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Thalie et les âmes d'élite

Thalie et les âmes d'élite

Titel: Thalie et les âmes d'élite Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Pierre Charland
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David, Amélie à ses côtés. Depuis les dernières semaines, son amie affichait une bonne humeur inattaquable, proportionnelle à la satisfaction de son «fiancé» à l’égard de son premier emploi. S’il ne parlait pas encore de carrière, au moins il pouvait en rêver.
    — Avez-vous été embêtée par les travaux au Kerhulu ?
    demanda-t-il à Thalie.
    — Pas tellement. Bien sûr, la rue a été fermée à moitié à cause des travaux de consolidation des ruines, mais c’est juste assez loin du commerce pour ne pas nuire à l’affluence.
    — Tout de même, précisa à son tour la jolie blonde, des clientes ont demandé une réduction de prix car elles reniflaient une odeur de fumée dans les vêtements.
    — Avez-vous accepté ?
    — Certainement pas, intervint Marie, mais j’étais prête à offrir une dose de savon à lessive aux plus insistantes.
    Son attitude ne rebutait pas les acheteuses. Le chiffre d’affaires de décembre la laissait encore sur un nuage.
    — Les propriétaires ont-ils l’intention de reconstruire le restaurant ? interrogea Mathieu à son tour.
    — En tout cas, ils l’affirment, répondit sa mère. Mais je n’ai vu personne sur le chantier ces derniers jours.
    — Les ouvriers ont sans doute sécurisé l’endroit, dit David. Mais comme les grands froids arrivent, ils ont dû préférer en rester là. Les travaux reprendront très probablement au printemps.
    Sa formation en faisait le spécialiste incontesté des entreprises de construction. La population de Québec se passionnait alors pour le sort de l’un de ses meilleurs restaurants, et surtout l’un des plus sympathiques.
    — Espérons le voir ouvrir au printemps, intervint Mathieu, car nous aimions bien aller manger là, avant de nous rendre au cinéma.
    — Pour tout de suite, précisa Flavie, nous ne serons plus en mesure de nous y rendre au cours des prochaines semaines. La distance, la glace sur les trottoirs...
    L’homme porta son regard vers sa sœur. Celle-ci confirma en riant :
    — A sept mois de grossesse, cette marche est assez longue.
    Surtout, le risque d’une chute doit inciter à la prudence.
    Remarque, si vous prenez un taxi, aucun problème.
    La conversation porta sur les péripéties des grossesses de Marie. Enceinte de Mathieu au moment de l’ouverture du magasin ALFRED, elle avait travaillé jusqu’à la toute fin de l’attente. Elle réitéra sa promesse de venir assister sa belle-fille lors de l’accouchement, mais la dernière mode chassait les sages-femmes et les parentes du processus.
    Maintenant, les médecins et les hôpitaux prenaient le relais.
    Une entente avait déjà été prise avec le Jeffrey Haie.
    — N’oublie pas, ajouta la future grand-mère en fixant sa bru dans les yeux, que lorsque les tâches quotidiennes seront trop difficiles pour toi, Gertrude viendra s’installer ici, et elle y restera le temps nécessaire.
    — Voyons, comme toi et Amélie travaillez toute la journée, vous avez besoin d’aide à l’appartement.
    — Nous nous débrouillerons.
    — Ma petite, dit Gertrude, je t’aime bien. Tu t’occuperas de ton petit ange, je m’occuperai de toi.
    Les larmes vinrent aux yeux de Flavie. Cette sensibilité exacerbée faisait aussi partie des effets de la grossesse. A l’autre bout de la table, Amélie regardait son compagnon dans les yeux, un peu impatiente. Finalement, elle articula un «vas-y» muet. Se raclant la gorge, il commença:

    — Hum ! Pardon. Je voulais juste vous dire que cet après-midi, je me suis entretenu avec monsieur Dubuc. Je lui ai demandé d’épouser Amélie l’été prochain, et il a accepté.
    Pour lui, il s’agissait d’un long discours. Tout le monde parla en même temps pour les féliciter. Mathieu profita d’une accalmie pour demander :
    — Mais ma charmante demi-sœur a-t-elle dit oui ?
    — Bien sûr, idiot, j’ai dit oui.
    Son sourire donna à l’insulte un côté très affectueux.
    Quelques minutes plus tard, tous convinrent de passer au salon. Flavie s’aida du bras de son mari pour se lever, fit mine de prendre des assiettes pour les rapporter à la cuisine.
    Gertrude montra combien elle entendait prendre son futur rôle au sérieux:
    — Non, ma belle. Toi, tu vas t’asseoir dans le meilleur fauteuil du salon, avec Thalie pour te tenir compagnie. Les autres vont participer aux tâches ménagères afin que tu trouves tout en ordre demain matin.
    — Voyons, cela ne se fait pas.
    — Tu vas voir, cela se fait

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