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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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son désir d’apparaître sous le jour d’un noble calme et réservé, les aspirations de son cœur le poussèrent à marcher vers le chariot aussi vite qu’il le put sans se mettre à courir.
    — Messire James, bon retour à Llanpowell, dit-il, parvenant au moins à garder une voix posée, et ce malgré l’expression tendue du Normand qui semblait penser que sa fille faisait une erreur en revenant chez lui.
    — Ce n’a pas été mon choix, déclara platement le père de Roslynn. Votre frère nous a arrêtés sur la route au sud d’ici et nous a forcés à l’accompagner à sa forteresse, puis…
    — Où est Roslynn ? demanda Madoc alors qu’unepeur comme il n’en avait jamais éprouvé s’emparait de lui.
    Si son frère lui avait fait du mal, s’il n’avait fait que la toucher…
    — Je suis là, Madoc, répondit-elle faiblement de l’intérieur du chariot.
    En deux enjambées, il rejoignit le véhicule et ouvrit la portière.
    Roslynn était appuyée contre sa mère. Elle paraissait pâle et épuisée, et une autre pensée vint à Madoc, sinistre et terrible.
    Si Trefor l’avait déshonorée, il mourrait avant la fin de la journée.
    — Je vais bien, Madoc, dit-elle en se levant pour sortir du chariot, avant que sa mère ne la retienne.
    — Vous ne devriez pas marcher, déclara dame Eloïse à sa fille.
    Puis elle s’adressa à Madoc, et ses paroles lui firent l’effet d’un nœud coulant se refermant autour de son cœur.
    — Elle saigne. Aidez-moi à la porter jusqu’à un lit.

19
    Plus terrifié que s’il faisait face à cent adversaires, Madoc se pencha à l’intérieur du chariot et souleva Roslynn dans ses bras. Elle ne résista pas. Son acceptation silencieuse et son air apathique lui donnèrent envie de pleurer de désarroi. Elle lui rappelait trop Gwendolyn sur la fin, saignant, épuisée et mourante.
    — Doucement, doucement, recommanda inutilement dame Eloïse alors qu’il ressortait du chariot.
    Roslynn se blottit contre lui tandis qu’il la portait jusqu’à la grand-salle, suivi de ses parents et d’oncle Lloyd, inhabituellement silencieux.
    — Lloyd, occupez-vous des hommes de sire James. Et je veux plus de gardes, partout, ordonna Madoc tout en priant en lui-même que Roslynn et l’enfant aillent bien.
    Une fois dans la grand-salle, il cria à Bron d’apporter des linges propres et de l’eau chaude dans la chambre, et à Lowri d’aller chercher des braises pour le réchaud. Il demanda à Rhonwen du pain et du vin aux épices, et envoya une autre servante chercher la sage-femme.
    Malgré ces ordres, le temps qu’il arrive à leur lit une troupe de serviteurs anxieux s’agglutinait derrière lui.
    Il déposa Roslynn avec précaution sur le matelas deplumes et regarda son visage bien-aimé, si pâle, prêt à s’excuser pour les actions de son frère, les siennes, celles du roi, prêt à tout pour soulager sa douleur.
    — Roslynn-fy-rhosyn, je…
    — Laissez-nous, l’interrompit sa mère, prenant les choses en main comme si elle était chez elle. Ma fille a besoin de se reposer.
    Sa fierté émoussée par ses craintes pour la santé de Roslynn et par l’autorité de dame Eloïse, Madoc ne discuta pas.
    — Je vous enverrai la sage-femme dès qu’elle arrivera, dit-il.
    Tandis que les femmes s’attroupaient autour du lit comme une volée d’oiseaux inquiets, il quitta lentement la chambre, le pas lourd.
    Lloyd se précipita vers lui dès qu’il entra dans la grand-salle.
    — Inutile d’être aussi abattu, mon neveu, lui assura-t-il d’un ton excité, en gallois. Son père dit que ce n’est pas suffisant pour menacer sa vie ou celle du bébé.
    Madoc s’avisa alors qu’il ne voyait pas le noble normand.
    — Où est sire James ?
    — Il s’occupe de ses chevaux, aux écuries, répondit Lloyd. Il m’a dit que Trefor a fait appeler un médecin et une sage-femme lorsque Roslynn s’est évanouie de nouveau et que dame Eloïse lui a appris que sa fille était enceinte. Tous deux ont assuré qu’elle n’avait pas perdu l’enfant et qu’il y avait tout espoir qu’ils aillent bien.
    La surprise de Madoc que son frère se soit donné ce mal fut rapidement remplacée par une fureur croissante.
    — Il est bon qu’il ait pris ces précautions, car si quelque chose était arrivé à Roslynn pendant qu’elle se trouvait à Pontymwr, je l’aurais attaqué avec toutes les forces que j’aurais pu réunir et je l’aurais tué

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