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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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les croix et qui avaient étudié avec lui, dans la même salle, les textes sacrés.
    — Épargne leur vie, Titus, ce sont des hommes de foi et de paix, Dieu t’en saura gré, avait-il supplié.
    Titus avait accepté.
    On avait descendu de leurs croix ces corps déjà lacérés de coups de fouet. Deux des suppliciés étaient morts tandis qu’on les transportait vers la tente de Flavius Josèphe. Il avait veillé le troisième plusieurs jours durant, et ils avaient récité ensemble les prières, remerciant leur dieu de sa générosité, lui demandant de cesser de châtier son peuple, l’assurant de leur fidélité, prenant l’engagement de transmettre ses paroles, de faire de chaque Juif un temple vivant, de répéter dans chaque communauté : « Écoute Israël, l’Éternel est ton Dieu, l’Éternel est Un ! »
    Ainsi survivrait le peuple juif, que des fous avaient entraîné dans la guerre. Un tiers de toute la population de Judée avait été ainsi sacrifiée, et le Sanctuaire, après avoir été souillé, n’était plus que ruines.
    « Mais tu es l’Éternel et ton Temple est l’univers, et tu reviendras ici dans la terre de Judée. »
    Et le dieu des Juifs, peut-être pour récompenser Flavius Josèphe de sa volonté de sauver les pierres de la foi, de perpétuer les mots de la prière alors que les murs du Temple avaient été abattus, avait fait surgir d’un souterrain, là où les zélotes l’avaient incarcéré, Matthias, le propre frère de Josèphe, et les deux hommes avaient passé la nuit serrés l’un contre l’autre à prier et pleurer.
    Et moi aussi j’avais prié pour que fut sauvée cette jeune fille nommée Léda Ben Zacchari.
     
    Je l’avais cherchée et elle était à présent devant moi, les vêtements et la peau déchirés.
    — Celle-ci ? avait répété le centurion.
    Et avant même que j’eusse pu prononcer un mot ou faire le moindre geste, il lui avait cinglé le dos d’un coup de fouet.
    J’ai empoigné son bras qui se levait à nouveau, je l’ai retenu en regardant Léda qui se redressait, gardant les paupières baissées, et j’ai découvert ses seins lourds, ses hanches larges, ses os qui saillaient, paraissant prêts au moindre mouvement à lui déchirer la peau.
    — Tu n’as pas mal choisi, chevalier, avait dit le centurion en frôlant de sa lanière les seins de Léda.
    J’ai écarté violemment sa main. Il a ri.
    — Crois-tu être le premier ?
    Il a ricané.
    — Il fallait franchir les murs avec nous si tu voulais des vierges ! Celles-là – avec son fouet, il a désigné les femmes accroupies –, elles ont toutes déjà goûté au soldat de Rome !
    Il a tiré Léda par la corde. Elle a trébuché, elle est tombée contre moi et je l’ai retenue, mon corps en sueur collant à sa peau, mes mains sur ses seins nus.
    — Mais peut-être as-tu choisi la seule que nos soldats n’ont pas eue, qui sait ? Tu peux toujours imaginer, chevalier, que les dieux t’ont fait don d’un fruit encore vert. Tu peux, si ça t’arrange !
    D’un coup de lame, il a tranché la corde qui liait Léda par le cou à d’autres captives.
    À cet instant seulement je me suis rendu compte que Léda suffoquait, étranglée par cette corde qui s’était tendue, les autres femmes restant prostrées, n’ayant ni la force ni la volonté de se redresser afin que le lien ne les étouffe pas.
    — Fais-la laver d’abord, a lancé le centurion en s’éloignant.
    Je tenais toujours Léda serrée contre moi.
     
    J’ai souffert de me séparer d’elle, et, après avoir fait un pas en arrière, j’ai eu envie de la saisir à nouveau, de couvrir ses seins de mes mains.
    Cela faisait longtemps que je n’avais touché un corps de femme.
    J’ai empoigné son bras. Je l’ai aidée à marcher alors que ses fers l’entravaient.
    Tout en la guidant, j’ai murmuré que je l’avais vue, il y avait longtemps, à Alexandrie, dans la maison de son père, Yohanna Ben Zacchari, que celui-ci m’avait supplié de la rechercher, de la sauver, et que j’avais espéré, tout au long de ces mois de siège, y parvenir.
    Et, avec l’aide de Dieu, elle était là, vivante.
    Elle s’est tournée vers moi, les yeux grands ouverts. Elle m’a fixé, exprimant avec tant d’intensité sa haine et son mépris que j’ai d’abord baissé la tête, puis je l’ai poussée brutalement, en appuyant mes mains sur ses épaules pour qu’elle avance plus vite.
    Elle est tombée à

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