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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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t’es encore bien utile. Malin comme un singe et fin comme l’ambre. Un port franc, ça rachète de bien des diableries. Et d’ici deux ans, nos vapeurs te mettront en faillite !
    « Ouais, dit-il, si vous êtes d’accord tous les deux. Mais bientôt, faudra fouetter et marquer.
    — J’espère bien que non, s’exclama Longstaff. Répugnant. Tout de même, la loi doit être respectée et les félons châtiés. Une excellente solution au problème des… comment les appelez-vous, monsieur Brock ? Les Triades ? C’est cela. Nous les appellerons les Triades à l’avenir. Horatio, dressez une liste en caractères chinois des noms des tong que Son Excellence Ching-so nous a remis et nous l’afficherons avec la proclamation. Notez cela pendant que j’y pense. “Tous les tong ci-dessus sont déclarés hors la loi et seront connus à l’avenir sous le nom de ‘Triades’. Le châtiment réservé aux Triades sera la déportation immédiate et la remise aux autorités chinoises. Le châtiment pour avoir incité à la révolte contre le gouvernement de Sa Majesté britannique, ou contre Sa Majesté l’Empereur de Chine, sera la pendaison.”

16
    S OUS la pleine lune, le village d’Aberdeen s’étendait, silencieux, sombre et humide. Les rues étaient désertes et les huttes claquemurées. Des centaines de sampans mouillaient dans les eaux stagnantes de la baie. Et bien qu’ils fussent aussi serrés les uns contre les autres que les cabanes, on ne percevait à bord ni son ni mouvement.
    Struan attendait à l’endroit convenu, une fourche du sentier menant au village, près d’un puits. Struan avait disposé trois lanternes autour de la margelle. Il était seul. Sa montre d’or lui apprenait qu’il était bientôt l’heure. Il se demanda si Wu Kwok et ses hommes arriveraient du village ou des sampans ou des collines arides. Ou de la mer.
    Il contempla la baie. Rien ne bougeait sur les brisants. Dans la nuit, le China Cloud naviguait au plus près, tous ses hommes aux postes de combat. Trop loin pour que ceux du bord pussent l’observer mais assez près pour que les lanternes fussent visibles. Struan avait donné l’ordre à son équipage de mettre les canots à la mer et d’opérer une descente à terre avec mousquets et sabres d’abordage au cas où les trois lanternes s’éteindraient brusquement.
    Les voix étouffées de la poignée d’hommes de son escorte montaient de la plage. Ils attendaient à côté des deux canots, armés et sur le qui-vive, sans quitter les lanternes des yeux. Struan tendit l’oreille mais ne put entendre ce qu’ils disaient. Je serais plus en sécurité si j’étais seul, pensa-t-il. Mais ce serait une folie, de venir à terre sans armes et sans escorte. Ce serait tenter mon joss, sûr.
    Il sursauta en entendant un chien grogner au village. Aux aguets, il fouilla les ténèbres des yeux. Mais il ne vit rien et comprit que le chien fouillait simplement les tas d’ordures. Accoté contre le puits, il se détendit, en songeant qu’il était heureux d’être de retour dans l’île. Heureux de savoir May-may et les enfants à l’abri dans la maison qu’il leur avait fait construire dans la Vallée Heureuse.
    Robb et Culum s’étaient fort bien acquittés de la mission qu’il leur avait confiée. La petite maison, avec son mur d’enceinte et ses grilles solides, avait été achevée. Deux cent cinquante ouvriers y avaient travaillé de jour et de nuit.
    Il restait encore quelques détails à compléter, et le jardin à planter, mais la maison elle-même était meublée et habitable. Elle était construite en briques, avec un toit de bois. Il y avait une cheminée, et des poutres apparentes. La plupart des murs étaient tapissés de papier peint, mais quelques-uns étaient peints et partout il y avait des vitres aux fenêtres.
    La maison donnait sur la mer ; elle comportait un appartement de maître, une salle à manger et un grand salon. Et, à l’ouest, un jardin clos, bien séparé du reste de la maison, un petit paradis où se trouvaient les logements de May-may et des enfants et, plus loin, les chambres des domestiques.
    L’avant-veille, Struan avait amené May-may, les enfants et Ah Sam dans la maison et les y avait installés. Un cuisinier de confiance nommé Lim Din, une amah blanchisseuse et une fille de cuisine étaient revenus de Canton avec lui.
    Si aucun Européen n’avait vu May-may, ils étaient tous certains que le Taï-pan avait installé sa

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