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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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figure. Mais j’ai pas mal réfléchi, comme toi, sur eux deux et sur nous, et je crois que ce sera ce qu’il y a de mieux pour eux comme pour nous autres.
    — Je sais ce que tu penses. Et ce que veut Gorth.
    — Qui peut savoir ce qui arrivera, Dirk ? Si ça se trouve, ils finiront par s’associer.
    — Pas tant que je vivrai.
    — D’un autre côté, si ça se trouve ils vont pas s’associer et tu garderas ce qui est à toi et nous ce qui est à nous autres.
    — Tu ne t’empareras pas de la Noble Maison avec les jupons d’une petite fille pour me briser !
    — Bon dieu, maintenant tu vas m’écouter ! C’est toi qu’as voulu qu’on parle de ça. Cartes sur tables, tu as dit, et j’ai pas fini. Alors tu vas m’écouter ! À moins que t’aies perdu ton courage comme t’as perdu tes bonnes manières et ton esprit ! »
    Struan se maîtrisa, et se versa du cognac.
    « C’est bon, Tyler. Dis ce que tu as sur le cœur. »
    Brock se détendit légèrement, se rassit et but bruyamment sa bière.
    « Je te déteste, déclara-t-il, et je te détesterai toujours. Et moi non plus, j’ai pas confiance en toi. J’en ai par-dessus la tête de tuer, mais je jure sur Jésus-Christ que je te tuerai le jour où je te verrai me menacer du chat. Mais je m’en vais pas discuter encore de ça. Que non. Je tiens pas à te tuer, simplement t’écraser, dans les règles. Mais voilà que je me dis comme ça que les jeunes vont arranger ce que, nous, on n’a jamais pu régler. Alors je dis, ce qui sera sera. Si y a une association, y aura une association. C’est eux que ça regarde et pas toi ni moi. Si y en a pas, encore une fois, c’est eux que ça regarde. Ce qu’ils feront, c’est leur affaire, pas la nôtre. Alors je dis que le mariage est bon. »
    Struan vida son verre et le posa sur la table.
    « J’aurais jamais cru que tu sois assez lâche pour te servir de Tess quand t’es aussi contre que moi. »
    Brock contempla son vieil ennemi sans haine.
    « Je me sers pas de Tess, Dirk. C’est la vérité du bon Dieu. Elle aime Culum, et je ne mens pas. C’est la seule raison pourquoi je te cause comme ça. Nous sommes pris tous les deux dans le même piège. Faut voir les choses en face. Elle est comme Juliette avec son Roméo, bon Dieu oui, et c’était ce que je craignais le plus. Et toi aussi, je parie. Mais je veux pas voir ma Tess finir sur une dalle de marbre parce que je peux pas te voir. Elle l’aime. C’est à elle que je pense !
    — Je ne le crois pas !
    — Moi non plus, bon Dieu ! Mais Liza a raison à tous les coups quand il s’agit de Tess. Elle dit que Tess soupire et rêve et parle du bal mais seulement de Culum. Et Tess écrit pour raconter ce que Culum a dit et ce que Culum a raconté et ce qu’elle a dit à Culum et comment Culum lui a répondu et tout, tant et si bien que j’en suis prêt à éclater. Oh ! que oui, elle l’aime, y a pas.
    — C’est des idées de jeune fille. Ça ne veut rien dire.
    — Nom de Dieu, Dirk, c’est difficile de te parler raison ! Tu te trompes, ah ! »
    Brock se sentit soudain las, et vieilli. Il en avait assez de cette discussion.
    « Si y avait pas eu le bal, il serait rien arrivé. C’est toi qui l’as choisie pour ouvrir le bal. T’as voulu qu’elle ait le prix. Tu…
    — Jamais de la vie ! C’est le grand-duc, pas moi !
    — C’est la vérité du bon Dieu, ça ?
    — Sûr. »
    Brock soupira et considéra Struan.
    « Alors peut-être bien qu’il y a la main de Dieu dans cette affaire. Tess était pas la plus élégante du bal, je le sais bien. Tout le monde le savait, à l’exception de Culum et d’elle. Alors je m’en vais te faire une proposition. Tu n’aimes pas ton Culum comme j’aime ma Tess, mais donne à ces deux-là bon vent et bonne rade et belle mer et j’en ferai autant. Le garçon le mérite ; il t’a sauvé la vie, pour l’histoire de la colline, parce que je te jure que je t’aurais étranglé avec. Si c’est la guerre que tu veux, tu l’auras. Si je trouve un moyen de te briser, sans coup bas, je l’emploierai, par le Christ. Mais je ne veux pas toucher à ces deux-là. Tu leur donnes bon vent, belle mer et bonne rade, devant Dieu, hé ? »
    Brock tendit la main. Struan hésita.
    « Je veux bien toper pour Tess et Culum, grinça-t-il, mais pas pour Gorth. »
    Le Taï-pan avait prononcé le nom de Gorth sur un ton qui glaça le sang de Brock. Mais il ne retira pas sa main,

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