Toute l’histoire du monde
remarquer que les Tchèques, même abandonnés par les puissances, auraient dû se défendre après Munich. Dans leurs montagnes de Bohême, ils auraient pu arrêter la Wehrmacht un certain temps. S’ils s’étaient battus, Français et Anglais auraient été obligés de les suivre. La guerre aurait éclaté plus tôt d’une manière moins défavorable.
Au même mois de mars 1939, Franco entrait à Madrid. La guerre d’Espagne était finie. Des milliers de républicains espagnols s’enfuirent en France. On les retrouvera nombreux dans la Résistance.
Ce dernier succès fasciste fut moins profitable au Führer qu’il ne le prévoyait lui-même. En effet, le généralissime Franco refusa à Hitler, venu le rencontrer à San Sebastian en 1940, d’entrer en guerre à ses côtés. L’Espagne resta neutre. Infiniment plus antipathique et cruel que le Duce, Franco fut aussi plus rusé que lui. Il mourut au pouvoir et dans son lit, après avoir installé sur le trône de Madrid l’actuel roi Juan Carlos, son protégé !
Il faut ajouter que la politique militaire française -celle du maréchal Pétain, tout-puissant à l’état-major -était absurde : comment porter secours à la Tchécoslovaquie en restant retranché derrière la ligne Maginot ?
Observant depuis Moscou cette lâcheté et ces incohérences, Staline se dit alors : si les Allemands attaquent l’URSS, ces gens-là ne me soutiendront pas ; mieux vaut faire alliance avec les fascistes. Le secrétaire général du Parti communiste russe reçut le ministre des Affaires étrangères du Reich, Ribbentrop, à Moscou. Ce fut le coup de théâtre du « pacte germano-soviétique », le 29 août 1939.
Des milliers de militants communistes français quittèrent, dégoûtés, le Parti, mais le Führer avait le champ libre : depuis le Rhin jusqu’au Japon, il n’avait plus d’ennemi ! Cela constituait un énorme espace continental. Immédiatement, Staline se mit à fournir aux Allemands ce qui leur manquait : du pétrole et du blé.
Seule la Pologne faisait tache entre les Soviets et l’Allemagne – il suffit de regarder une carte. Le 1 er septembre 1939, l’armée allemande y entrait.
À la surprise de Hitler et de Staline qui n’en attendaient plus aucun réflexe de dignité, l’Angleterre et la France déclarèrent la guerre à l’Allemagne. Ce fut le début de la Seconde Guerre mondiale – en fait, nous l’avons dit, la première véritable guerre mondiale.
Ce réflexe de dignité ne sauva pas la Pologne, que Hitler et Staline se partagèrent. La Pologne résista courageusement jusqu’au 26 septembre, date de la capitulation de Varsovie. Anglais et Français, malgré leur déclaration de guerre à l’Allemagne, ne firent rien. Les Anglais, alors toujours dirigés par les défaitistes, n’avaient pas d’armée de terre. Et les Français restèrent cachés derrière leur ligne fortifiée. Hitler méprisait tellement l’état-major français qu’il avait osé transporter la totalité de son armée en Pologne. Devant les bunkers Maginot, ce n’était que vacuité !
Le généralissime français de l’époque, Gamelin, un imbécile diplômé, se refusa avec énergie à toute action. Quant à Mussolini, il restait encore neutre. Devant l’armée allemande, il n’y avait plus que l’armée française et la flotte anglaise. Hitler n’avait pas de flotte assez puissante, mais on pouvait penser que, délivré de souci du côté de la Russie, il allait immédiatement se jeter sur la France.
Rien de tel ne se produisit. Allemands et Français se regardèrent en chiens de faïence – ce qu’on appelle la « drôle de guerre » – pendant sept mois : de la capitulation de Varsovie à l’assaut contre Sedan ; du 26 septembre 1939 au 10 mai 1940. Pourquoi ? On allègue généralement une raison météorologique : le mauvais temps. On peut toutefois penser que ce ne fut pas la véritable cause de la longue inaction allemande, si contraire à la psychologie du Führer,
En fait, les généraux de la Wehrmacht gardaient un souvenir très cuisant des combats de Verdun auxquels ils avaient participé comme jeunes officiers. Ils en tiraient une grande admiration pour le courage des « poilus » et une véritable crainte de l’armée française. Ils s’opposèrent donc le plus possible à l’action offensive voulue par le Führer. Ils craignaient une nouvelle bataille de la Marne.
Surestimaient-ils l’armée
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