Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
Vom Netzwerk:
si ses joues qui s’empourpraient suggéraient le contraire.
    — Dites-moi, ordonna Madoc.
    Quand le seigneur de Llanpowell utilisait ce ton, un homme avait intérêt à obéir, alors Ioan lui raconta sa rencontre avec sire Alfred avec réticence, pour finir par :
    — Vous voyez ? Ce n’était pas si grave.
    Madoc se représenta la scène, en particulier les manières impudentes de Ioan s’adressant au Normand hautain et prétentieux depuis les remparts. Il aurait été contrarié si Ioan avait été grossier avec dame Roslynn. Mais comme sa conduite n’avait offensé que sire Alfred, il fut enclin à se montrer magnanime.
    — La prochaine fois, soyez plus poli. Vous me représentez, après tout, et nous ne voulons pas que les Normands pensent que nous sommes des butors insolents.
    Ioan sourit de soulagement.
    — Oui, je serai la politesse incarnée la prochaine fois qu’un Normand se présentera aux portes, promit-il.
    Madoc ne le crut pas un instant, mais il décida de laisser tomber l’affaire.
    — Puisque vous semblez si avide de me distraire, que diriez-vous d’une chanson ? demanda-t-il, car Ioan était le meilleur chanteur de Llanpowell, avec une riche voix de ténor qui pouvait faire vibrer les chevrons de la grand-salle.
    — Volontiers ! répondit le soldat, avant de se lancer dans une chanson enjouée sur un berger et sa fiancée le jour de leurs noces.
    C’était une ballade particulièrement paillarde, qui devenait de plus en plus drôle et égrillarde à chaque couplet. Mais c’était l’une des préférées des hommes et bientôt, même Madoc se joignit à eux, jusqu’à ce que la chanson s’achève par une envolée lyrique qui les fit tous rire aux éclats.
    — C’est bon de vous entendre de nouveau rire ainsi, Madoc, dit Ioan en s’essuyant les yeux.
    — C’est bon pour moi aussi, répondit Madoc.
    — Elle doit être une sacrée femme, observa Hugh-au-grand-bec, derrière eux.
    — C’est une beauté, remarqua Ioan.
    — Un peu maigrelette, quand même, lança quelqu’un.
    — Madoc les aime fines ! s’écria un autre.
    — Avec de gros coffres !
    Ce commentaire était par trop insolent. Madoc se tourna sur sa selle et fusilla du regard le garçon qui avait dit ça, le jeune Gwillym, aussi pâle et décharné qu’un poulet plumé, qui chevauchait à l’arrière du groupe.
    — Je ne pensais pas à mal, sire, balbutia le jeune homme en pâlissant, ce qui fit ressortir ses taches derousseur comme des éclaboussures de teinture rouge sur son teint blême. Je voulais dire des coffres remplis d’or, sire. Juste des coffres pleins d’or.
    Même s’il le croyait, Madoc voulait que ses hommes sachent qu’il ne tolérerait pas certaines choses, y compris sous forme de plaisanterie.
    — C’est une dame et mon épouse, alors vous ne parlerez plus ainsi de sa silhouette ni de son visage, c’est compris ?
    Les hommes hochèrent la tête et il sut qu’il serait obéi.
    Pour leur montrer qu’il n’était pas en colère, mais seulement décidé à ce que sa femme soit respectée, il leur sourit et lança :
    — Comme je suis habitué à vous, grossiers personnages, vous pouvez vous moquer de moi autant que vous voulez.
    — Et nous le ferons ! promit Ioan, à l’amusement de ses compagnons.
    Hugh entama une autre chanson sur une bataille entre les Bretons et les Romains, et ils chantèrent jusqu’à ce qu’ils passent sous les portes intérieures du château.
    Lloyd les attendait dans la cour. Madoc avait espéré que Roslynn serait là aussi, mais elle veillait probablement à ce que tout soit prêt pour le repas du soir. Elle semblait être une femme très consciencieuse, dans tous les domaines.
    — Où est mon épouse ? demanda-t-il malgré tout aussitôt qu’il eut mis pied à terre.
    La dernière fois qu’il avait prononcé ces mots, s’avisa-t-il, il parlait de Gwendolyn.
    — Elle vous attend dans votre chambre, je suppose, répondit Lloyd.
    Il l’entraîna à l’écart de la grand-salle, du côté des écuries.
    — J’ai appris ce que votre frère a fait. D’autres tracas de sa part ?
    — Pas encore.
    — Bien, dit le vieil homme avec soulagement, avant de pousser son neveu vers le donjon. Mais ne restez pas ici à me parler. Allez voir votre délicieuse épouse.
    Comme s’il avait besoin d’y être incité ! pensa Madoc en s’empressant de rentrer.
    Ainsi qu’il s’y attendait, la grand-salle était prête pour le

Weitere Kostenlose Bücher