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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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la croix de sable, qui indiquait la présence du fameux
soldat de Gascogne ; tout à côté flottait le lion de gueules
du noble chevalier de Hainaut, le sieur Eustace d’Ambreticourt.
Nigel, comme tous les guerriers d’Europe, n’ignorait pas ces deux
écus, mais ils étaient entourés d’une quantité de lances munies de
banderoles portant des meubles qui lui étaient inconnus, et il en
déduisit qu’elles appartenaient à la division de Guyenne de
l’année. Plus loin flottaient les célèbres fanions anglais :
l’écarlate et l’or de Warwick, l’étoile d’argent d’Oxford, la croix
d’or de Suffolk, l’azur et l’or de Willoughby et l’écarlate frangé
d’or d’Audley. Au centre s’en trouvait un qui lui fit oublier tous
les autres car, à côté même de la bannière royale d’Angleterre,
surchargée de la devise du prince, flottait l’étendard à la pile de
gueules sur champ d’or qui indiquait les quartiers de noblesse de
Chandos.
    À cette vue, Nigel éperonna son cheval pour
arriver à cet endroit quelques minutes plus tard. Chandos, émacié
par la faim et le manque de sommeil, mais dont le regard brûlait
toujours du même feu ardent, se tenait près de la tente du prince,
observant ce qu’on pouvait voir de l’armée française. Nigel sauta
de son cheval et se trouvait presque à côté de son maître lorsque
le rideau de voile qui pendait devant la tente royale fut
violemment rejeté de côté, et Édouard, prince de Galles, parut.
    Il ne portait pas d’armure mais de simples
ornements noirs. Toutefois la dignité de son maintien et la colère
qui lui soufflait le rouge au visage dénotaient en lui le chef et
le prince. Sur ses talons parut un petit ecclésiastique aux cheveux
blancs, vêtu d’une ample soutane écarlate, qui gesticulait dans un
torrent de paroles.
    – Pas un mot de plus, messire
Cardinal ! s’écria le prince en colère. Je ne vous ai que trop
écouté déjà et, par la grandeur de Dieu ! ce que vous me dites
ne me plaît guère. Écoutez, John, je voudrais votre conseil !
Quel est, croyez-vous, le message que messire cardinal de Périgord
m’apporte de la part du roi de France ? Il me fait assavoir
que, dans sa grande clémence, il laissera mon armée retourner
librement à Bordeaux, à la condition que nous rendions tout ce que
nous avons pris, que nous remettions toutes les rançons, et enfin
que moi-même et cent nobles chevaliers d’Angleterre et de Guyenne
nous nous constituions prisonniers. Qu’en pensez-vous,
John ?
    Chandos sourit.
    – Les choses ne se font point de cette
façon, dit-il.
    – Mais, messire Chandos, s’écria le
cardinal, je viens de montrer clairement au prince que c’est un
scandale pour toute la chrétienté et une cause de gausserie pour
les païens, que de voir deux grands fils de l’Église croiser ainsi
le fer.
    – Alors, priez le roi de France de s’en
retirer.
    – Mais, mon cher fils, vous rendez-vous
compte que vous vous trouvez dans son pays et qu’il n’est aucun
droit qui l’oblige à vous en laisser partir ainsi que vous y êtes
venu ? Vous n’avez derrière vous qu’un petit ost – trois mille
archers et cinq mille hommes d’armes tout au plus – et la plupart
d’entre eux semblent souffrir grandement des privations en
nourriture. Le roi, lui, a trente mille guerriers pour le soutenir,
dont vingt mille sont des hommes d’armes expérimentés. Il serait
bon, donc, que vous acceptiez des conditions raisonnables, tant que
vous le pouvez.
    – Mes respects au roi de France, messire
Cardinal, et dites-lui que jamais l’Angleterre ne paiera une rançon
pour moi. Mais il appert, messire Cardinal, que vous êtes bien
renseigné sur notre nombre. Il me plairait de savoir comment un
homme d’Église peut aussi bien interpréter une ligne de
combat ! Mais j’ai remarqué que les chevaliers de votre maison
avaient été autorisés à circuler librement dans notre camp. Je
crains donc qu’en vous accueillant comme des messagers je n’aie en
fait accordé asile à des espions. Que dites-vous, messire
Cardinal ?
    – Noble prince, comment pouvez-vous en
conscience et dans le fond de votre cœur prononcer paroles aussi
impies ?
    – Il y a votre neveu à la barbe rousse,
Robert de Duras, voyez-le là-bas compter et prier ! Holà,
jeune seigneur ! Écoutez ! Je viens de dire à votre oncle
que j’avais en esprit que vous et vos compagnons aviez reporté
notice de nos dispositifs au roi

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