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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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regard.
    « Le prix, monseigneur ?
    — Il y a encore trop de “si” pour le moment. Cette réponse peut attendre. Mais deux choses ne le peuvent pas. »
    Le prélat savoura son vin.
    « Le madère est un apéritif parfait », murmura-t-il, puis il parut ordonner ses pensées et déclara :
    « La senhorita Sinclair m’inquiète beaucoup.
    — Moi aussi.
    — Le frère Sébastien est un merveilleux guérisseur. Mais il me laisse entendre que si la senhorita n’est pas aidée, spirituellement, elle risque de se tuer volontairement.
    — Pas Mary ! Elle est très forte. Elle ne ferait pas ça. »
    Falarian Guineppa joignit ses longues mains. Un rayon de soleil fit flamber son énorme améthyste.
    « Si elle se confiait aujourd’hui au frère Sébastien, et à l’Église du Christ, nous pourrions transformer sa damnation en bénédiction. Ce serait le mieux, pour elle. Je crois, du fond du cœur, que c’est la seule solution réelle. Mais si cela n’est pas possible, avant de la laisser aller je devrai la confier en toute responsabilité à quelqu’un qui voudra bien assumer cette charge.
    — Je ne demande pas mieux.
    — Très bien, mais je ne crois pas que vous agissiez avec sagesse, senhor. Cependant, votre vie et votre âme – et les siennes – sont aussi entre les mains de Dieu. Je prie qu’il vous soit donné la grâce de comprendre. Très bien. Avant qu’elle parte, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour sauver son âme, mais dès qu’elle sera assez vaillante pour être transportée, je vous aviserai. »
    Les cloches de la cathédrale sonnèrent cinq heures.
    « Comment va la blessure du grand-duc Alexei Sergueyev ? »
    Les sourcils de Struan se froncèrent.
    « C’est la deuxième chose qui ne peut pas attendre ?
    — Pour vous autres Britanniques, peut-être. »
    Le prélat ouvrit un tiroir et y prit un volumineux portefeuille de cuir, scellé.
    « Il m’a été demandé de vous donner ceci avec prudence. Il paraîtrait que certaines autorités diplomatiques s’inquiètent vivement de la présence du grand-duc en Asie.
    — Les autorités de l’Église ?
    — Non, senhor. On m’a demandé de vous dire que vous pouvez, si vous le désirez, repasser ces documents à qui de droit. Je crois que certains sceaux prouvent leur validité. Le portefeuille est scellé, lui aussi », ajouta l’évêque avec un mince sourire.
    Struan reconnut le sceau du bureau du gouverneur général.
    « Pourquoi me confierait-on des secrets diplomatiques ? Il y a les voies diplomatiques. Mr. Monsey n’est qu’à huit cents mètres d’ici et Son Excellence à Hong Kong. Ils connaissent tous deux le protocole.
    — Moi, je ne vous remets rien. Je fais simplement ce qu’on m’a demandé de faire. N’oubliez pas, senhor, que même si je réprouve tout ce que vous représentez, vous êtes puissant à la cour de Saint James, et vos relations commerciales s’étendent dans le monde entier. Nous vivons des temps dangereux et le Portugal est un des plus anciens alliés de la Grande-Bretagne. La Couronne a là un excellent ami, et les amis doivent s’entraider, n’est-ce pas ? C’est aussi simple que cela. »
    Struan prit le portefeuille.
    « Je vous ferai prévenir dès que le courrier de Lo Ting sera de retour, dit le prélat. À quelque heure que ce soit. Voudriez-vous que le frère Sébastien examine la jeune femme ?
    — Je ne sais pas… Peut-être. J’aimerais y réfléchir, Monseigneur.
    — À votre aise, senhor. »
    Struan se leva. L’évêque hésita, puis il murmura :
    « Allez avec Dieu.
    — Allez avec Dieu, monseigneur », répondit Struan.
    « Bonjour, Taï-pan, marmonna Culum, la tête douloureuse et la voix embarrassée.
    — Bonjour, petit. »
    Struan posa le portefeuille encore scellé, qui lui brûlait les mains depuis qu’il l’avait pris, et alla se verser une solide rasade de cognac.
    « Manger, Massi Culum ? demanda avidement Lo Chum. Cochon ? Pataterres ? Sauce-ah ? Heya ? »
    Culum hocha faiblement la tête et Struan congédia Lo Chum.
    « Tiens, bois, dit-il en tendant le cognac à son fils.
    — Je ne pourrais pas, protesta Culum, écœuré.
    — Bois. »
    Culum l’avala d’un trait, s’étrangla, toussa et se précipita sur le thé, sur la petite table de nuit. Les tempes bourdonnantes, il se laissa retomber sur son oreiller.
    « Te sens-tu de parler ? Raconte-moi ce qui s’est passé.
    — Je ne me souviens de

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