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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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j’osais cette sortie
féminine depuis ma funeste rencontre avec Robeya et Jaerius, mais grâce au
ciel, aucun regard indiscret n’accompagnait mon escapade, et je ne repérai
aucun guetteur chargé de m’espionner. J’aurais juré n’avoir été suivie de
personne lorsque je me rendis à mon habituel point de rencontre au bord du lac.
    Pourtant, il s’avéra évident que je l’avais été (Juhiza,
tout au moins) et ce depuis que nous nous étions croisés dans la rue. Ils
avaient dû me faire guetter par l’un de leurs porteurs, et je ne m’étais pas
méfiée d’un simple esclave comme lui, perdu au milieu de la foule. Apparemment,
cet esclave ou toute une série d’acolytes chargés du même rôle avaient ensuite
fait le pied de grue devant mon logement. Ils avaient certes dû s’ennuyer
ferme, à attendre sans voir reparaître Juhiza, n’ayant aucune raison de prêter
attention aux allées et venues de Thorn. Mais pas de doute, au bout du compte,
quelqu’un avait été récompensé de cette patience, lorsque ce soir-là, Juhiza
sortit à nouveau du deversorium.
    Les transports de passion que nous vivions avec Gudinand
nous avaient souvent donné la chair de poule, mais en cette fraîche soirée,
l’air était si vif que le phénomène nous saisit dès que nous nous trouvâmes
tous deux dévêtus. Et ce furent non seulement nos poils qui se hérissèrent,
mais également tous les cheveux plantés sur nos têtes, lorsque nous entendîmes
un brutal remue-ménage dans les branches voisines, et la voix rauque de Jaerius
toute proche éructer soudain sans égards :
    — Tu t’es suffisamment tapé la donzelle, Gudinand,
misérable infirme puant que tu es. C’est maintenant le tour d’un homme, un
vrai. Ce soir, c’est mon tour !
    Nous étions pris de court, sans défense. Tous deux nus, nous
n’avions aucune protection et pas d’arme à portée de main, devant Jaerius qui
venait de surgir, faisant tournoyer un épais gourdin de bois. J’étais étendue
sur le dos, et Gudinand venait juste de se pencher sur moi, lorsque
simultanément, j’entendis le choc sourd du gourdin et un grognement de mon ami,
lequel disparut aussitôt dans l’obscurité qui m’entourait.
    Je fus dans la seconde qui suivit clouée au sol par la
lourde masse suante de Jaerius. Resté entièrement vêtu, il avait néanmoins
sorti son fascinum, et commençait à l’enfoncer dans mon intimité. Je luttai,
me débattis et appelai Gudinand à l’aide, mais ce dernier était assommé ou
mort, et Jaerius ne fit que rire de mes tentatives pour me libérer.
    — Tu aimes ça, hein coquine ? Et avec moi au
moins, tu ne risques pas d’attraper le « mal sacré », comme avec ton
copain le monstre.
    — Laissez-moi en paix ! hurlai-je, enragée. Mes
amis, je les choisis !
    — Eh bien tu me choisiras, ma belle, dès que tu m’auras
goûté… Maintenant, tu vas arrêter de te débattre bêtement, et m’écouter.
    Je ne cessai au contraire de poursuivre mes efforts pour me
dégager, mais ne pus m’empêcher d’entendre :
    — Tu connais ma mère, Robeya. Elle te connaît bien,
elle, si j’en crois ce qu’elle m’a raconté.
    Je pantelai :
    — Je connais en effet ses penchants douteux, et…
    — Arrête tes sornettes, et ouvre tes esgourdes. La
dernière amante de ma mère, la coiffeuse qui lui teint les cheveux, était une
petite salope du nom de Maranela. Dès que maman s’en est lassée au lit, elle
m’a refilé la souillon. Elle m’a alors expliqué comment la rendre heureuse, m’a
montré comment faire, et elle est même restée à regarder comment je besognais
la petite. Eh bien tu me croiras si tu veux, mais Maranela a encore plus
apprécié mes attentions que celles de ma mère. Je te promets que toi aussi, tu
vas te régaler. Tiens, passe-moi ta menotte, histoire de venir tâter la taille
de mon engin… Allez, on va se donner du bon temps, tous les…
    Il y eut un nouveau choc, mat et sourd. Aussi soudainement
qu’avait disparu Gudinand, Jaerius s’évanouit dans le noir, comme chassé d’un
brutal coup de chasse-mouches, et je me retrouvai seule, allongée nue dans la
nuit. Je me sentais incapable d’autre chose que de rester là, hébétée,
tentant à la fois de reprendre mon souffle et de m’expliquer l’hallucinante
succession d’événements qui venaient de se produire. C’est alors qu’une rude
main calleuse se posa sans brutalité sur mon avant-bras, et qu’une voix bien
connue

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