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Sir Nigel

Sir Nigel

Titel: Sir Nigel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Arthur Conan Doyle
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de France. Qu’avez-vous à
dire ?
    Le chevalier blêmit et baissa les yeux.
    – Noble seigneur, articula-t-il
péniblement, il se peut que j’aie répondu à quelques questions.
    – Et comment votre honneur
s’accommode-t-il de ces réponses, puisque nous vous avons fait
confiance en vous acceptant dans la suite du cardinal ?
    – Noble seigneur, s’il est vrai que je me
trouve dans la suite du cardinal, je suis aussi vassal du roi Jean
et chevalier de France. Je vous prie donc d’apaiser votre colère
contre moi.
    Le prince grinça des dents et ses yeux
perçants traversèrent littéralement le jeune homme.
    – Sur l’âme de mon père, j’ai grand-peine
de ne vous point envoyer en terre ! Mais je vous promets que,
si cet écu au griffon rouge paraît sur le champ de bataille demain
et que vous y soyez fait prisonnier, votre tête ne restera plus
longtemps sur vos épaules !
    – En vérité, mon fils, que voilà un
langage brutal ! s’écria le cardinal. Je vous donne ma parole
que ni mon neveu Robert ni aucun autre membre de ma suite ne
prendra part à la bataille. Je vous quitte maintenant, sire, et que
Dieu vous ait en Sa sainte garde car il n’est point d’homme au
monde qui soit en plus grand danger que vous et tous ceux qui vous
entourent. Je vous conseille donc de passer la nuit en saints
exercices qui vous prépareront à tout ce qui pourrait vous
arriver.
    Sur ce, le cardinal s’inclina et, suivi de
toute sa maison, se retira vers l’endroit où ils avaient laissé
leurs chevaux. Ils s’en retournèrent ensuite vers une proche
abbaye.
    Le prince fit brusquement demi-tour et rentra
sous sa tente, mais Chandos, après avoir regardé autour de lui,
tendit la main à Nigel pour l’accueillir avec chaleur.
    – J’ai grandement entendu parler de vos
nobles gestes, lui dit-il. Votre nom déjà s’élève au ciel de la
chevalerie errante. Le mien n’a jamais brillé plus haut et n’avait
même pas atteint ce point à votre âge.
    Nigel rougit d’orgueil et de plaisir.
    – En vérité, noble seigneur, je n’ai
accompli que bien peu de chose. Mais maintenant que me voici de
nouveau à vos côtés, j’espère apprendre à me dignement comporter,
car où donc pourrais-je gagner plus d’honneur que sous votre
bannière ?
    – En vérité, Nigel, vous arrivez au bon
moment. Je ne vois point comment nous pourrions quitter cet endroit
sans passer par une grande bataille qui restera à jamais gravée
dans la mémoire des hommes. Il ne me souvient d’aucun combat en
France où ils se sont trouvés si puissants devant nous, ni nous
aussi faibles. Nous n’y gagnerons que plus d’honneur. Je
souhaiterais que nous eussions deux mille archers de plus. Mais je
ne doute point que nous ne leur donnions beaucoup de mal devant
qu’ils ne nous chassent de cet endroit. Avez-vous vu les
Français ?
    – Non, noble seigneur, j’arrive à
l’instant.
    – J’allais m’avancer pour longer leurs
lignes et observer leur contenance. Venez donc avec moi avant que
la nuit tombe. Allons voir ce que nous pouvons de leur ordre de
bataille et de leurs dispositions.
    Ce jour-là, il y avait un armistice entre les
deux forces à la suite de la malencontreuse et inutile intervention
du cardinal de Périgord. Ainsi donc, lorsque Chandos et Nigel
eurent poussé leurs chevaux au-delà de la longue haie qui se
trouvait devant leur front, ils découvrirent un grand nombre de
petits groupes de chevaliers des deux armées qui se promenaient
dans la plaine. La plupart de ces groupes étaient français,
puisqu’il leur importait surtout de connaître les défenses
anglaises. Et certains de leurs éclaireurs s’étaient avancés
jusqu’à moins de trois cents pas de la haie d’où les piquets
d’archers leur avaient sèchement ordonné de se retirer.
    Chandos s’avança donc au milieu de ces
cavaliers et, comme la plupart d’entre eux étaient d’anciens
adversaires, on entendait des « Le bonjour, John ! »
d’un côté et, de l’autre : « Ah, Raoul ! »,
« Ah, Nicolas ! », « Ah, Guichard ! »
échangés entre ceux qui se croisaient. Un seul de ces cavaliers ne
les salua pas. Le seigneur de Clermont était un homme épais, au
visage rougeaud et qui portait sur son surcot une vierge d’azur sur
un fond de rayons d’or, le même emblème que Chandos avait choisi
pour ce jour. Le fier Français se précipita devant leurs pas.
    – Et depuis quand donc, messire Chandos,
dit-il avec

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