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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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celle où Gwendolyn était morte et où il avait fait sa promesse.
    Mais il était dans le lit et, grâce à Dieu, Roslynn dormait paisiblement à côté de lui.
    Se penchant en avant, il prit sa tête dans ses mains et s’efforça de calmer son cœur emballé.
    Un rêve. C’était un rêve. Un mauvais rêve né des souvenirs, du désarroi et de la culpabilité, mais seulement un rêve.
    Il inspira profondément à plusieurs reprises, puis quitta le lit, marchant avec précaution pour ne pas réveiller Roslynn. Il accueillit avec plaisir la froideur de l’air sur sa peau nue, car elle confirmait qu’il était éveillé, et que ce n’avait été qu’un cauchemar.
    Il s’appuya de la main au montant de la croisée et prit une autre inspiration tandis qu’il se rappelait la Roslynn de son rêve qui le regardait avec dégoût, un agneau ensanglanté dans les bras. Femme honorable, elle le regarderait sûrement avec cette expression si elle découvrait un jour la vérité, et la promesse qu’il avait faite et n’avait pas tenue.
    — Madoc ?
    Il se tourna vers le lit.
    — Je ne voulais pas vous déranger. Il est encore tôt. Rendormez-vous.
    Au lieu de lui obéir, elle se redressa sur un coude et regarda vers la croisée.
    — Pouvez-vous dire s’il va faire beau ?
    Ne voyant pas de nuages cachant les étoiles, il parvint à lui sourire.
    — Pas de pluie aujourd’hui, à mon avis. Une belle journée pour la fête.
    — Bien, dit-elle en se rallongeant dans le lit. Revenez-vous vous coucher ?
    — Non, répondit-il.
    Il ne pourrait jamais se rendormir maintenant.
    — Je pense que je vais aller faire un tour sur lechemin de ronde et m’assurer que les sentinelles sont réveillées.
    — Pas dans cette tenue, j’espère, répondit-elle avec l’ombre d’un sourire sur son visage, tandis qu’elle parcourait des yeux son corps nu. Vous allez prendre froid.
    — Cela pourrait causer un choc aux hommes, aussi, nota-t-il en riant, avant d’aller au coffre et d’en sortir des chausses noires.
    Il hésita. Puisque la tonte avait été achevée la veille, il pourrait aussi bien s’habiller tout de suite pour le banquet. Les invités arriveraient à n’importe quel moment de la matinée.
    — Allez-vous mettre ceci ? demanda Roslynn.
    Il baissa les yeux sur la tunique en cuir qu’il tenait à la main. C’était son plus beau vêtement, pas celle qu’il portait tous les jours.
    — Qu’a-t-elle qui ne va pas ?
    — Votre tunique noire conviendrait mieux, celle que vous portiez à notre mariage.
    — Elle ne me va pas bien.
    — C’est du très beau drap.
    — Elle est trop inconfortable.
    — Vous avez plus l’air du noble seigneur que vous êtes quand vous la portez, insista Roslynn d’un ton aguicheur.
    — Nul doute que j’aurais davantage l’apparence d’un noble, aussi, si je m’aspergeais de parfum à la façon des courtisans du roi, marmonna-t-il, agacé qu’elle laisse entendre qu’il n’avait pas l’air noble dans ses vêtements habituels.
    Puis il se traita de sot. Quelle importance avait cequ’il portait ? C’était un jour pour la rendre fière de lui, pas pour causer plus de difficultés entre eux.
    — Vous avez raison. Je me changerai plus tard.
    — Merci, Madoc.
    Elle paraissait si soulagée qu’il ne garda pas de ressentiment et alla embrasser sa joue à la peau si douce.
    — Maintenant, reposez-vous, ma dame. Je suis sûr que tout a été bien préparé et que ce festin sera le meilleur qu’il y ait jamais eu à Llanpowell.
    — Je l’espère, Madoc, répondit-elle en lui souriant, ses cheveux emmêlés étalés sur l’oreiller, ses yeux noisette brillant, son corps nu frissonnant sous la courtepointe…
    Oh ! Qu’importe que les sentinelles soient éveillées ou pas ! Madoc n’avait plus du tout envie de sortir tout à coup…
    ***
    Le soleil était déjà haut dans le ciel quand Madoc entra dans les baraquements, son cauchemar oublié dans la plaisante torpeur qui suivait l’amour.
    Dans la grande pièce, certains de ses hommes étaient assis sur leur couchette, d’autres allongés, la tête reposant sur leurs mains croisées. Un foyer occupait le milieu, mais il n’était pas allumé à cette époque de l’année. Des crochets fixés au mur près des palettes retenaient des capes, des baudriers et des pièces d’habillement. Des bassines et des pichets étaient posés sur une longue table au fond de la salle, où du linge qui

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