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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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contre l’URSS, mais bien davantage contre la Grande-Bretagne.
    Devant la passivité des démocraties, Hitler décida le 12 mars 1938 l’« Anschluss », c’est-à-dire l’annexion de l’Autriche. Ce fut une promenade militaire. Depuis l’effondrement de leur empire en 1918, les Autrichiens ne voyaient de salut pour eux que dans leur rattachement au Reich allemand. La Wehrmacht fut acclamée à Vienne – Hitler aussi.
    C’était une très grave violation du traité de Versailles. Là encore, Anglais et Français ne firent rien ; leur foi dans le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes les mettait mal à l’aise. La complaisance italienne était acquise au Fürher depuis 1936. Il faut noter que, si Hitler méprisait les Italiens, Mussolini a été le seul homme envers qui le chef nazi manifesta, jusqu’à la fin, une véritable admiration.
    Le nazisme connut son apogée le 12 septembre, au congrès de Nuremberg. Claquant d’étendards, résonnant de sonneries, éclairé de mille feux (qui impressionnèrent si fort Brasillach), ce congrès en marqua l’apothéose.
    Cependant, entre l’Autriche et la Saxe, la République tchèque avançait le coin menaçant des monts de Bohême. La Tchécoslovaquie était alors une puissance industrielle (les usines Skoda). Création de Clemenceau, elle disposait d’une excellente armée et de formidables fortifications de montagne. Par chance pour le Führer, si la plaine était slave, des Allemands vivaient depuis toujours sur les hauteurs de Bohême : les Sudètes. Au nom, encore une fois, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, Hitler réclama l’annexion du pays des Sudètes. Sans ses montagnes, la Tchécoslovaquie n’était plus qu’une tortue sans sa carapace. Affolées, la France et l’Angleterre réagirent. La France mobilisa.
    Mussolini proposa la tenue d’une conférence les 29 et 30 septembre 1938 à Munich. Hitler et Mussolini y firent face au Premier ministre britannique, Chamberlain, et au président du Conseil français, Daladier. Là encore, les dirigeants allemands n’étaient pas rassurés : en 1938, la Wehrmacht n’était pas prête, malgré son rapide réarmement. À la surprise du Duce, Anglais et Français cédèrent, pour sauvegarder la paix. La Wehrmacht put occuper les monts de Bohême. Il y eut partout un « lâche soulagement » (dixit Léon Blum). Alors que son avion, revenant de Munich, se posait au Bourget, Daladier vit qu’une foule immense l’attendait. Il pensa qu’on voulait le lyncher pour avoir cédé. On venait l’acclamer. Faible mais lucide, il marmonna : « Ah ! les cons. »
    La capitulation de Munich est devenue un symbole. Encore aujourd’hui, on parle (souvent hors propos) de « munichois » et d’« antimunichois ». De fait, ce critère divisa les partis. Il y eut des munichois de gauche (Blum) et des antimunichois de droite (Reynaud) en France, mais aussi en Grande-Bretagne. On ne dira jamais assez la responsabilité, ou plutôt l’irresponsabilité, des gouvernants anglais de l’époque, en particulier celle de Chamberlain (sachant qu’en vertu du refus de « la France seule », les dirigeants français suivaient toujours
    les Anglais). Du coup, les plus réticents des Allemands se rallièrent : comment résister à un homme qui gagne tous ses coups de poker, devant lequel les puissances se couchent ?
    Notre point de vue est aujourd’hui faussé par notre connaissance de la suite de l’histoire et par la magnifique résistance des Anglais à l’Allemagne hitlérienne. Mais de 1918 à 1939, pendant plus de vingt ans, les Anglais, obsédés par la puissance de la France, ont ménagé l’Allemagne. Comme Napoléon III qui craignit davantage l’Autriche que la Prusse au moment de Sadowa, Chamberlain se trompait d’ennemi. Et puis, vouloir la paix à n’importe quel prix a-t-il un sens ? Le slogan des Verts allemands : « Plutôt rouges (esclaves) que morts », n’est-il pas obscène ?
    Précisément, à ce moment-là, un homme d’État britannique, alors dans l’opposition, lança aux munichois anglais, en pleine Chambre des communes, cette apostrophe qui résume tout : « Vous avez accepté le déshonneur pour éviter la guerre. Vous avez le déshonneur, mais vous aurez la guerre. »
    De fait, Hitler ne s’en tint pas là. Le 15 mars 1939, il occupa Prague. La Tchécoslovaquie devint le « protectorat de Bohême-Moravie », sans un coup de fusil. Il faut

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