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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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celui-ci aura passé avec les autres. Prenons cette lampe
qui est accrochée au mur et voyons dans quel antre de démon nous
nous trouvons.
    Ils ouvrirent la première porte à droite et
une puanteur telle les frappa aux narines qu’ils furent obligés de
reculer. La lampe que Simon poussa de l’avant éclaira une créature
quasi simiesque, homme ou femme, nul n’aurait pu le dire, et que la
solitude et l’horreur avaient rendue folle. Dans une autre cellule
se trouvait un vieillard à la longue barbe grise. Il était enchaîné
au mur, corps sans âme où cependant la vie circulait toujours, car
il tourna lentement les yeux vers les intrus. Mais c’était de
derrière la porte centrale au bout du corridor que venaient les
cris et les appels.
    – Simon, fit Nigel, avant d’aller plus
loin, nous allons faire sauter cette porte de ses gonds. Et nous
nous en servirons pour bloquer ce passage, ce qui nous permettra de
tenir jusqu’à ce que du secours nous arrive. Tu vas retourner au
camp aussi vite que tes jambes pourront te porter. Les paysans
t’aideront à sortir du trou. Présente mes respects à Sir Robert et
dis-lui que le château sera pris sans coup férir s’il veut venir
ici avec cinquante hommes. Dis-lui que nous nous sommes installés à
l’intérieur. Dis-lui aussi, Simon, que je lui conseille de
provoquer une perturbation devant la porte à l’extérieur de façon à
maintenir les gardes en éveil de ce côté pendant que nous forcerons
notre avance derrière eux. Va, mon bon Simon, et ne perds point une
minute.
    Mais l’homme d’armes secoua la tête.
    – C’est moi qui vous ai amené ici,
messire, et je resterai ici, corps et âme. Toutefois, vous avez
parlé sagement en disant que Sir Robert devrait être avisé de ce
qui se passe, maintenant que nous nous sommes aventurés aussi loin.
Harding, va aussi vite que tu le pourras pour porter le message de
messire Nigel.
    L’homme s’en alla à regret. Ils entendirent le
bruit de ses pas et le cliquetis de son équipement qui se mouraient
dans le tunnel. Les trois compagnons s’approchèrent alors de la
porte. Leur intention était d’attendre là jusqu’à ce que l’aide
leur vînt, quand, dans cette Babel de cris, ils entendirent une
voix qui implorait en anglais :
    – Mon Dieu… je vous prie de me donner une
tasse d’eau, si vous espérez en la miséricorde du Christ !
    Un éclat de rire et le bruit mat d’un choc
suivirent.
    Le sang de Nigel lui monta aussitôt à la tête,
faisant bourdonner ses oreilles et lui battant vigoureusement les
tempes. Il est des moments où le cœur de l’homme l’emporte sur le
cerveau du soldat. D’un bond, il se trouva devant la porte qu’il
franchit aussitôt avec les hommes d’armes sur les talons. La scène
qui les attendait les cloua tous trois au sol, frappés par
l’horreur et la surprise.
    Ils se trouvaient devant une grande chambre
voûtée, brillamment éclairée par de nombreuses torches. À
l’extrémité opposée ronflait un grand feu, devant lequel trois
hommes nus étaient enchaînés à des poteaux de telle façon qu’ils ne
pussent jamais s’éloigner de la zone de chaleur. Ils en étaient
cependant suffisamment distants pour ne pas être brûlés, à
condition de tourner et de se déplacer continuellement. Ainsi donc,
ils dansaient et tournoyaient devant le brasier, dans le rayon que
leur permettait leur chaîne, rompus de fatigue et la langue
desséchée et crevassée par la soif, mais incapables de cesser leurs
contorsions ne fût-ce qu’un instant.
    Mais la vue était encore plus étrange sur les
côtés de la salle d’où parvenait le chœur de grognements qui avait
d’abord frappé les oreilles de Nigel et de ses compagnons. Une
rangée de grands tonneaux se trouvait le long des murs. Dans chacun
d’eux était assis un homme dont la tête seule dépassait. Quand ils
bougeaient, on entendait un clapotis d’eau à l’intérieur. Tous ces
visages pâles se tournèrent vers la porte lorsqu’elle s’ouvrit, et
un cri d’étonnement et d’espoir succéda au long gémissement.
    Au même instant, deux gaillards vêtus de noir
et qui étaient assis à une table près du feu avec un flacon de vin
devant eux bondirent sur leurs pieds, contemplant avec ahurissement
cette soudaine intrusion. Cet instant d’hésitation les priva de
leur dernière chance de salut. Au milieu de la pièce se trouvaient
quelques marches qui menaient à la porte principale. Vif comme

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