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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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l’intérieur, assis à une table éraflée posée sur des tréteaux qui semblait avoir été empruntée à la grand-salle. La pièce était assez sombre, uniquement éclairée par une étroite croisée percée très haut sur le mur. Une bourse ouverte était posée près du coude de l’intendant et cinq petites piles de pièces en argent se trouvaient devant lui sur la table, ainsi qu’un morceau de parchemin qui semblait être une sorte de liste.
    La pièce était assez spacieuse, mais entre la table, la chaise d’Ivor et les étagères qui contenaient d’autres rouleaux, ainsi qu’un coffre à la grosse serrure en fer, il ne restait guère de place pour quelqu’un ou quelque chose d’autre.
    — Bonjour, Ivor, dit-elle.
    Il leva les yeux avec surprise.
    — Ma dame ! s’écria-t-il en se levant de sa chaise. A quoi dois-je cet honneur, et le lendemain de vos noces, qui plus est ?
    — J’ai pensé que je devrais me familiariser le plus tôt possible avec les comptes de la maison, répondit Roslynn en souriant.
    Ivor fronça les sourcils et se mit à rouler le parchemin.
    — Madoc ne vous l’a donc pas dit ? lança-t-il. Il n’est pas nécessaire que vous vous occupiez de ces choses-là. Je supervise tous les achats et donne les comptes directement à Madoc.
    — C’était peut-être la procédure tant que sire Madoc n’avait pas d’épouse. En revanche, maintenant qu’il en a une, c’est ma responsabilité de veiller aux dépenses de la maison. Naturellement, je laisse à mon époux le soin de discuter les comptes pour les armes et autres choses concernant la garnison.
    — Votre dévotion à vos responsabilités est digne d’éloges, ma dame, répondit Ivor avec un sourire aussi condescendant que celui de Wimarc tandis qu’il posait le rouleau de parchemin sur la table. Mais je suis sûr que vous aurez suffisamment à faire sans vous ennuyer avec les comptes. En outre, vous êtes nouvelle ici, ma dame, alors que je connais depuis des années les marchands avec qui nous faisons affaire, et ils savent qu’ils n’ont pas intérêt à essayer de me tromper.
    — Je suis certaine que c’est exact, rétorqua Roslynn, mais tout marchand qui essaiera de me tromper se retrouvera rapidement sans affaires à traiter avec Llanpowell.
    Elle n’était pas incompétente, après tout.
    Elle était la châtelaine de Llanpowell et ce n’était pas à l’intendant de lui dire ce qu’elle pouvait ou ne pouvait pas faire.
    Néanmoins, et en dépit de son irritation croissante, elle se rappela que cet homme était l’ami de Madoc. Elle était pour sa part une étrangère ici et son arrivée, ainsi que le mariage, s’étaient produits soudainement, sans que les gens n’en soient prévenus. Surtout, elle voulait s’adapter le mieux possible à la vie du château et éviter les conflits, alors elle lutta pour garder son sang-froid, ignorer les manières d’Ivor et faire à la place tout ce qu’elle pourrait pour le convaincre de ses capacités.
    — Je sais lire, écrire et compter, lui assura-t-elle. Ma mère y a veillé. J’apprécie beaucoup cet aspect des devoirs d’une châtelaine, nettement plus que de broder ou d’effectuer d’autres tâches féminines.
    Elle trouverait même un terrain d’entente avec lui, si elle le pouvait.
    — N’y a-t-il pas quelque chose de profondément satisfaisant à faire les comptes ? poursuivit-elle. N’éprouvez-vous pas un sentiment de triomphe quand vous débusquez une erreur, puis découvrez où elle s’est produite et comment la corriger ?
    — Je n’ai jamais entendu une femme dire ce genre de choses, répondit Ivor sans cacher son étonnement, ni une bonne dose de doute.
    — C’est la vérité, dit-elle en enfilant ses mains dans ses larges manches. L’intendant de mon père disait que j’aurais fait un excellent clerc, si j’étais née homme.
    — Je ne peux vous imaginer autrement que comme une très belle femme, déclara Ivor.
    Il retroussa les lèvres, et Roslynn se rendit compte que cette grimace était censée être un sourire.
    — J’apprends vite, aussi, continua-t-elle, et vouspouvez m’indiquer les marchands locaux et leurs prix pendant que nous faisons les comptes ensemble. Je m’attends certainement que vous m’assistiez dans les négociations d’achats au début, car les marchands pourraient être tentés d’augmenter leurs tarifs si je n’ai pas avec moi quelqu’un qu’ils connaissent.
    Ivor noua les mains

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