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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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diligenté pour améliorer l’existence de ses sujets. Sous sa
juridiction avisée, les vieilles routes romaines, les aqueducs et les égouts
furent réparés, et l’on en construisit de nouveaux partout où cela s’avéra
nécessaire. Comme pour les marécages de Ravenne, il chargea d’autres équipes
d’hommes et de bœufs du drainage des marais pontins autour de Rome, ainsi que
d’autres régions insalubres entourant Spoletium ou l’élégant promontoire
d’Anxur [132] .
    Mais, akh, je ne vais pas citer les innombrables
réalisations et bonnes œuvres qui marquèrent le règne de Théodoric. On en
trouvera la liste dans les registres de l’histoire moderne. Cassiodore fils, en
sus de ses habituels écrits de routine, s’y est attelé depuis déjà longtemps. L ’exceptor et questeur est parfaitement informé de tout ce qui s’est produit depuis
l’arrivée de Théodoric sur le trône. Pour la période précédente, il s’en est
remis avec confiance à mon mémoire sur l’histoire des Goths. J’aurais préféré
que la rédaction de l’histoire officielle soit confiée à Boèce plutôt qu’à
Cassiodore (elle eût été beaucoup plus lisible), mais pour ce dernier, l’ Historia
Gothorum sera volumineuse, ou ne sera pas.
    Sous le règne attentif de Théodoric, l’ex-Empire romain
d’Occident atteignit véritablement son apogée depuis la lointaine époque dite
« des cinq empereurs ». Bien avant que sa barbe d’or n’eût tourné à
l’argent, il s’était vu décerner le surnom de Théodoric le Grand, pas seulement
par des courtisans flatteurs, mais par nombre de monarques contemporains. Même
ceux qui n’étaient pas ses alliés, ou ne lui vouaient aucune sympathie
particulière, s’en remettaient volontiers à la sagesse de ses avis et conseils.
Quant à ses propres sujets… ma foi, ceux ayant la romanité la plus ardemment
chevillée au corps persistaient à lui reprocher sa condition d’étranger, les
catholiques obtus ne cessaient de mépriser en lui l’arien et beaucoup
continuaient de déplorer la façon discutable dont il avait éliminé Odoacre.
Cependant, nul aujourd’hui dans le royaume ne songerait à nier que la vie y
devint plus confortable qu’auparavant, tout l’honneur en revenant à Théodoric.
    Comme je l’ai expliqué, contrairement aux conquérants
précédents, jamais Théodoric ne prétendit imposer à son peuple ses propres
idéaux en matière de moralité, de coutumes, de culture ou de religion. Il
s’ingénia au contraire à faire prendre conscience aux Romains de la valeur de
leur propre patrimoine et à les en rendre infiniment plus respectueux,
s’élevant contre la destruction des monuments antiques et encourageant leur
restauration.
    Il ne modifia le corps des lois romaines que pour en
tempérer quelques-unes et en renforcer d’autres. Dans le Code romain par
exemple, quel que fût le châtiment d’un criminel, celui-ci incluait
systématiquement la confiscation intégrale de ses biens personnels… non
seulement les siens, mais aussi ceux des membres de sa famille, même les plus
éloignés, qui se retrouvaient donc délestés de toutes leurs possessions.
Théodoric adoucit quelque peu cette loi, limitant cette confiscation aux
parents du troisième degré.
    D’un autre côté, la corruption n’était jusque-là que modérément
pénalisée : on se contentait de bannir le coupable, quand celui-ci était
poursuivi. La coutume en était si répandue parmi les officiers publics que nul
n’aurait songé à dénoncer son voisin coupable de telles pratiques. Elles
étaient même si bien passées dans les mœurs que les fonctionnaires civils
avaient fixé une sorte d’échelle des gratifications en fonction de l’échelon
administratif de la démarche. Imaginons qu’un citoyen vienne solliciter auprès
d’un tabularius un emplacement sur la place du marché. Cet employé, en
plus de l’argent dûment perçu pour l’octroi de la licence de vente, consultait
aussi son tableau de gratifications pour voir quelle somme il pourrait
extorquer pour la requête en question. Dès que Théodoric décréta que la peine pour
ce type d’exaction serait désormais la mort, les extorsions diminuèrent
rapidement.
    La mort était justement le châtiment réservé par la loi
romaine à ceux qui formulaient de fausses accusations contre leur prochain. Il
semblait ne pouvoir exister de peine plus sévère que la peine capitale, mais
Théodoric l’estimait

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