Sur ordre royal
repas du soir. Certains des soldats qui revenaient de patrouille, ou qui venaient de terminer leur garde, étaient déjà rassemblés, avec les serviteurs qui attendaient de servir les plats. Le père Elwy était à sa place pour bénir le souper. Ivor n’était pas là, mais ce n’était guère surprenant : il devait être en train de calculer combien d’armes et de provisions ils pourraient acheter avec la dot de Roslynn.
Madoc monta quatre à quatre l’escalier qui menait à leur chambre, puis attendit un moment pour se calmer avant d’entrer. Il devait se montrer patient, pas impétueux. Il devait traiter sa femme avec douceur jusqu’à ce qu’elle se sente complètement en sécurité avec lui.
Il ouvrit lentement la porte, sans bruit.
Vêtue de sa seule chemise remontée sur ses cuisses, penchée en avant, Roslynn avait un pied dans une cuvette posée par terre et passait un linge savonneux sur sa jambe, de la cheville au genou.
Madoc en eut le souffle coupé et son désir s’embrasa immédiatement à cette vue.
Mais il ne devait pas se laisser dominer par ses pulsions. Il ne fallait pas qu’il effraye son épouse par l’intensité de sa passion. Aussi prit-il un autre moment pour réprimer le besoin charnel qui faisait rage en lui comme un feu de forêt, avant de toussoter pour annoncer sa présence.
Roslynn se redressa aussitôt.
— Madoc ! s’écria-t-elle en sortant prestement le pied de la cuvette, manquant la renverser. Vous êtes rentré !
Il s’efforça de ne pas remarquer combien sa fine chemise de linon laissait deviner ses formes voluptueuses, de ne pas se rappeler le contact de sa peau sous ses doigts la nuit précédente lorsqu’il lui avait enlevé ce vêtement. L’eau savonneuse qui coulait du linge rendait le tissu presque transparent. Il pouvait voir l’ombre de sa féminité entre ses jambes, les pointes rose foncé de ses mamelons durcis, la courbe pleine de ses seins.
Il déglutit fortement, luttant pour contrôler son désir. Elle était encore plus excitante ainsi que si elle avait été nue.
Un désir égal au sien brûlant dans ses yeux, Roslynn murmura son nom.
Il la rejoignit prestement et lui arracha le linge trempé de la main, le jetant dans la bassine sans se soucier d’éclabousser le sol. Puis il l’enlaça et captura sa bouche avec toute la passion qu’il éprouvait.
En haletant, elle interrompit le baiser et recula.
— Nous n’avons pas le temps. Le souper…
— Il peut attendre, marmonna Madoc en tendant les mains vers elle, car ce n’était pas de nourriture qu’il était affamé. Un homme a d’autres besoins que de manger, ajouta-t-il sans réfléchir.
Alors, il vit changer son expression et regretta aussitôt ses paroles.
— Qu’il peut contrôler, précisa-t-il d’un ton ferme en s’écartant d’elle.
Il lui avait dit qu’il ne la forcerait jamais, et il ne le ferait en aucune occasion, quelle que soit l’intensité de son désir.
Elle resta silencieuse tandis qu’elle allait au coffre qui contenait ses habits dont elle releva le couvercle, les mains tremblantes. La vue de son désarroi serra le cœur de Madoc.
Dieu lui vienne en aide, il était un sot ! Un sot égoïste et impétueux, complètement irréfléchi !
— Roslynn, je suis désolé. J’ai été trop hâtif.
Elle sortit une cotte d’un brun profond, de la couleur de la terre mouillée, et la tint devant elle.
— Je suis désolée moi aussi, Madoc, de ne pas pouvoir réprimer la panique qui m’envahit à certains moments.
Elle se détourna.
— Je voudrais vraiment en être capable.
— Cela prendra un certain temps, c’est tout, jusqu’à ce que vous soyez habituée à moi et me connaissiez mieux, dit-il en souriant, même si, dans son cœur, il redoutait qu’il en soit toujours ainsi. Laissez-moi vous aider à vous habiller, ou les autres vont se demander ce qui nous retient.
Elle enfila la cotte par-dessus sa tête, levant les bras d’une manière qui semblait faite pour attirer l’attention sur ses seins. Malgré l’envie que ce geste attisait en lui, Madoc s’efforça de contenir sa passion et vint se placer derrière elle pour attacher les lacets dans son dos.
Même lorsqu’elle écarta ses cheveux sur le côté, exposant sa nuque, il parvint à se contrôler alors qu’il lui semblait que son corps tout entier le pressait de poser ses lèvres à cet endroit.
A la place, il se concentra sur les lacets de cuir, qu’il ferma
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