Toute l’histoire du monde
mysticisme hindou (la svastika), croyances parapsychologiques… Hitler fut un fou délirant, certes, mais un fou génial, car il existe des génies du mal.
La suite de l’histoire va nous le prouver.
Hitler et les démocraties
Adolf Hitler avait annoncé dans Mein Kampf ce qu’il avait l’intention de faire. Personne ne le crut. Et pourtant, tous les dirigeants avaient lu son livre. Cet aveuglement s’explique : ce qu’il annonçait était incroyable pour des esprits rationnels. Les réactions successives des démocraties face aux coups de force du chancelier sont cependant une sorte de résumé de ce qu’il ne faut pas faire.
D’abord, nous l’avons noté, le chef nazi avait relancé la machine de guerre allemande, mise en sommeil par le traité de Versailles ; puis il avait rétabli le service militaire obligatoire, alors que Versailles n’accordait au Reich qu’une petite armée de métier. Or, ces deux violations n’entraînèrent aucune protestation des Alliés.
Hitler alla donc plus loin. Le traité de Versailles ayant démilitarisé la Rhénanie (la rive gauche du Rhin), le 7 mars 1936, il y envoya quelques régiments la réoccuper jusqu’aux frontières françaises. Les dirigeants à Berlin étaient très inquiets : à ce moment, la nouvelle armée allemande comptait 100 000 soldats, et l’armée française huit fois plus… Mais la France ne fit rien. Si le gouvernement de Paris avait réagi en dépêchant des troupes sur le Rhin, le Führer aurait été contraint de reculer. Il se serait ridiculisé ; or, un dictateur ne résiste pas au ridicule !
La France ne fit rien parce que les Anglais, qui ne s’intéressaient qu’à Anvers, se moquaient de voir des soldats allemands sur le Rhin. On retrouve là une vieille idée, toujours à la mode : la France seule ne peut rien ! Certes, une diplomatie doit chercher à éviter l’isolement ; mais, quand les intérêts vitaux d’une nation sont en jeu, elle ne doit pas hésiter à réagir selon l’adage : « Aide-toi, le Ciel t’aidera. » Si la France avait réagi en 1936, la Seconde Guerre mondiale n’aurait pas eu lieu !
L’année d’avant, Mussolini avait fait envahir le royaume d’Éthiopie, seul État indépendant d’Afrique. Les Italiens s’y étaient fait battre au siècle précédent. Le Duce voulait effacer ce souvenir par une victoire. L’armée italienne était une armée moderne, celle du Négus une milice féodale. En 1896, en dépit de ce décalage, les Éthiopiens, grâce à leur nombre et à leur bravoure, avaient quand même pu gagner. Mais en 1935, Mussolini ayant « mis le paquet », ils furent écrasés. Le négus Hailé Sélassié s’enfuit. Le roi d’Italie fut proclamé empereur d’Éthiopie, en 1936, et le pays devint une colonie italienne.
Le Négus plaida vainement sa cause à Genève devant la SDN. L’Angleterre et la France étaient bien embêtées : encore en 1918, elles avaient confisqué sans vergogne les colonies allemandes et les possessions turques. Mais les modes sont tyranniques et le Duce ne comprit pas que ce qui était encore admis dans les cercles dirigeants occidentaux dix-huit ans auparavant ne pouvait plus l’être en 1936. La mode de l’expansion coloniale était passée (de peu, il est vrai : l’Exposition coloniale française s’était tenue à Paris en 1931). L’invasion italienne fut condamnée, et des sanctions votées par la SDN. Mussolini avait jusqu’alors considéré le nazisme avec mépris et le Führer avec un certain dégoût, n’hésitant pas à envoyer ses troupes sur le Brenner, dans les Alpes, pour l’intimider. Après les sanctions de la SDN, le ressentiment le poussa dans les bras de Hitler.
Que fallait-il faire ? La question est plus complexe que celle de la Rhénanie. L’Éthiopie de 1936 était tout à fait comparable au Maroc chérifien de 1912, où Lyautey (précisément président de l’Exposition coloniale) avait su faire accepter le protectorat de la France. L’Éthiopie était une vraie nation avec une monarchie vénérable (comme le Maroc). L’hypocrisie de la France et de l’Angleterre fut grande. L’aveuglement de Mussolini, qui ne vit pas qu’il se trompait d’époque, aussi. Quoi qu’il en soit, ce fut une année noire pour les démocraties.
En juillet 1936, la guerre d’Espagne éclatait. À la suite d’élections qui avaient vu le succès de la gauche, installée au pouvoir à Madrid dans le « Frente
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