis
votre prisonnier. Quelle est votre volonté ?
    – Lorsque vous serez en état de remonter
à cheval, vous reviendrez avec moi vers les miens.
    – Hélas ! Je redoutais de vous
entendre prononcer ces paroles. Car si je vous avais pris, Nigel…
C’est bien votre nom, n’est-ce pas ?… Si je vous avais pris,
je n’aurais point agi de la sorte.
    – Et qu’eussiez-vous donc fait ?
demanda Nigel, séduit par les manières franches et débonnaires de
son prisonnier.
    – Je n’aurais point tiré avantage d’une
malchance semblable à celle que j’ai eue et qui me mit en votre
pouvoir. Je vous eusse donné une épée et me serais battu en loyal
combat, afin de pouvoir vous envoyer saluer ma dame et lui prouver
ainsi les actions d’éclat que j’accomplis pour elle.
    – Que voilà de sages et loyales
paroles ! fit Nigel. Par saint Paul, il ne me souvient point
d’avoir jamais rencontré un homme qui se fût comporté de la sorte.
Mais, étant donné que je porte armure et point vous, je ne vois
point comment nous pourrions régler cette question.
    – Facilement, bon Nigel : en mettant
bas votre armure.
    – Mais je n’ai que mes
sous-vêtements !
    – Il n’y a rien d’indécent à cela en cet
endroit, car moi-même je me dévêtirais volontiers jusqu’à mes
sous-vêtements.
    Nigel regarda le Français d’un air songeur et
secoua la tête.
    – Hélas, cela ne se peut faire. Les
dernières paroles de Sir Robert me recommandèrent de vous ramener
auprès de lui afin qu’il pût vous parler. Je voudrais pouvoir faire
ce que vous me demandez car j’ai, moi aussi, une belle dame vers
qui j’aimerais vous envoyer. De quel usage m’êtes-vous, Raoul,
puisque je n’ai gagné aucun honneur en vous capturant ?…
Comment vous sentez-vous ?
    Le jeune Français s’était remis sur pied.
    – Ne me prenez point mon épée,
demanda-t-il. Je suis votre prisonnier… Je crois que je pourrai
monter mon cheval maintenant, bien que j’aie toujours de violents
coups dans la tête.
    Nigel avait perdu toutes traces de ses
compagnons, mais il se souvenait des paroles de Sir Robert lui
enjoignant de chevaucher à l’ouest, vers le soleil, avec la
certitude de retrouver la route tôt ou tard.
    En progressant sur ce terrain ondoyant, les
deux jeunes gens se mirent à converser joyeusement.
    – Je viens d’arriver de France, fit
Raoul, et j’espérais me gagner beaucoup d’honneur dans ce pays, car
j’ai toujours entendu dire que les Anglais étaient des hommes très
braves à combattre. Mes mules et mes bagages se trouvent à Évran.
Mais je me suis aventuré pour voir quelque chose et j’ai eu la
chance de tomber sur votre ost en marche. Je l’ai suivi dans
l’espoir de quelque aventure, mais vous avez surgi derrière moi et
j’aurais donné tous les gobelets d’or de la table de mon père pour
avoir mon armure et pouvoir vous faire face. J’ai fait promesse à
la comtesse Béatrice de lui envoyer un Anglais, ou deux peut-être,
pour lui baiser la main.
    – On pourrait avoir plus mauvais sort,
fit Nigel. Cette belle dame vous est-elle promise ?
    – Je l’aime, répondit le Français. Nous
attendons que le comte soit tué à la guerre, après quoi nous nous
marierons. Et votre dame, Nigel ? J’aimerais la voir.
    – Vous aurez peut-être cette chance,
messire, car ce que j’ai vu de vous m’engage à porter les choses
plus loin. Je pense que nous pourrions faire de ceci une question
d’honneur car, lorsque Sir Robert vous aura interrogé, je serai
libre de disposer de vous.
    – Et que ferez-vous, Nigel ?
    – Nous nous livrerons à une passe
d’armes, à la suite de quoi j’irai rendre visite à dame Béatrice,
ou vous irez voir Lady Mary… Non, ne me remerciez point parce que,
tout comme vous, je suis venu dans ce pays en quête de gloire et je
ne sais où je pourrais en trouver plus qu’à la pointe de nos épées.
Mon seigneur et maître, Sir John Chandos, m’a dit souvent qu’il
n’avait jamais rencontré de chevaliers ou d’écuyers français sans
prendre grand plaisir à leur compagnie. Je vois maintenant qu’il
m’a dit la vérité.
    Pendant une heure, les deux amis

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