Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
hommes justes.
    Il gronda, comme il fallait s’y attendre.
    — Content de ta science, petit toutou ? Ce sont
les cyniques eux-mêmes qui se sont donné ce nom, parce qu’un chien, lorsqu’on
lui tend quelque chose à manger, le renifle et l’examine d’abord soigneusement
avant de l’avaler. Maintenant debout, garnement ! On peut encore atteindre
la grotte avant la nuit, si tu ne te t’écroules pas de nouveau dans la neige. Atgadjats !
    Nous repartîmes, lui marchant devant sans contraintes et à
grandes enjambées, moi me traînant derrière à pas lourds. J’étais déterminé à
tenir jusqu’à l’arrivée de cette étape, où qu’elle nous conduise, sans
chanceler de nouveau dans une humiliante mort subite. Entre deux embardées, je
m’imposai volontairement des énigmes à résoudre, du genre de celle-ci : sachant
qu’un ours pèse autant qu’un lourd cheval de bât, quel est le poids de sa peau
par rapport à son poids total ? Et tant qu’on y est, combien peut peser
une peau de cheval complète ? Aucune idée. Ceci m’empêcha de m’apitoyer
sur ma misère et sur ma fatigue, et je réussis contre toute attente à mener à
son terme cette terrible marche sans m’évanouir de nouveau. J’aurais juré
qu’elle s’était éternisée quatre ans – Wyrd assura pour sa part qu’elle
n’avait duré que quatre de nos heures chrétiennes – lorsqu’il annonça
enfin : « Nous y sommes. »
    Dans mon soulagement et ma gratitude, je faillis m’écrouler,
mais fis de mon mieux pour l’éviter. Je balbutiai :
    — Où est donc… la grotte ? Je ne me débarrasserai…
de ce ballot… que quand je serai… à l’intérieur.
    — La caverne est là-bas, déclara Wyrd, pointant du
doigt la pente d’une colline couverte d’épais buissons, non loin de nous. Mais
tu ferais mieux de laisser tomber ton fardeau ici même. On ne va y entrer que
lorsqu’il en sera sorti.
    — Il ? croassai-je d’un ton enroué.
    — Ou elle, rectifia Wyrd d’un ton indifférent tout en
laissant choir ses propres affaires.
    Piqué par ce qui ressemblait à une sournoise référence à
deux sexes interchangeables, je retrouvai assez de souffle pour crier :
    — Seriez-vous en train de vous moquer de moi, vieil
homme ?
    — Boucle-la, fit-il sévèrement. Prends garde de le
réveiller… ou de la réveiller, car ce pourrait être une femelle. Je parle de
l’ours, pas de toi, môme irritable. Comment veux-tu que je sache son
sexe ? Tout ce que je sais, c’est que cet abri constitue pour les ours un
lieu d’hibernation bien pratique, et j’ai de bonnes raisons de croire que l’un
d’eux s’y trouve actuellement endormi.
    Agonisant sous ma charge, je geignis faiblement :
    — Vous comptez donc… occire… un nouvel ours ?
    — Bah, pas nécessairement, répondit Wyrd d’un cinglant
sarcasme. Si ça se trouve, il va venir me remettre sa peau en main
propre ! Par le Styx, gamin, je t’ai dit de lâcher ce ballot. Fais-le
avant de t’effondrer de toi-même.
    Laborieusement, je me dégageai des bandes de sustentation et
laissai la balle culbuter derrière moi. Je ne fus pas tenté de m’asseoir ou de
m’allonger tout de suite, car j’étais immobilisé dans une position dont je me
sentais bien incapable de sortir. Je m’ébrouai et tapai du pied sur place, dans
l’espoir de redresser ma colonne vertébrale, tandis que Wyrd garnissait d’une
corde son arc de guerre et en réglait la tension, puis attachait son carquois
dans son dos de manière à faire monter l’empennage des flèches à ras de son épaule
droite.
    — Vous comptez entrer là-dedans tout seul ?
m’enquis-je, perturbé au dernier degré à l’idée qu’il me demande de
l’accompagner.
    — Y entrer ? (Il me foudroya du regard.) Je t’ai
déjà dit, mauvais drôle, que je n’étais ni fou, ni faible d’esprit. Le
serais-tu donc, toi, par hasard ? Un ours possède la force de douze hommes
réunis, et l’intelligence de onze d’entre eux. Par Jalk le Géant Tueur, as-tu
simplement déjà vu, au cours de tes errances, un ours véritable ?
    Je fus heureux de pouvoir répondre, très satisfait de
moi :
    — Absolument. Dans une rue de Vesontio, il y avait un
ménestrel qui tirait un ours par un anneau dans le nez. La bête dansait au son
de sa flûte. C’était loin d’être élégant, mais…
    Wyrd se fendit d’un sourire et émit un de ses petits
gloussements de commisération.
    — Comparer un

Weitere Kostenlose Bücher