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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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pourrait tomber de sa selle avant que nous sachions où nous allons. Mais par tous les saints, combien de temps allons-nous chevaucher ? Et qu’est-ce qu’on va manger ? On est partis si précipitamment qu’on n’a pas emporté un morceau de pain ni une goutte à boire.
    Ioan soupira et hocha la tête.
    — Bon, d’accord, je vais demander… et j’espère que tu apprécieras le sacrifice.
    Sans attendre la réponse de Hugh, il talonna son cheval pour le faire sortir du rang et s’approcha de Madoc.
    — Alors, sire, dit-il en feignant la bonne humeur. Pour où sommes-nous partis ?
    — Je me demandais combien de temps il vous faudrait pour poser la question, répondit Madoc. Nous allons…
    Une flèche passa en sifflant près d’eux, touchant presque Madoc à la tête. Poussant un cri d’alarme, les deux hommes tirèrent sur leur bride tandis que d’autres flèches volaient autour d’eux, l’une touchant Ioan au bras droit. Avec un grognement, la main crispée sur la flèche, il tomba à terre.
    — Démontez ! Démontez ! cria Madoc en se jetant à bas de son cheval.
    Dès qu’il fut à terre, il tira son épée et donna une tape sur le flanc de sa monture pour la faire partir au galop loin de l’embuscade. Puis, en se courbant, il courut à Ioan qui gémissait et se tordait.
    — Par Dieu, pas mon bras droit ! marmonna son ami, les dents serrées, tandis qu’il crispait la mainsur la flèche qui sortait de sa chair. Comment vais-je pouvoir boire ma cervoise ?
    Si Ioan pouvait plaisanter, il ne devait pas être trop grièvement blessé, du moins Madoc l’espéra-t-il avec ferveur pendant qu’il évaluait prestement la situation. Leurs attaquants se trouvaient dans le bois sur la droite, ce qui leur offrait une bonne couverture. Les arbres étaient plus rares de l’autre côté, mais il y avait quelques gros rochers, assez grands pour les protéger des flèches et donner à ses hommes le temps de se regrouper.
    — Aux rochers ! cria-t-il.
    Attrapant Ioan par son bras indemne, Madoc le tira jusqu’au rocher le plus proche susceptible de les cacher.
    — Crénom, vous essayez de me l’arracher ? gronda Ioan, alors qu’il aidait Madoc en poussant sur ses pieds.
    — Ne me tentez pas. Vous êtes trop lourd, tel que vous êtes, répondit Madoc en haletant, tandis qu’il réussissait enfin à les mettre tous les deux à l’abri du rocher.
    — Dieu merci, ils visent mal, dit Ioan, allongé par terre, le visage pâle, les lèvres bleues, la main toujours posée sur la flèche.
    Une tache rouge s’agrandissait sur la manche de sa tunique.
    — Hugh ! appela Madoc, en essayant de voir où étaient ses hommes sans pour autant se changer en cible.
    — Ici, Madoc ! répondit Hugh. Et les autres aussi. Seul Ioan a été assez sot pour se faire toucher.
    — Voilà bien l’amitié, grommela Ioan, les dents serrées.
    — Restez ici, ordonna Madoc en se mettant àramper vers Hugh et les autres, qui se trouvaient à une dizaine de pas.
    — Je ne risque pas d’aller quelque part, maugréa Ioan.
    ***
    — Ils se trouvent en hauteur, dit Madoc à Hugh tandis qu’ils se blottissaient derrière un tas de pierres. Le ruisseau que nous avons traversé tout à l’heure forme une vallée au-delà de la colline. Nous pouvons revenir en arrière, suivre le cours d’eau et les surprendre par-derrière. Le lit est formé de rochers, alors ils ne devraient pas nous entendre.
    — S’ils sont encore là à ce moment-là, dit Hugh d’un ton dubitatif. Peut-être qu’ils vont bouger. Ou même s’en aller, ajouta-t-il avec espoir.
    — Je pense qu’ils vont nous attendre comme dans un siège, déclara Madoc. Ils nous ont piégés et ils le savent.
    — Nous n’avons rien à voler hormis nos habits et nos armes, maintenant que les chevaux sont partis.
    — A mon avis, le vol n’était pas leur but, répondit sombrement Madoc, regrettant de ne pas avoir emmené plus d’hommes.
    Cette flèche était passée trop près de sa tête pour avoir été un avertissement, ou pour avoir voulu simplement les arrêter. Il en était certain.
    — Quoi, un meurtre ? demanda Hugh dans un souffle.
    — Oui.
    — Trefor, d’après vous ?
    — Peut-être, mais j’espère que non.
    Pas maintenant, alors qu’il était prêt à tout dire à son frère.
    Lorsqu’il avait tenu son fils nouveau-né dans ses bras,il avait compris que le moment était venu de révéler la vérité, quel qu’en

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