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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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d’impuissance une
manifestation de complicité. Ignatiev informe enfin Staline que les services de
renseignements anglais ont reçu, sur les débats du Bureau politique, à la fin
des années 1930 et au début des années 1940, des informations qui ne
pouvaient émaner que du secrétariat de l’un de ses membres. Cette accusation en
blanc peut donc viser n’importe qui et constitue une épée de Damoclès au-dessus
de la tête de tous. Par ailleurs, l’ancien enquêteur de la Sécurité
Schwartzmann déclare qu’Abakoumov avait prémédité un attentat contre Malenkov.
    Cette construction policière complexe est fragile. Pour la
consolider un peu, Staline exhume la lettre que Timachouk avait adressée au
général Vlassik quatre ans plus tôt. Enfin un document probant, qui démontre
que les médecins traitants de Jdanov ont délibérément ignoré l’infarctus de l’idéologue
en chef du régime, Jdanov, donc, et, par voie de conséquence, Chtcherbakov ont
été soignés de façon criminelle !
    Peu avant l’ouverture du XIX e  congrès, à la
fin de septembre, Rioumine a remis à Staline un dossier contre neuf médecins,
accusés d’avoir assassiné Chtcherbakov et Jdanov. L’antisémite Rioumine a
compris la nécessité de camoufler qu’il s’agit d’une attaque antisémite, aussi
plusieurs de ces médecins ne sont-ils pas juifs. Staline attend que le congrès
soit fini pour déclencher la première vague d’arrestations massives de blouses
blanches. Est-ce parce qu’il consacre l’essentiel de ses forces à ce complot et
à des règlements de comptes politiques qu’il se détourne du travail du
Secrétariat au point de ne plus même en viser les décisions, qui portent dès
lors la griffe de Malenkov ?
    Staline demande à la Sécurité de préparer un plan d’assassinat
du « renégat » Tito. Ignatiev lui remet, en janvier 1953, un
projet digne de James Bond : le vieil agent Grigoulevitch, alias Max (mêlé
en 1940 à l’assassinat de Trotsky), titulaire d’un passeport du Costa Rica, a
noué des relations cordiales dans les milieux diplomatiques yougoslaves. Il
doit se glisser auprès de Tito, à Belgrade, ou à l’occasion d’une visite prévue
en Angleterre. Préalablement vacciné contre la peste pulmonaire, il doit, grâce
à un pulvérisateur dissimulé dans ses vêtements, arroser Tito et son entourage
de bacilles de la peste pulmonaire ou lâcher des gaz lacrymogènes et l’abattre
avec un revolver camouflé en objet banal. Ce plan abracadabrant, finalement
abandonné, souligne l’impuissance de Staline, son irritation devant un obstacle
qu’il n’arrive pas à écarter et son éloignement croissant de la réalité.
    Le 5 octobre 1952 s’ouvre le XIX e  congrès
du Parti. Aucun des événements survenus depuis le dernier en date, tenu en mars 1939,
ni la guerre, ni les tâches de reconstruction du pays, ni la proclamation du
Cominform, ni la chasse internationale au titisme, ni la liquidation des cadres
du parti de Leningrad, n’avaient poussé Staline à réunir un congrès. Quel motif
a pu finalement le décider à organiser celui-ci ?
    La réunion semble marquer un certain effacement du Guide,
quasiment muet. Arguant de son état de santé, il a annoncé au Bureau politique
que, pour la première fois depuis trente ans, il ne présentera pas le rapport d’activité
du Comité central ; il en confie la responsabilité à Malenkov. Plusieurs
signes suggèrent qu’il y prépare la liquidation de sa vieille garde :
ainsi, le dévoué Mekhlis, victime d’une attaque le 4 décembre 1949,
puis d’un infarctus, en congé et en traitement depuis lors, demande à Staline
de participer au congrès, ce qui est un droit pour tout membre du Comité
central sortant. Staline ne prend même pas la peine de lui répondre. Ce silence
bouleverse Mekhlis.
    Lors de l’ouverture, Staline s’installe à l’extrémité de la
table réservée aux membres du présidium : une chaise vide le sépare de son
voisin Kaganovitch. Malenkov monte à la tribune et, d’une voix saccadée, débite
son rapport à toute allure. Staline fixe l’espace d’un air indifférent. De
temps à autre, Malenkov lève un regard inquiet vers le Maître, redoutant de
déceler chez lui un signe d’impatience. Mais Staline reste impassible. Malenkov
pourra aller jusqu’au bout de son pensum. À la fin de la discussion du rapport
d’activité, pourtant, il se refusera à répondre aux nombreux

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