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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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de Riga qui donne à la Pologne l’Ukraine occidentale (ou Ruthénie) et
la Biélorussie occidentale, que Staline récupérera vingt ans plus tard par le
protocole secret du pacte Ribbentrop-Molotov. Le prix payé est considérable.
    Le Comité central destitue Staline de ses fonctions
militaires et le rappelle à Moscou. La sanction est mince au regard de l’insubordination
et de ses conséquences. Staline, pourtant, contre-attaque : le 30 août,
il demande la formation d’une commission d’enquête de trois membres sur « les
conditions de l’offensive de juillet et de la retraite d’août ». Il dénonce,
dans un autre document envoyé au Bureau politique, les erreurs du haut
commandement auquel il reproche de ne pas avoir organisé de réserves. Le
lendemain, au Bureau politique, Trotsky annonce que le Comité militaire
révolutionnaire prend en compte les propositions de Staline, qui retourne ainsi
la situation en sa faveur. Mais Lénine, en refusant la commission d’enquête,
provoque sa colère. Staline met alors à profit le découragement suscité chez
les cadres du Parti par la défaite polonaise pour attaquer Lénine et Trotsky à
la IX e  conférence du Parti, dont le procès-verbal ne sera
publié qu’en 1972. Trotsky l’accuse d’avoir trompé le Comité central en
grossissant la désertion dans les rangs polonais. Staline affirme avoir été « le
seul membre du Comité central à avoir raillé le slogan à la mode de la
"marche sur Varsovie" », et avoir « publiquement dans la
presse invité les camarades à ne pas se laisser enflammer par les succès et à
ne pas sous-estimer les forces polonaises ». C’est l’une des trois raisons
qui l’ont amené à « exiger la désignation d’une commission qui, en
dégageant les causes de la catastrophe, nous aurait garanti contre un nouvel
effondrement ». Et il conclut brutalement : « Le camarade
Lénine, visiblement, épargne le commandement, mais je pense qu’il faut épargner
notre cause et pas le commandement [351] . »
    Les caprices de Staline, ses accès de grogne ou de colère,
ses emportements, ses lubies, sa grossièreté ne sont pas réservés aux seuls
militants. Nadejda les subit à l’occasion. Staline la voudrait constamment à
son service, comme l’était la docile Catherine Svanidzé. Il exige qu’elle
abandonne son travail au secrétariat de Lénine pour se consacrer entièrement à
lui. Alerté, Lénine s’emporte contre cet « asiate ». Staline n’est
pas encore capable de s’opposer au « Vieux », et, prudent, recule…
    L’indulgence de Lénine à l’égard des coups de tête répétés
et des caprices coûteux de Staline ne saurait s’expliquer par le seul soutien
que ce dernier lui apporte par son silence ou ses votes. Lénine en donnera la
raison le 17 mars 1921. Répondant alors à Adolphe Ioffé, mécontent d’être
constamment ballotté d’un poste à l’autre, il lui répondra : « C’est
le destin qui vous a ballotté. Beaucoup de militants sont dans ce cas. Staline
par exemple : évidemment, il aurait pu se défendre, car en trois ans et
demi le destin ne lui a pas laissé une seule fois la possibilité d’assurer ses
fonctions de commissaire du peuple à l’Inspection, ouvrière et paysanne, pas
plus qu’il n’a pu exercer celles de commissaire aux Nationalités. C’est un fait [352] . » On peut
donc beaucoup lui pardonner. Il a parcouru une demi-douzaine de fronts et est
membre d’un nombre invraisemblable de commissions. Ainsi, le Comité central du
20 septembre 1920 l’affecte d’un coup à trois commissions, l’une sur
les concessions économiques à discuter avec la Suède, la deuxième sur un projet
d’accord avec la toute nouvelle République soviétique d’Azerbaïdjan, et la
troisième « sur le travail communiste en Orient [353]  », qui doit
soumettre des propositions au Bureau politique sur les nécessaires inflexions
de la politique soviétique dans cette vaste région.
    La fin prochaine de la guerre civile remet pourtant à l’ordre
du jour ses tâches de commissaire aux Nationalités. Le Comité central décide
alors de l’envoyer au Caucase pour « a) régler complètement les relations
avec les montagnards ; b) organiser toute notre politique au Caucase et en
Orient ; c) donner aux cadres locaux les instructions leur permettant d’établir
la liaison entre le Centre et les montagnards [354]  ». Le tout
concerne une bonne vingtaine

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