Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
intention de Veleda est de veiller sur vous
de façon aussi dévouée qu’une servante ou une sœur aimante.
    — Jamais je n’ai eu de servante, ni même de sœur, qui
puisse passer de manière aussi convaincante pour un homme.
    Mais elle ponctua cette remarque d’un rire, et je fus
soulagé de voir qu’elle pouvait aussi encore rire, même si ce dernier était un
peu triste.
    — Très bien, dit-elle. Faites venir Swanilda, et je lui
donnerai ces ordres. Je lui dirai aussi que je la remplace par l’une des jeunes
filles khazars du palais.
    La princesse ajouta d’un ton sans réplique, empreint de son
espiègle moquerie habituelle :
    — Maintenant, Veleda, filez lui préparer un cheval et
des provisions pour le voyage.
    Je lui souris largement, et m’inclinai servilement en me
retirant. Je me hâtai d’aller expliquer à l’ optio Daila pourquoi la cosmeta de la princesse allait quitter la ville cette nuit même, déguisée en homme. Je
lui fis aussi le même petit mensonge que celui qu’Amalamena ferait à Swanilda,
qu’elle engageait l’une des jeunes Khazars pour veiller sur elle au cours du
trajet de retour. Et je le mis en garde :
    — Surtout, ne demandez pas de provisions à la cuisine.
Préparez pour Swanilda des sacs garnis de victuailles que nous avions apportées.
Il vous reviendra ensuite, Optio, de la guider avec son cheval par les
petites rues vers l’une des portes les moins fréquentées de la ville, et de la
mettre sur la bonne route.
    — Je m’en chargerai, Saio Thorn. Son cheval l’attendra
dès qu’elle sera prête à partir.
    Revenu dans la chambre des femmes, je trouvai Amalamena
riant aux larmes, en train de regarder Swanilda revêtir gauchement les
vêtements que je lui avais fournis.
    —  Ne, ne, Swanilda, expliquait la princesse. Tu
as disposé ta ceinture à l’envers. Pour des raisons que nous ignorons, les
hommes amènent la boucle par la gauche, et y enfilent l’autre extrémité depuis
la droite…
    Pouffant à mon tour, j’aidai de mon mieux la pauvre
Swanilda, un peu dépassée par les événements. Dès qu’elle fut correctement
costumée, je la munis également pour le voyage de ma vieille peau de mouton,
car les nuits allaient devenir fraîches. Je lui donnai en sus une bourse assez
largement garnie pour rallier sans problème Singidunum, en lui recommandant de
ne garder qu’un petit nombre de pièces à l’intérieur, et de cacher le reste
ainsi que le pactum de Zénon quelque part sur sa personne. Amalamena
semblant alors avoir repris un peu de sa vivacité, j’annonçai que les Khazars
venaient de mettre la table dans le triclinium, et lui demandai si elle
désirait se restaurer.
    —  Akh, ne, fit-elle avec une petite grimace.
Mais emmenez Swanilda avec vous, et veillez à ce qu’elle mange bien. Ce sera
peut-être son dernier repas décent avant quelque temps.
    Je demandai alors à la jeune femme d’enfiler une robe
par-dessus ses vêtements masculins, afin que les autres servantes ne s’étonnent
pas de sa soudaine transformation. J’imagine que dîner dans un aussi étrange
appareil dut lui paraître assez inconfortable. Les jeunes esclaves la
regardèrent étrangement, un peu surprises qu’une servante d’un rang à peine
supérieur au leur fût autorisée à manger avec le presbeutés, mais cela
n’empêcha point Swanilda d’ingurgiter une estimable proportion du repas qui
nous fut servi. Et même si elle se sentait quelque peu nerveuse de quitter sa
maîtresse, et emplie d’une certaine appréhension à l’idée de ce qui l’attendait
en chemin, la perspective d’effectuer seule cette mission la faisait frissonner
d’excitation.
    Au cours du repas, Swanilda me demanda timidement si je
pouvais, en tant qu’homme, lui donner quelques recommandations sur la manière
de se comporter dans son déguisement. Le temps nous étant compté, je limitai
mes instructions à cette seule utile suggestion :
    — Je ne pense pas que vous aurez beaucoup d’occasions
de courir, Swanilda, ni de jeter quelque chose à la main. Mais quoi qu’il
arrive, tâchez de ne faire ni l’un ni l’autre. Ces deux gestes, en effet, vous
trahiraient immédiatement.
    Elle me remercia de cette sage mise en garde, et alla saluer
sa maîtresse avant d’aller se présenter à l’ optio Daila. Je demeurai à
table juste le temps de demander à nos servantes de me ramener la jarre du vin
que nous venions de boire, espérant persuader la princesse d’en

Weitere Kostenlose Bücher